Etienne, Nicolas, Philibert Hernoux
1777 - 1858
Député de 1817 à 1824, et de 1829 à 1837, né à Saint-Jean-de-Losne (Généralité de Bourgogne) le 30 octobre 1777, mort à Dijon (Côte-d'Or) le 17 février 1858, fils de Charles Hernoux qui avait été député à l'Assemblée constituante, il étudia le droit, se fit recevoir avocat et plaida au barreau de Dijon.
Il appartint, sous la Restauration, à l'opposition libérale, et fut élu, le 20 septembre 1817, au collège de département, député de la Côte-d'Or, par 629 voix (1,213 votants, 1,558 inscrits). M. Hernoux siégea à gauche, vota contre les lois d'exception, appuya de tout son pouvoir les motions émanées du parti constitutionnel, et prit plusieurs fois la parole.
« Plût à Dieu que nous fussions aussi bons Français que les Suisses! s'écriait un jour M. de Bonald. A ces mots on vit, pour demander le rappel à l'ordre de l'étranger ou l'impression en entier de son discours, monter à la tribune un homme d'une taille moyenne, la figure ronde, encadrée d'épais favoris noirs et la tête chauve malgré son air de jeunesse: ce député était M. Hernoux. Ce n'est pas l'unique circonstance où l'envoyé de la Côte-d'Or ait manifesté des opinions généreuses. M. Hernoux a successivement combattu les entraves de la presse, demandé le rappel des bannis, soutenu les acquéreurs de biens nationaux, tantôt contre les menées de quelques grands seigneurs, tantôt contre l'avidité de la régie. Il est le second orateur qui ait foudroyé dans cette présente session (1820) le projet nouveau-né des élections ministérielles. Il siège sur le premier banc du côté gauche, à côté de M. Caumartin, son collègue de la Côte-d'Or et son ami ; sa place, dans l'ordre symétrique et parallèle au côté droit, répond exactement à celle de M. Josse-Beauvoir. Comme chevaliers rivaux dans un tournoi, ils peuvent se mesurer des yeux, méditer le défaut de leur cuirasse, et s'attaquer avec des armes de différentes couleurs. M. Hernoux est à cheval sur la Charte ; la vieille féodalité sert de haquenée à M. Josse. Les tenants de la bannière gothique ne peuvent manquer de se rendre, secourus ou non secourus. » (Biographie pittoresque des députés, portraits, mœurs et costumes, 1820.)
Réélu, le 9 mai 1822, dans le 1er arrondissement de la Côte-d'Or, par 361 voix (688 votants, 759 inscrits), contre 323 à M. Saunac, M. Hernoux continua d'opiner, jusqu'en 1824, avec la minorité libérale. Il reparut à la Chambre le 28 septembre 1829, comme député du même collège qui lui donna, en remplacement de M. de Chauvelin, démissionnaire, 371 voix (586 votants, 651 inscrits), contre 207 à M. Boissard. Il fut des 221, combattit le ministère Polignac, obtint sa réélection, le 25 juin 1830, par 439 voix (628 votants, 699 inscrits), contre 166 à M. Morellot, et applaudit à la révolution de juillet.
Réélu encore, sous Louis-Philippe, le 5 juillet 1831, par 432 voix (629 votants, 710 inscrits), contre 184 à M. Saunac, et, le 21 juin 1834, par 226 voix (450 votants, 695 inscrits), contre 219 à M. Cugnotet, il vota en plusieurs circonstances avec l'opposition dynastique et notamment fut un des signataires du fameux « compte-rendu » de 1832. M. Hernoux fut maire de Dijon et conseiller général de la Côte-d'Or.
Date de mise à jour: août 2013