Pierre, Bertrand, Louis Brun de Villeret
1773 - 1845
Député de 1817 à 1822, de 1827 à 1830, et pair de France, né au Malzieu (Généralité de Montpellier), le 3 février 1773, « fils légitime à M. Pierre Gabriel Brun lieutenant général de Malzieu et à dame Marianne Adélaïde Prouhèze » mort au Malzieu, le 11 février 1845, il était destiné au barreau.
Il se prononça, d'abord contre la Révolution, puis ses sentiments se modifièrent, et il se fit recevoir, en l'an VI, à l'Ecole d'artillerie. Il en sortit en l'an VII, devint aide de camp de Soult, gagna à Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland, ses épaulettes de capitaine et de chef de bataillon, fut employé dans des négociations auprès du roi de Saxe, puis accompagna le maréchal Soult à l'armée de Portugal.
Brun de Villeret, choisi pour aller rendre compte à Napoléon Ier des résultats de cette malheureuse expédition, ne resta pas moins de trois mois à Schoenbrunn, occupé sans cesse à combattre la fâcheuse impression que l'attitude de Soult avait fait naître dans l'esprit de l'empereur. Quand le duc de Dalmatie fut rappelé à Dresde, Brun de Villeret l'accompagna de nouveau; il fut alors créé baron de l'Empire, et promu général de brigade. Il se distingua à la bataille de Wurchen, à la journée d'Interboch, et fut fait prisonnier à la suite du désastre de Leipzig.
Il ne put rentrer en France qu'après les événements de 1814. Nommé alors chevalier de Saint-Louis, commandant du département de la Lozère, et commandeur de la Légion d'honneur, il fut, en outre, appelé par son protecteur, Soult, devenu ministre de la Guerre, à remplir auprès de lui les fonctions de secrétaire-général. Ce fut chez lui, au Malzieu que se cacha le duc de Dalmatie, compris dans l'ordonnance du 28 juillet 1815.
Aux élections de 1815 et à celles de 1816, Brun de Villeret fut, sans succès, le candidat du parti libéral dans la Lozère; il ne triompha que le 20 septembre 1817, au collège de département. Il siégea au centre, demanda que la Chambre s'occupât d'un Code rural en harmonie avec l'état actuel de la propriété, et appuya le projet de recrutement de l'armée, dont il défendit tous les articles, surtout celui qui concernait l'avancement. Dans la discussion sur le budget particulier de la guerre, il combattit les réductions proposées, et, en 1819, soutint qu'il fallait continuer les opérations relatives au cadastre. Brun de Villeret s'opposa à la proposition Laisné de Ville-l'Evêque, tendant à faire restituer aux émigrés leurs rentes sur l'Etat, tout en déclarant qu'il fallait secourir les émigrés; « mais, dit-il, le cri de l'humanité ne s'accorde pas toujours avec la raison d'Etat et avec les maximes d'une saine politique. » Il prit part en outre à la discussion relative aux subsistances de Paris, et prononça, sur la loi de tendance, les comptes et le budget, des discours qui eurent un certain retentissement. Son opposition à la loi du double vote lui valut, à son retour dans son pays, les félicitations des libéraux; mais le parti aristocratique dominait dans les collèges électoraux de la Lozère, et le général Brun de Villeret resta jusqu'en 1827 en dehors de la politique.
Il rentra au Parlement le 17 novembre 1827 : le collège de département de la Lozère lui avait donné 164 voix sur 264 votants, et 333 inscrits. Il siégea, jusqu'à la révolution de 1830, parmi les constitutionnels. Louis-Philippe le nomma pair de France, le 11 septembre 1835, après l'avoir fait lieutenant général et lui avoir donné le commandement de la 19e division militaire. Grand-officier de la Légion d'honneur, du 30 avril 1836.
Date de mise à jour: mai 2015