Jean-François Cornu de La Poype

1758 - 1851

Informations générales
  • Né le 31 mai 1758 à Lyon ( - Généralité de Lyon France)
  • Décédé le 27 janvier 1851 à Les Brosses (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 9 mai 1822 au 24 décembre 1823
Département
Rhône
Groupe
Extrême-gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1822 à 1824, né à Lyon (Généralité de Lyon) le 31 mai 1758, mort aux Brosses (Rhône), près Vaux, le 27 janvier 1851, il entra très jeune au service, devint officier aux gardes françaises et quitta ce corps, en 1788, avec le grade de lieutenant-colonel.

Au moment de la Révolution, dont il se déclara le partisan, il entra dans la garde nationale, fut élu commandant du 4e bataillon de Seine-et-Oise (octobre 1791), promu colonel (6 juin 1792) et général de brigade (10 septembre suivant). Il se distingua dans l'affaire du camp de Maulde en protégeant la retraite, alla, en 1793, à l'armée des Alpes-Maritimes, comme chef d'état-major de Biron, et sut prendre et garder, dans les montagnes du Var, une bonne position défensive. Général de division (mai 1793), il fut appelé au commandement de Toulon et y courut quelques dangers, ainsi que Fréron et Barras, quand cette ville fut livrée aux Anglais. Il put s'échapper à grand'peine, mais sa femme et ses enfants restèrent entre les mains de l'ennemi. D'abord commandant de la division de l'Est sous les murs de Toulon, il succéda temporairement comme général en chef à Carteaux ; mais les représentants, jugeant que la présence de sa femme et de ses enfants dans la ville assiégée pouvait nuire aux mesures nécessaires, le remplacèrent par le général Dugommier. Remis à la tête de la division de l'Est, La Poype contribua à la prise de la ville, et exécuta une habile diversion pendant l'assaut du fort Malgrave.

Malgré le patriotisme dont il n'avait cessé de faire preuve, La Poype fut deux fois mandé à la barre de la Convention. La première fois, il parvint à se disculper ; mais, la seconde fois, accusé de vouloir le rétablissement de « bastilles marseillaises », il fut destitué.

Remis en activité vers la fin du Directoire, il fut envoyé à l'armée du Rhin, puis à l'armée d'Italie où il se distingua à Novi. Après Marengo, Bonaparte le chargea du siège de Mantoue que la paix interrompit.

Nommé en 1802 commandant de la 12e division militaire, il demanda et obtint de faire partie de l'expédition de Saint-Domingue. Après l'arrestation de Toussaint-Louverture et le soulèvement des noirs, il dut s'embarquer pour la France avec Rochambeau. Pris par les Anglais, à la sortie du Cap-Français, il fut conduit à la Jamaîque, puis en Grande-Bretagne, rentra en France sur parole et y commanda la division de réserve de Bourges, jusqu'à son échange, qui n'eut lieu qu'en 1812.

Créé baron de l'empire, le 19 janvier de cette dernière année, il demanda immédiatement à prendre part a la campagne qui allait s'ouvrir. Napoléon le nomma gouverneur de Wittemberg, où il organisa la défense. Assiégé après la retraite de Russie, débloqué après Lutzen, bloqué de nouveau après Leipsig, il se vit contraint de capituler.

Au mépris des conventions signées, il fut emmené prisonnier en Prusse et ne revint en France qu'à la première Restauration. Il fut alors nommé chevalier de Saint-Louis et commandant d'Agen.

Aux Cent-Jours l'empereur lui confia le gouvernement de Lille.

La seconde Restauration s'empressa de le mettre à la retraite.

Elu, le 9 mai 1822, député du 3e arrondissement électoral du Rhône (Villefranche) par 169 voix (330 votants, 415 inscrits), contre 150 à M. Couppier, il siégea à l'extrême gauche, ne prit la parole que pour défendre ses anciens compagnons d'armes, ne fut pas réélu en 1824, et fut définitivement admis à la retraite, comme lieutenant-général, le 11 juin 1832.