Marie-Louise Fort

1950 - 2022

Informations générales
  • Née le 3 décembre 1950 à Villeneuve-La-Guyard (Yonne - France)
  • Décédée le 24 septembre 2022 à Sens (Yonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 20 juin 2007 au 19 juin 2012
Département
Yonne
Groupe
Union pour un mouvement populaire
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 20 juin 2012 au 20 juin 2017
Département
Yonne
Groupe
Union pour un mouvement populaire

Biographies

Biographie de la Ve République

FORT (Marie-Louise)
Née le 3 décembre 1950 à Villeneuve-la-Guyard (Yonne)
Décédée le 24 septembre 2022 à Sens (Yonne)

Députée de l’Yonne de 2007 à 2017

Issue d’une famille aux racines paysannes et ouvrières, Marie-Louise Fort, née Cothias, naît le 3 décembre 1950 à Villeneuve-la-Guyard, petite bourgade située dans le nord du département de l’Yonne, à 25 km au nord-ouest de Sens. Après ses études secondaires, son mariage et la naissance de trois enfants, elle travaille auprès de son mari médecin et s’engage très tôt en politique. Installée dans la commune industrielle de Saint-Clément, limitrophe de Sens, cette gaulliste entre au conseil municipal à l’issue des élections municipales de 1977. Proche du Rassemblement pour la République (RPR) Patrick Chevalier-Vanier, elle devient son adjointe quand ce dernier prend la mairie de Saint-Clément en 1979. Elle assurera cette fonction jusqu’en 2001, participant pendant vingt-deux ans, aux côtés du premier édile (également conseiller général du canton de Sens Nord-Est de 1992 à 2004) au développement de la commune : aménagement du centre, équipements sportifs, foyer socio-éducatif pour les jeunes. En 1992, elle prend la présidence de la communauté de communes du Sénonais qui regroupe huit communes (Sens, Paron, Saint-Clément, Saint-Martin du Tertre, Maillot, Gron, Malay-le-Grand et Courtois-sur-Yonne) et supervise à ce titre, dans le territoire concerné, le développement économique, les activités culturelles, le schéma de cohérence territoriale et le tourisme. Elue au Conseil régional de Bourgogne de 1998 à 2007, elle en devient la vice-présidente jusqu’en 2004.

Lors des élections municipales de 2001, Marie-Louise Fort affronte le maire communiste sortant, le professeur Jean Cordillot. Dans cette ville traditionnellement orientée à droite, Jean Cordillot, conseiller général du canton de Sens Sud-Est depuis 1973, s’était imposé en 1995 à la surprise générale, profitant des tensions internes d’une droite locale concurrencée par ailleurs par un Front national (FN) fort. Marie-Louise Fort s’impose dès le premier tour et dirige désormais la deuxième ville du département. C’est la première femme à devenir maire d’une grande ville de Bourgogne. Elle initie et accompagne plusieurs travaux d’aménagement : déviation sud de Sens, Port de Gron, rénovation du centre-ville… Maire de Sens, conseillère régionale, présidente de la communauté de communes du Sénonay, cette figure locale de la droite obtient logiquement l’investiture de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) lors des législatives du printemps 2007, dans la troisième circonscription de l’Yonne. Celle-ci était vacante depuis la nomination du député sortant, Philippe Auberger, au conseil de la politique monétaire de la Banque de France. Avec 53 % des suffrages exprimés, elle s’impose au deuxième tour face au médecin Daniel Paris, conseiller général du Parti radical de gauche (PRG) qui défendait les couleurs de la gauche unie. Elle a bénéficié d’un bon report des voix qui s’étaient portées au premier tour sur le candidat Modem Alexandre Bouchier et sur le dissident UMP Guy Languillat.

A l’Assemblée nationale, Marie-Louise Fort rejoint le groupe UMP et la commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire. Elle la quitte en juillet 2008 pour celle des affaires étrangères. Durant cette législature, la députée de l’Yonne est membre de deux commissions spéciales. La première vise à examiner la proposition de loi renforçant la protection des victimes, la prévention et la répression des violences faites aux femmes (de décembre 2009 à juillet 2010). Membre de l’Observatoire national de la délinquance, Marie-Louise Fort fait l’audition des associations de victimes, visite des commissariats et des gendarmeries en banlieue parisienne, à Sens et à Joigny. A l’issue de ses enquêtes, elle rend un rapport contenant vingt propositions concrètes, dont certaines seront mises en œuvre comme la généralisation de la pré-plainte en ligne et la publication d’un livret d’accueil de la victime. Dans le cadre de la seconde commission spéciale, elle examine la proposition de loi sur l'enfance délaissée et l'adoption (d’octobre 2011 à mai 2012). En 2009, avec une cinquantaine d'autres députés, elle dépose une proposition de loi visant à lutter plus efficacement contre l'inceste, un projet initié par sa rencontre avec Ghislaine Pieux, adjointe à la maire de Sens, chargée de la santé. Elle est également, d’octobre 2007 à janvier 2008, vice-présidente de la commission d'enquête sur les conditions de libération des infirmières et du médecin bulgares détenus en Libye et sur les accords franco-libyens. Dans le cadre de la commission des affaires étrangères, elle présente des rapports sur la Turquie. Très proche de ce pays, elle s’oppose aux lois mémorielles et notamment à celle reconnaissant le génocide arménien qui, selon elle, bloqueraient le travail des historiens. Elle est enfin à l’origine d’un rapport d’information sur le processus de réforme et d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Lors des municipales de 2008, Marie-Louise Fort constitue une liste d’ouverture rassemblant l’UMP, le Parti radical valoisien, des personnalités sans étiquette et des éléments du centre gauche. Mais le contexte politique national qui voit une poussée générale de la gauche lui est défavorable et son adversaire des législatives, le PRG Daniel Paris, prend sa revanche en s’imposant au second tour avec 51,7 % des voix. Même si Marie-Louise Fort ne contrôle plus la mairie de Sens, elle reste un élément incontournable de la droite dans l’Yonne et, lors des législatives du printemps 2012, obtient l’investiture de l’UMP dans la même troisième circonscription du département. Elle s’impose au second tour face au jeune candidat socialiste, Nicolas Soret (qui avait évincé Daniel Paris dès le premier tour), avec 55,2 % des suffrages exprimés. Elle retrouve le groupe UMP (qui devient le groupe Les Républicains en 2015) et la commission des affaires étrangères.

Durant cette législature, la députée de l’Yonne fait aussi partie de la commission spéciale pour l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel d’octobre 2013 à avril 2016. Elle participe aux travaux de deux missions d’information, la première sur les investissements étrangers en France d’avril 2013 à février 2015 et la seconde sur la situation migratoire en Europe d’avril 2016 à février 2017. Elle siège dans la Délégation aux outre-mer de juillet à octobre 2012. Elle est enfin vice-présidente de la délégation française à l’Union interparlementaire de juillet 2012 à février 2013. Bien que la diplomatie constitue le domaine réservé du président de la République, Marie-Louise Fort estime que les parlementaires peuvent efficacement contribuer au rayonnement économique et diplomatique de la France. Elle s’intéresse ainsi aux relations économiques avec la Chine et le Brésil, nouant des liens privilégiés avec des acteurs influents de ces deux pays avant de les mettre en relation avec les organismes consulaires et les élus locaux français. Plusieurs de ses interventions portent sur des questions de société comme la désertification médicale, la dépendance, le handicap, la bioéthique et la condition des femmes. Elle appartient à différents groupes de travail sur la modernisation de l’économie et de l’agriculture, la famille, l’adoption, la simplification du droit, les « chiffres de l’immigration », la situation des chrétiens d’Orient. Elle est enfin membre de la commission d’enquête sur la grippe A.

Sur un plan militant, Marie-Louise Fort fait partie, dès février 2013, des onze personnalités de droite qui forment une direction collégiale à la tête de l’UMP dans le cadre de la direction partagée entre François Fillon et Jean-François Copé. Elle devient ainsi secrétaire générale adjointe du parti. Lors des municipales de mars 2014, elle prend sa revanche face au maire sortant, le DVG Michel Fouré qui a remplacé Daniel Paris après la démission de ce dernier en juin 2013 et redevient maire de Sens. Dans la foulée, elle prend la direction de la communauté d’agglomération du Grand Sénonais. Elle constitue, à partir de janvier 2021, un pôle métropolitain Bourgogne – Sud Champagne – Portes de Paris entre Sens, Troyes, Chaumont et Auxerre pour gérer de manière collective les dossiers relatifs à la culture, à l'enseignement, à l'économie et au tourisme. Au printemps 2019, sa gestion de la mairie de Sens et du Grand Sénonais suscite des polémiques comme le révèlent l’Indépendant de l’Yonne et Médiapart, le Parquet de la ville confirmant qu’une plainte pour harcèlement a été déposée par une agente communale.

Entretemps, elle ne s’est pas représentée aux élections législatives de 2017.

Marie-Louise Fort décède dans la nuit du 23 au 24 septembre 2022, à l’âge de 71 ans. Plus d’un millier de personnes assistent à la cathédrale de Sens aux funérailles de cette figure de la vie politique icaunaise, en présence de nombreux élus et personnalités de toutes tendances, dont l’ancienne présidente du RPR Michèle Alliot-Marie, le député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Ollier, le maire UMP de Troyes François Baroin, le sénateur de l’Yonne Jean-Baptiste Lemoyne, le maire de Châlons-sur-Saône et porte-parole de parti Les Républicains (LR) Gilles Platret, le député Rassemblement national (RN) Julien Odoul et la ministre chargée des Collectivités territoriales, Caroline Cayeux.