Louis, Antoine, François de Marchangy

1782 - 1826

Informations générales
  • Né le 25 août 1782 à Saint-Saulge ( - Généralité de Moulins France)
  • Décédé le 2 février 1826 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 avril 1823 au 24 décembre 1823
Département
Nord
Groupe
Extrême-droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 25 février 1824 au 17 avril 1824
Département
Haut-Rhin
Groupe
Extrême-droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1822 à 1824, né à Saint-Saulge (Généralité de Moulins) le 25 août 1782, mort à Paris (Seine) le 2 février 1826, fils d'un huissier, il fit de bonnes études classiques et fut choisi par le directoire du département de la Nièvre pour être envoyé comme boursier à l'école de législation de Paris.

Reçu avocat, il entra dans la magistrature, et ne cessa en même temps de cultiver assidûment les lettres. Juge-suppléant (1808) au tribunal de première instance de Paris, il publia en 1813 la première livraison, c'est-à-dire les deux premiers tomes de l'ouvrage qui devait le plus contribuer à sa réputation d'écrivain : la Gaule poétique ou l'Histoire de France considérée dans ses rapports avec la poésie, l'éloquence et les beaux-arts. Ce livre singulier est formé d'une suite de récits intéressants, souvent déclamatoires, sans lien précis, dans le dessein de fournir aux artistes et aux poètes des motifs de composition sur l'histoire nationale; il eut six éditions, de 1813 à 1826.

Tandis que la Gaule poétique faisait une si brillante fortune, l'avancement de l'auteur n'était pas moins rapide. D'admirateur enthousiaste de Napoléon, il était devenu royaliste fervent. Substitut du procureur impérial près le tribunal de la Seine on 1810, il fut nommé en 1814 aux mêmes fonctions près la cour royale. Il acquit, dès ses débuts, une grande réputation, bien qu'il n'improvisât pas et qu'il rédigeât même ses répliques. La pureté de son élocution n'était pas exempte d'emphase; mais son raisonnement était serré, sa logique passionnée, et le gouvernement appréciait hautement ses services. La première cause qui fixa sur lui l'attention fut celle de Vigier, le fondateur des bains sur la Seine, lequel était en butte à une accusation capitale. Marchangy fit preuve de talent et d'habileté dans plusieurs autres causes intéressantes : celle de la Biographie universelle, en 1811, celle de Revel, mari outragé, celle du testament du prince d'Hennin et des héritiers du maréchal Lannes en 1816, etc.

Mais c'est surtout dans les causes politiques qu'il se distingua; ses conclusions dans le procès de deux écrivains royalistes, Fiévée en 1818, et Bergasse en 1821, furent loin de réunir tous les suffrages. La Biographie Michaud, très favorable à Marchangy, reconnaît qu'elles « marquèrent l'origine de ce système interprétatif en vertu duquel un accusateur, habile phraséologue, peut faire dire à un écrivain ce qu'il n'a ni écrit ni pensé. » Le parti libéral accusa Marchangy d'avoir suivi le même système, lors du procès de Féret, rédacteur de l'Homme gris et du Père Michel, dans celui des quatre sergents de la Rochelle, dans les procès intentés à Béranger, etc. Son impitoyable réquisitoire contre les sergents de la Rochelle lui valut les fonctions d'avocat général à la cour de Cassation.

Le 20 novembre 1822, il se présenta, avec l'appui des ultra-royalistes, comme candidat à la députation dans le grand collège de la Nièvre, et fut élu par 100 voix (134 votants, 171 inscrits). Le même jour il était également nommé député du Nord, par 455 suffrages (500 votants, 738 inscrits). Son admission souleva beaucoup de difficultés : il n'avait pas payé depuis un an accompli le cens exigé par la loi. La question fut très débattue, le ministère n'osant pas se prononcer, Marchangy mit fin à la discussion en déclarant qu'il était de bonne foi quand il avait acheté une propriété qui lui donnait le droit d'être élu; mais que deux sessions ayant été annulées dans une année, ses calculs avaient été dérangés et l'économie de ses dispositions déconcertée, et que c'était, selon lui, une sorte d'effet rétroactif que de faire porter la peine d'une mesure extraordinaire et inattendue à celui qui avait compté sur la loi fondamentale et sur un usage constant. L'affaire fut renvoyée aux bureaux et un ajournement fut prononcé; finalement la double élection de Marchangy fut annulée.

Le 17 avril 1823, il fut remplacé dans la Nièvre par M. de Pracomtal ; mais, le même jour, le département du Nord le renvoyait à la Chambre par 295 voix (310 votants, 727 inscrits). Cette fois, il prit séance et vota avec l'extrême droite, mais il ne trouva pas l'occasion de briller à la Chambre, où son passage fut d'ailleurs de courte durée.

Réélu, le 25 février 1824, dans le premier collège du Haut-Rhin (Altkirch), par 125 voix (129 votants, 201 inscrits), il vit encore une fois son élection annulée (17 avril 1824), et, le 2 août suivant, M. Knopff fut nommé à sa place.

Un refroidissement emporta Marchangy le 2 février 1826, à la suite de la cérémonie commémorative du 21 janvier. Marchangy avait fait partie, en 1818, du conseil privé du comte d'Artois. Il était chevalier de la Légion d'honneur, du 23 avril 1821.

« Dans les occasions les plus indifférentes, écrit un biographe, il témoignait hautement de son zèle pour des Bourbons. C'est ainsi que lors d'un banquet d'électeurs royalistes qui eut lieu au mois de mai 1822 à la Chaumière, il porta le toast suivant par allusion à la naissance du duc de Bordeaux : « À celle qui nous a réconciliés avec l'espérance ! À celle qui a fait mentir le crime! »

On a de lui, outre la Gaule poétique :
- le Bonheur de la campagne, poème en quatre chants ;
- le Siège de Dantzig en 1813 (1814)
- Mémoires historiques pour l'ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem (1816) ;
- Tristan le voyageur, ou la France au quatorzième siècle (1825-1826), etc.


Date de mise à jour: août 2015