Louis Chazette
1872 - 1930
Né le 19 septembre 1872 à Lyon (Rhône), mort le 2 avril 1930 à Lyon-1er.
Député du Rhône de 1924 à 1928.
Issu d'un dégraisseur et d'une lingère devenue par la suite commerçante, grâce à son fils, Louis Chazette fut remarqué par ses maîtres dès l'école primaire; l'enfant était particulièrement doué et travailleur, aussi conseillèrent-ils aux parents de lui laisser poursuivre ses études, et lui firent-ils obtenir l'aide matérielle nécessaire. Il passa aisément son baccalauréat, et fit ensuite son droit, toujours à l'Université lyonnaise puis se fit admettre au barreau de Lyon.
Ayant le goût de la politique, et militant du parti radical et radical-socialiste, il devint conseiller d'arrondissement puis adjoint au maire de Lyon alors qu'Edouard Herriot administrait la ville. Sa collaboration fut d'autant plus confiante et efficace, que les deux hommes appartenaient au même parti politique. Il fut ainsi nommé administrateur des hospices civils de Lyon.
C'est dans ces conditions qu'il se présenta aux élections générales législatives du 16 novembre 1919 qui se déroulèrent au scrutin de liste. Il occupait la 11e place sur la liste du bloc des gauches, parti radical et radical-socialiste, parti socialiste S.F.I.O., conduite par Edouard Herriot, et qui fut élue tout entière. Louis Chazette obtint personnellement 110.966 voix sur 194.916 votants, et emporta son siège à la majorité absolue.
Inscrit au groupe radical et radical-socialiste, il appartint à la Commission des comptes définitifs et des économies et à celle de la marine militaire. Il déposa un grand nombre de propositions de loi : tendant à établir un impôt de consommation sur la saccharine (1924), ayant pour objet la suppression d'un tour de scrutin toutes les fois que, dans des élections non politiques, il est établi douze jours avant la date fixée pour le vote, qu'un seul candidat ou qu'une seule liste de candidats ou bien encore que deux candidats concurrents ou deux listes seulement de candidats, se présentent aux suffrages des électeurs (1926), tendant, d'une part, à compléter les articles 1717 et 1719 du Code civil, et d'autre part, à modifier l'article 5 de la loi du 30 juin 1926 (1927), ayant pour objet de modifier les articles 5 et 10 de la loi du 1er avril 1926 réglant les rapports des bailleurs et des locataires de locaux d'habitation (1927), tendant à modifier et à compléter plusieurs articles de la loi du 30 juin 1926 réglant les rapports entre locataires et bailleurs en ce qui concerne le renouvellement des baux à loyer d'immeubles ou de locaux à usage commercial ou industriel (1927), tendant: 1° à rendre publiques les séances des conseils d'arrondissement, 2° à augmenter les attributions, tant de ces conseils que des conseillers d'arrondissement pris individuellement (1927), ayant pour objet de faire concorder les numéros des arrondissements judiciaires de la ville de Lyon, avec les numéros des arrondissements municipaux (1927), tendant à modifier et à compléter l'article 5 de la loi du 7 août 1851 sur les hospices et hôpitaux (1927), ayant pour objet d'étendre à la contribution des patentes les déductions autorisées pour la mobilière par l'article 4 de la loi du 13 juillet 1903 complétée par la loi du 20 juillet 1904, article 4, et par celle du 12 juillet 1912, article 18 (1927), tendant à modifier et à compléter le 2e alinéa de l'article 18 de la loi du 30 juin 1926 dans un sens favorable aux artisans et aux façonniers (1927), ayant pour objet de modifier et de compléter l'article 10 de la loi du 30 juin 1923 dans un sens favorable aux artisans et aux façonniers (1927), tendant à abroger le premier alinéa de l'article 18 de la loi du 30 juin 1926 réglant les rapports entre locataires et bailleurs, en ce qui concerne le renouvellement des baux à loyer d'immeubles ou de locaux à usage commercial ou industriel, dite loi sur la propriété commerciale, pour le remplacer par une loi spéciale s'appliquant aux hypothèses qu'il avait réglementées (1927), ayant pour objet d'assurer une indemnité, soit aux locataires de terrains nus -qui, après les avoir pris à bail d'administrations, y ont élevé des constructions, soit aux preneurs de locaux ou appartements qui tiennent leurs droits de ces dits locataires, dans tous les cas où il est certain que l'administration bailleresse du terrain, ne refuse d'en renouveler le bail que pour permettre à une autre administration d'éviter des indemnités d'expropriation, et, par suite, de réaliser un enrichissement en moins dépensant dans l'exécution d'un travail d'utilité publique ou d'une opération de voirie (1927), ayant pour but de modifier et de compléter l'article 2 de la loi du 30 juin 1926, de manière à fixer un plafond de majoration de loyer dans tous les cas où le propriétaire auquel a été notifiée par son locataire, commerçant ou industriel, une demande régulière de renouvellement de bail, ne justifie pas dans les deux mois de la notification de ladite demande, d'une offre écrite et enregistrée, sincère et réelle, faite par un tiers (1927). Il fut en outre chargé de rapporter les propositions de loi ayant pour objet de régler l'avancement des officiers d'administration de la marine nommés après examen depuis 1920 et de remédier au préjudice qui leur a été causé par les hostilités (1926) et la proposition de résolution tendant à réorganiser le recrutement et le service dans la marine militaire, ainsi que le mode de rétribution des marins et des ouvriers de la marine (1927). Il se fit entendre dans la discussion du budget des beaux-arts de l'exercice 1927 (1926).
Aux élections générales du 22 avril 1928, qui eurent lieu au scrutin uninominal, il se présenta dans la 6e circonscription de Lyon, mais n'obtint au premier tour de scrutin, que 2.026 voix , contre 4.827 à M. André Février et 3.632 à M. Gaillard, et se retira avant le second tour.
Il reprit, à Lyon, sa profession d'avocat, mais pour peu de temps. Il y mourut prématurément, à 58 ans, le 2 avril 1930. Il était Chevalier de la Légion d'honneur.