Georges Mouton de Lobau
1770 - 1838
- Informations générales
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- Né le 21 février 1770 à Phalsbourg ( - Généralité de Metz France)
- Décédé le 27 novembre 1838 à Paris (Seine - France)
1770 - 1838
Pair des Cent-Jours, député de 1828 à 1833 et pair de France, né à Phalsbourg (Généralité de Metz) le 21 février 1770, mort à Paris (Seine) le 27 novembre 1838, « fils de monsieur Joseph Mouton, propriétaire et conseiller de l'hôtel de la ville, et de Catherine Charpentier », il s'engagea comme simple soldat le 1er août 1792, dans le 9e bataillon de volontaires de la Meurthe, devint lieutenant, puis capitaine la même année, et fit la campagne de Belgique, à la suite de laquelle il passa aide de camp du général Meunier (13 octobre 1793).
Envoyé, l'année suivante, à l'armée de Sambre-et-Meuse, il fit partie, en 1796, de l'armée d'Italie, se distingua devant Mantoue, et, à la paix de Campo-Formio, devint chef de bataillon (30 octobre 1797). Il resta en Italie sous les ordres de Schérer, de Moreau et de Joubert dont il fut l'aide de camp, et reçut dans ses bras, à Novi, ce général tué dès le début de la bataille; Moreau, qui reprit le commandement provisoire de l'année, nomma Mouton chef de brigade. Au moment de la campagne de 1800, il fut enfermé dans Gênes avec Masséna, par les troupes de Mélas, et prit une part brillante à la défense de cette place. Avec quelques bataillons, il repoussa trois fois l'attaque du général Ott, au fort de Quezzi, et fut laissé pour mort au dernier assaut. Mais ses soldats, par un effort désespéré, parvinrent à le ramener dans la ville.
Après Marengo, le premier Consul lui confirma son grade de chef de brigade (colonel) le 21 octobre 1800, et l'envoya, en 1803, au camp de Boulogne. Officier de la Légion d'honneur (29 vendémiaire an XII), général de brigade et aide de camp de l'empereur l'année suivante, il fit la campagne de 1805 dans le grand état-major impérial, et celles de 1806 et de 1807, où il se distingua à Iéna et à Eylau.
Commandeur de la Légion d'honneur le 30 mai 1807, il fut promu général de division après Friedland, pour avoir conduit avec une admirable bravoure trois bataillons à l'attaque des ponts de Friedland. Envoyé ensuite en Espagne, il servit sous les ordres de Bessières, se signala à la bataille de Medina-del-Rio-Secco, et contribua à la prise de Burgos, après la défaite du marquis de Belvédère. Il fut rappelé à l'armée d'Allemagne, et, à Abensberg (21 avril 1809), franchit au pas de charge le pont déjà en flammes et mit définitivement en déroute la gauche autrichienne. Le 22 mai suivant, il se signala de nouveau, à la seconde journée d'Essling, en se battant, l'épée nue, en tête des fusiliers de la garde, et en repoussant le cinquième assaut des grenadiers autrichiens. Quelques jours plus tard, le 28 mai, il fut créé par l'empereur comte de Lobau, du nom de l'île, sur le Danube, dans laquelle l'armée française s'était trouvée un moment acculée.
Grand officier de la Légion d'honneur le 30 juin 1811, il accompagna l'empereur en Russie, fit la campagne à ses côtés, et le suivit en France. Grand-croix de l'ordre de la Réunion le 30 juin 1813, il assista à la plupart des batailles de la campagne de Saxe, jusqu'à l'investissement de Dresde. Compris dans la capitulation, il fut, au mépris des conventions, considéré comme prisonnier de guerre, et envoyé en Hongrie où il resta jusqu'à la paix.
La première Restauration le fit chevalier de Saint-Louis (8 juillet 1814) et inspecteur d'infanterie (30 décembre).
Au retour de l'île d'Elbe, Napoléon le nomma commandant de la 1re division militaire le 30 mars 1815, et pair de France le 2 juin suivant. Il fut ensuite mis à la tête du 5e corps de l'armée du Nord; mais, à Waterloo, placé sur le flanc droit avec 10,000 hommes seulement pour contenir Bulow et ses 30,000 hommes, il ne put résister, malgré des prodiges de valeur, à la supériorité numérique de l'ennemi, et dut reculer. Dans le désordre qui suivit, au moment où Mouton cherchait à rallier les débris de ses troupes, il fut entouré, fait prisonnier et mis entre les mains des Anglais. Compris dans l'article 2 de l'ordonnance du 24 juillet 1815, le comte de Lobau, condamné à l'exil, se réfugia en Belgique; il obtint enfin de rentrer en France en 1818.
Mis en non-activité le 1er janvier 1819, et en disponibilité le 9 juin suivant, il vivait dans la retraite, quand il fut élu, le 21 avril 1828, député du 2e arrondissement électoral de la Meurthe (Lunéville), en remplacement du baron Louis, qui avait opté pour le 8e arrondissement de Paris, par 73 voix (136 votants, 170 inscrits), contre 30 voix au général Haxo.
Réélu, le 23 juin 1830, par 152 voix (175 votants, 189 inscrits) contre 18 à M. Godard-Desmarets, il siégea à l'opposition libérale, et, en juillet, fit partie de la commission municipale qui remit le pouvoir au duc d'Orléans. Louis-Philippe le nomma grand-croix de la Légion d'honneur le 19 août suivant, et commandant de la garde nationale parisienne le 26 décembre.
Rappelé à l'activité, il fut élevé, le 30 juillet 1831, à la dignité de maréchal de France. Le 5 mai précédent, il avait dissipé les attroupements bonapartistes de la place Vendôme à l'occasion de l'anniversaire de la mort de l'empereur, en faisant pointer sur les manifestants les pompes à incendie de l'état-major de la place, ce qui lui valut une avalanche de caricatures dont il se consola avec la satisfaction d'avoir évité l'effusion du sang.
Réélu député, le 5 juillet 1831, à la fois à Lunéville avec 168 voix (181 votants, 213 inscrits), et dans le 10e arrondissement de Paris, avec 588 voix (1001 votants), il opta pour Lunéville et fut remplacé à Paris, le 1er septembre, par M. Ch. Dupin. Sa promotion à la dignité de maréchal de France l'obligea à se représenter devant ses électeurs, qui lui renouvelèrent son mandat, le 1er septembre, par 137 voix (150 votants, 210 inscrits).
Il fut nommé pair de France le 27 juin 1833. La ville de Phalsbourg lui a élevé une statue de bronze.