Charles, Louis, Marie, Pierre de Bancalis de Maurel d'Aragon
1911 - 1986
Né le 10 novembre 1911 à Bourges (Cher)
Décédé le 6 août 1986 à Salies (Tarn)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Hautes-Pyrénées)
Député des Hautes-Pyrénées de 1946 à 1951
Charles d'Aragon descend d'une ancienne famille du Rouergue, fixée en Languedoc au XVIIIe siècle et ayant compté dans ses rangs trois parlementaires. Son père, Henri de Bancalis d'Aragon, était officier.
Il fait ses études à l'institution Saint françois de sales d'Évreux puis à l'école Saint Louis de Gonzague à Paris et est diplômé de l'Ecole libre des sciences politiques. Engagé dans le mouvement catholique social, il collabore à de nombreux périodiques, dont Temps présent, l'Aube, la Vie intellectuelle, la Revue des études historiques, Témoignage chrétien, Notre République, la Revue des deux mondes, etc.
Engagé volontaire, il est responsable départemental du mouvement Combat (pour le Tarn) et adjoint du commissaire général dans la clandestinité. Il est vice-président du comité départemental de Libération du Tarn, et reçoit la rosette et la croix de la Résistance. Il avait épousé en 1942 Mlle Diane d'Albon, dont il a eu 7 enfants.
Propriétaire éleveur à Salies (Tarn), il est élu député MRP des Hautes-Pyrénées à la première Assemblée nationale constituante, le 21 octobre 1945 (la liste MRP recueille 26 310 suffrages sur 91 368 votants). Il depose notamment une proposition de résolution sur la réglementation du ravitaillement et intervient dans la discussion sur la nationalisation de l'électricité et du gaz.
Il est réélu député des Hautes-Pyrénées à la seconde Assemblée nationale Constituante, le 2 juin 1946, également sur la liste MRP (33 707 suffrages sur 99 477 votants) et est nommé membre de la Commission des affaires étrangères et de la Commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale.
Le 10 novembre 1946, il est réélu député des Hautes-Pyrénées. Il est nommé membre de la Commission des affaires étrangères et élu secrétaire de cette commission (1949), ainsi que membre de la Commission de l'intérieur. Il est juré de la Haute cour de justice et membre du conseil supérieur de la protection civile.
Charles d'Aragon dépose en 1949 une proposition de résolution tendant à faire établir une convention internationale proclamant coupables d'un crime contre l'humanité ceux qui, en cas de conflit, auraient utilisé les premiers l'arme atomique. En 1950, il dépose une proposition de loi tendant au rétablissement du scrutin uninominal et à l'établissement de la représentation proportionnelle intégrale pour l'élection des députés de la métropole et de l'Algérie, puis une résolution pour que le Gouvernement s'associe à toute initiative susceptible de régler pacifiquement le conflit coréen, ainsi qu'un amendement tendant à ne pas rompre les contrats de travail du fait d'une grève. Il a voté pour la candidature de Léon Blum comme président du Gouvernement provisoire (élection le 12 décembre 1946) et la confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946, confiance accordée) pour la confiance au cabinet Paul Ramadier (8 mai 1947, confiance accordée), pour le statut de l'Algérie (27 août 1947) et pour le plan Marshall (7 août 1948).
Charles d'Aragon démissionne du comité directeur du MRP avec lequel il est en désaccord sur la question indochinoise et fonde la Gauche indépendante (1951). Lors des élections législatives du 17 juin 1951, où il se présente sur la liste du Cartel des gauches indépendantes dans la troisième circonscription de Paris, il recueille 4 959 suffrages et n'est pas élu. Maire de Salies depuis 1945, il s'y retire de la vie parlementaire, et y dirige une exploitation agricole à partir de 1953.