Jean, Paul, Gaston, Lucien Chaulin-Servinière
1884 - 1968
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 8 décembre 1884 à Mayenne (Mayenne).
Député de la Mayenne de 1910 à 1919 et de 1928 à 1942.
Fils de Lucien Chaulin qui avait été député de la Mayenne dans les années 1890, Jean Chaulin-Servinière a fait ses études secondaires au lycée de Laval. Bachelier ès lettres en 1901, à 16 ans 1/2, il s'inscrivit à la Faculté de droit de Rennes et fit ses études juridiques tout en remplissant les fonctions de secrétaire particulier du Préfet d'Ille-et-Vilaine. Licencié en droit en 1904, docteur en 1907, il s'inscrivit au barreau de Mayenne.
Ayant le goût de la politique, il se fit élire conseiller général de la Mayenne en 1910 et fut toujours réélu, sans concurrent, jusqu'en 1940. Il présida l'Assemblée départementale de 1928 à la guerre. Il fut également maire de Javron de 1910 à 1940.
Il fut élu pour la première fois, député de la 2e circonscription de Mayenne, aux élections générales du 24 avril 1910, au premier tour de scrutin, par 9.149 voix contre 7.633 à M. Edmond Leblanc, député sortant, sur 16.928 votants. Inscrit au groupe de la gauche radicale, il appartint à diverses commissions, dont celle des économies. Sa jeunesse (25 ans et trois mois) lui valut d'être nommé Secrétaire d'âge de la Chambre. Il se borna, durant cette législature, à présenter quelques rapports sur des validations d'élections.
Réélu aux élections générales du 26 avril 1914, toujours au premier tour de scrutin, par 8.302 voix contre 7.807 à M. de Montjou sur 16.321 votants, il s'inscrivit au groupe du parti républicain radical et radical-socialiste, et siégea à la Commission de l'administration générale, départementale et communale, à celle des cultes et de la décentralisation, à celle du suffrage universel, à celle du budget, à celle de réorganisation économique et à celle de la législation fiscale.
Quelques semaines plus tard, éclatait la Première grande Guerre mondiale. Mobilisé comme sous-lieutenant au 732e régiment d'infanterie, à Reims, le 8 août 1914, il fut blessé le 20 octobre, à Vailly. Cité à l'ordre du jour de l'armée en 1917, et nommé lieutenant à la 69e division, il finit la guerre comme capitaine d'aviation de chasse. A son retour du front, il se fit inscrire au barreau de Paris, avec le parrainage d'Henri Robert.
Auteur d'une proposition de résolution tendant à accorder aux engagés volontaires pendant la durée de la guerre et appartenant à des classes non mobilisées ou à des catégories non appelées, le droit de résilier leur engagement (1917), il déposa deux propositions de loi, l'une tendant à modifier et à compléter la loi du 9 mars 1918 sur les loyers (1919), l'autre portant ouverture d'un crédit de 6 millions de francs en faveur des petits commerçants, des petits industriels, des petits fabricants et artisans démobilisés, résidant aux colonies (1919). Il fut en outre chargé de rapporter le projet de loi concernant le relèvement de l'impôt sur la chicorée (1918) et le soutint à la tribune (1919). Il interpella le Gouvernement sur sa politique générale (1917), se fit entendre dans la discussion de la loi de finances de l'exercice 1918 à propos des droits sur la chicorée et autres succédanés du café (1918), des propositions de loi concernant la protection de la propriété commerciale (1919), du projet de loi relatif à la date de cessation des hostilités (1919). Il fut à l'origine des lois sur les intérêts moratoires, les banques populaires et la propriété commerciale.
Aux élections générales du 16 novembre 1919, il prit la tête de la liste d'Union républicaine et démocratique qui n'eut pas d'élu. Il obtint personnellement 25.550 voix sur 59.379 votants. Il ne se représenta pas à celles du 11 mai 1924, qui se déroulèrent également au scrutin de liste.
Mais, après le rétablissement du scrutin uninominal, il retrouva son siège dans la 2e circonscription de Mayenne au premier tour de scrutin, sans concurrent, par 10.184 voix sur 13.187 votants aux élections générales du 22 avril 1928. Il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale. Membre de la Commission des douanes et des conventions commerciales, et de celle de l'aéronautique, il rapporta et soutint à la tribune le projet de loi adopté avec modifications par le Sénat, tendant à permettre la continuation de l'exploitation des lignes de la Compagnie générale Aéropostale (1931), et prit part à la discussion du projet de loi concernant les entreprises de navigation aérienne (1931).
Il fut réélu aux élections générales du 1er mai 1932, toujours au premier tour de scrutin, par 10.432 voix contre 528 à M. Pavard, sur 12.787 votants. Inscrit au groupe de la gauche radicale, il siégea à la Commission de l'aéronautique, à celle d'assurance et de prévoyance sociales, et à celle de l'enseignement et des beaux-arts. Auteur d'une proposition de loi tendant à modifier l'article 1675 du Code civil (1934), il fut chargé de rapporter le projet de loi fixant le statut organique de l'armée de l'air (1935) et le projet de loi tendant à l'établissement de servitudes spéciales dites «servitudes dans l'intérêt de la navigation aérienne » (1935). Vice-Président de la Commission de l'aéronautique, il se fit entendre en cette qualité dans la discussion du projet de loi fixant le statut organique de l'armée de l'air (1933). Il participa en outre aux débats sur la proposition de loi adoptée par le Séant, relative à l'organisation et à la défense du marché du blé (1934), sur le projet de loi tendant à l'organisation et à l'assainissement des marchés de la viande et du lait (1935), et soutint, en qualité de rapporteur, le projet de loi tendant à l'établissement de servitudes spéciales dites « servitudes dans l'intérêt de la navigation aérienne » (1935).
Réélu aux élections générales du 26 avril 1936, par 8.191 voix, contre 3.646 à M. Poirrier, sur 12.887 votants, et toujours au premier tour de scrutin, il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique et radicale indépendante. Membre de la Commission de l'aéronautique et de la Commission du commerce et de l'industrie, il déposa une proposition de loi tendant à réglementer les professions d'agent immobilier et négociateur en prêts hypothécaires (1937) et rapporta le projet de loi tendant à proroger les délais fixés à l'article 6 de la loi du 4 juillet 1935, instituant des servitudes dites « servitudes dans l'intérêt de la navigation aérienne pour l'approbation des plans d'établissement de servitudes » (1937) et le projet de loi relatif à la protection de la propriété industrielle pour les objets figurant à l'Exposition internationale de 1937 (1937).
Il intervint à la tribune dans la discussion du projet de loi tendant à l'institution d'un Office national professionnel du blé (1936), du projet de loi monétaire (1936), des propositions de loi relatives aux débitants de boissons (1938).
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota, comme la majorité de ses collègues, les pouvoirs constituants au maréchal Pétain, puis rentra dans la vie privée pour reprendre ses activités professionnelles.
Il fut Président des Syndicats d'électrification de la Mayenne et Président du Concours agricole départemental.
Né le 8 décembre 1884 à Mayenne (Mayenne)
Décédé le 11 février 1968 à Paris (16e)
Député de la Mayenne de 1910 à 1919 et de 1928 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 994, 995)
Pendant l'Occupation, Jean Chaulin-Servinière demeure maire de Javron.
Après la Libération, par sa décision du 12 décembre 1945, le Jury d'honneur confirme l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi portant révision constitutionnelle.
Ayant abandonné la vie politique il poursuit l'exercice de sa profession d'avocat au barreau de Paris.