François, Ernest, Edmond Chasseigne
1902 - 1977
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 23 décembre 1902 à Issoudun (Indre).
Député de l'Indre de 1932 à 1942 Journaliste, très attiré par la politique, François Chasseigne fut, très jeune, Conseiller général de l'Indre et, dès l'âge de trente ans, se présenta aux élections générales législatives des 1er et 8 mai 1932. Il fut élu, au premier tour de scrutin, député d'Issoudun, sa ville natale, par 6.314 voix contre 4.189 à M. Darnault, son concurrent le plus favorisé, sur 11.613 votants.
A la Chambre, il s'inscrit au Groupe d'unité ouvrière. Membre de la Commission des douanes et des conventions commerciales, de la Commission des programmes électoraux, il s'intéresse particulièrement aux questions agricoles et, plus spécialement, à l'organisation et à la défense du marché du blé, ce qui ne l'empêche pas de se préoccuper de problèmes plus généraux, notamment de la Conférence du désarmement. C'est ainsi qu'il modifie le libellé de son interpellation déposée le 24 juin 1932, laquelle devient une interpellation sur l'attitude de la délégation française à la Conférence du désarmement (1932). Il demande encore à interpeller le Gouvernement sur les mesures qu'il compte prendre pour obtenir rapidement la révision des baux à ferme et la baisse du prix des engrais, mesures de première nécessité pour la population agricole durement touchée par la crise du blé (1932). Il intervient dans la discussion d'une interpellation concernant la découverte- de graves fraudes fiscales (1932). Il demande à interpeller sur les dangers que font courir à l'épargne publique les opérations de certaines sociétés de capitalisation, sur la façon dont ces sociétés en liquidation, gèrent les capitaux de leurs assurés, et enfin sur les moyens que, le service de contrôle des assurances entend mettre en œuvre pour remédier à cette situation (1933). Il se préoccupe : de l'exportation du blé, de la majoration des droits de patente des boulangers faisant le commerce des grains, de l'institution d'une taxe à l'importation du riz, de l'utilisation, dans la fabrication de la ,bière, de produits autres que le malt d'orge et le houblon (1933). De nouveau, il s'inquiète de. la reprise de la course aux armements, et demande à interpeller sur la politique extérieure du Gouvernement (1934). Citons ses amendements concernant : la richesse du lait en matière grasse ; la mise en vente de certains laits portant l'étiquette « Lait cru à faire bouillir » (1935). Il intervient dans la discussion : d'interpellations sur la politique générale du Gouvernement (1936) ; d'une proposition de loi concernant la réforme électorale ; d'une proposition de loi tendant à protéger l'industrie et le commerce de la chaussure (1936).
Aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, il est réélu, au deuxième tour de scrutin, par 6.813 voix contre 4.153 à M. Morel sur 11.196 votants.
A la Chambre, il s'inscrit au groupe du parti de l'Unité prolétarienne. Comme sous la législature précédente, il est membre de la Commission des douanes et des conventions commerciales (1936). Citons : son rapport sur le projet de loi relatif aux taxes auxquelles sont assujettis les importateurs de produits d'œufs séchés et congelés (1936) ; son rapport sur le projet de loi tendant à l'approbation de l'accord commercial entre la France et le Chili, signé à Santiago le 16 janvier 1936 ; son intervention dans la discussion du projet de loi tendant à l'institution de l'Office national professionnel du blé (1936). Il demande à interpeller sur la politique du Gouvernement à l'égard du conflit espagnol et notamment sur la nécessité d'une médiation destinée à arrêter les hostilités et à sauvegarder la paix européenne (1er décembre 1936). Il développe cette interpellation (4 décembre 1936). Mentionnons enfin son rapport sur le projet de loi tendant à ratifier le décret du 23 décembre 1936 qui a modifié les droits de douane applicables au cuivre allié de zinc et de nickel (1938).
Mobilisé dès le début de la guerre 1939-1940, il est presque aussitôt blessé. Chaleureux partisan du Maréchal Pétain, il vote, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs à Vichy. Commissaire général à l'agriculture et au ravitaillement dans le cinquième Cabinet Pierre Laval de mars à août 1944, il a, au moment de la Libération, des ennuis qui prennent fin après la loi d'amnistie du 5 janvier 1951. Il devient alors attaché de direction à la Société Ford-France dont il continue à s'occuper présentement.
Né le 23 décembre 1902 à Issoudun (Indre)
Décédé le 17 mars 1977 à Chavin (Indre)
Député de l'Indre de 1932 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 985, 986)
A Vichy, François Chasseigne signe la « Déclaration du 7 juillet 1940 à propos de l'Assemblée nationale ». Celle-ci dénonce la IIIe République, réclame un ordre nouveau, autoritaire, national et social, demande le retour du gouvernement à Paris et appelle à la réconciliation avec l'Allemagne. C'est dans ce texte qu'apparaît pour la première fois le terme de « collaboration ». Après avoir voté le 10 juillet 1940 le projet de loi portant révision constitutionnelle, François Chasseigne regagne Issoudun où il se remet de sa blessure à la jambe reçue le 26 mai 1940 à Ozone (Belgique).
A la suite du décès du maire d'Issoudun, il exerce de fait les fonctions de premier magistrat municipal avant d'être nommé à ce poste le 1er mai 1941. En février de cette même année, il devient secrétaire général d'un éphémère Comité de rassemblement pour la révolution nationale. En mars il est chargé de mission au secrétariat général de l'information. Responsable de la « propagande sociale du maréchal », François Chasseigne défend la révolution nationale, la Charte du travail, puis la « Relève » et le service du travail obligatoire (S.T.O.). Promu directeur de la propagande ouvrière au ministère de l'information le 1er janvier 1943, il dirige, à partir de novembre 1943, le cabinet de Jean Bichelonne au ministère du travail. Commissaire général à la main d'œuvre et au travail en janvier 1944, François Chasseigne devient secrétaire d'Etat au Ravitaillement le 31 mars 1944. Il le restera jusqu'à la Libération.
Il ne suit pas le gouvernement de Vichy dans la retraite allemande et doit répondre de son comportement pendant l'occupation.
Exclu de la S.F.I.O. à la Libération, son inéligibilité maintenue par la décision du Jury d'honneur du 31 décembre 1945, François Chasseigne n'exerce plus aucune activité politique. Il entre à Ford-France comme attaché de direction.