Michel Debet
1944 - 2008
DEBET (Michel)
Né le 12 octobre 1944 à Tocane-Saint-Apre (Dordogne)
Décédé le 6 mars 2008 à Périgueux (Dordogne)
Député de Dordogne de 2007 à 2008
Michel Debet naît le 12 octobre 1944 à Tocane-Saint-Apre, petite commune de plus d’un millier d’habitants, située en Dordogne. De son père, ébéniste périgourdin, il hérite un attachement profond à sa région d’origine ainsi qu’à la langue d’oc. Michel Debet se distingue dès l’école communale puis au lycée de Ribérac par son goût pour l’instruction. Après des études à l’école normale de la Dordogne, Michel Debet devient instituteur mais son amour des lettres le pousse à préparer une maîtrise de lettres modernes à la faculté de Bordeaux, puis à décrocher le CAPES. A 26 ans, Michel Debet part enseigner cette discipline au lycée Faidherbe de Saint-Louis du Sénégal puis, deux ans plus tard, à l’école normale de Kairouan en Tunisie. En 1974, cet amoureux du Périgord obtient sa mutation au collège Michel de Montaigne à Périgueux où il enseigne jusqu’en 1989 à la fois les lettres et l’occitan. A partir de cette date, Michel Debet prend la tête du Centre départemental de documentation pédagogique de Dordogne qu’il dirige jusqu’en 2003. Parallèlement à ses activités, Michel Debet adhère, dès 1970, à l’Institut d’études occitanes afin de soutenir son action en faveur de la langue régionale.
Très attaché à sa commune natale et ardent défenseur de la République, l’enseignant se fait élire en 1977, à l’âge de 33 ans, conseiller municipal de Tocane-Saint-Apre sous la bannière socialiste. En 1981, il prend la tête de la mairie, succédant à Raymond Gayou, décédé en cours de mandat. Réélu à chaque mandature, il est maire de Tocane-Saint-Apre jusqu’en août 2007. En mars 1992, Michel Debet est élu conseiller général du canton de Montagrier et six ans plus tard, il prend la vice-présidence de l’institution départementale. Au conseil général, Michel Debet montre son attachement à la ruralité qu’il entend moderniser sans bousculer les traditions. Il prend en particulier en charge le déploiement départemental des réseaux numériques, se battant pour désenclaver la Dordogne grâce à Internet. Durant ces années, Michel Debet devient également président du Groupe d’action locale « Leader + Périgord Vert », de l’association « Initiatives en Val de Dronne » et vice-président du Pays du Périgord Vert.
Son engagement au service de sa région lui vaut d’être investi par le Parti socialiste (PS) dans la 3e circonscription de Dordogne, dite du Haut-Périgord, à l’occasion des élections législatives de 2002. Au premier tour, le candidat de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), Frédéric de Saint-Sernin est en tête, avec 20 446 voix, devant le député du Parti communiste français (PCF) sortant René Dutin (11 207 voix). Michel Debet se qualifie pour le second tour avec 10 053 voix, mais se désiste en faveur de René Dutin. Sont en lice neuf autres candidats. Parmi eux, François de Laborie pour le Front national (FN) qui recueille 3 031 voix, et Michelle Druon en rassemble 362 pour le Mouvement national républicain (MNR). De l’autre côté de l’échiquier, Patrick Bonnet réunit 1 476 voix pour le Parti radical de gauche (PRG) et Jean-Louis Chanseau, 1199 voix pour les Verts. Deux partis de défense de la chasse recueillent également respectivement 1 045 et 945 voix. Au second tour, Frédéric de Saint-Sernin l’emporte par 50,1 % des suffrages exprimés (25 471 voix) sur son adversaire communiste (25 339 voix), en dépit d’un bon report de voix à gauche. Michel Debet se représente en juin 2007 dans la 3e circonscription de ce Périgord Vert qui connaît traditionnellement une forte alternance. Frédéric de Saint-Sernin, qui a rejoint le cabinet du président de la République, Jacques Chirac, ne se représente pas. Le candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) Alain Lucas, avec 18 245 voix, devance Michel Debet (15 603 voix). Le candidat du PCF Jean-Paul Salon (6 540 voix) ne se place qu’en troisième position devant Jean Lafond-Grellery, le candidat du Mouvement démocrate (Modem) : il n’est pas qualifié pour le second tour, de même que les huit autres candidats présents au premier tour. Le 17 juin 2007, Michel Debet est élu député de la Dordogne avec 54,78% des voix creusant l’écart avec Alain Lucas (45,22%).
A l’Assemblée, Michel Debet adhère au groupe socialiste, radical et citoyen. Il est nommé membre de la commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire. Il se montre un fervent défenseur du développement rural et du maintien des traditions. Le 13 novembre 2007, celui qui se présente volontiers comme le « député des broussailles » pose plusieurs questions relatives aux activités situées en zone de revitalisation rurale, à l’élevage des ovins, ou encore à la semence de ferme considérée, à tort selon lui, à de la contrefaçon. Il attire l’attention du gouvernement sur l’avancement des travaux de la route nationale qui doit relier Limoges à Bergerac. Dans une question écrite le 13 novembre 2007, l’ancien enseignant combat la réforme de l’enseignement technique et professionnel qui généralise les bacs professionnels en trois ans et non plus quatre. Enfin le député de Dordogne soulève la question de la revalorisation des pensions de retraites car, selon lui, les retraités « connaissent une érosion de leur pouvoir d’achat et, pour certains, leur niveau de retraite ne leur permet plus de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires ».
Lors des grands scrutins, Michel Debet témoigne de son opposition à l’exécutif en ne votant pas la confiance à François Fillon après sa déclaration de politique générale le 3 juillet 2007 et en s’opposant au projet de loi sur la maîtrise de l’immigration le 23 octobre 2007. Le 7 février 2008, le Parlement étant réuni en Congrès, il s’abstient lors du vote de la réforme constitutionnelle, mais approuve la ratification du traité de Lisbonne.
Atteint d'un cancer qu’il combattait depuis plusieurs années, Michel Debet s’éteint le 6 mars 2008 à l’hôpital de Périgueux. Il est remplacé à l’Assemblée nationale par sa suppléante, Colette Langlade, devenue la première femme parlementaire de la Dordogne. En 2010, le collège de sa ville natale a pris son nom en hommage à cet homme engagé, profondément attaché à l’éducation, à la ruralité et à son Périgord Vert.