Octave, Pierre, Léonce Chenavaz

1855 - 1912

Informations générales
  • Né le 15 juillet 1855 à Saint-etienne-de-saint-geoirs (Isère - France)
  • Décédé le 6 juillet 1912 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 mars 1895 au 31 mai 1898
Département
Isère
Groupe
Républicain radical
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Isère
Groupe
Républicain radical
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 31 mai 1906
Département
Isère
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Isère
Groupe
Gauche radicale-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (Isère), le 15 juillet 1855, mort à Paris, le 6 juillet 1912.

Député de l'Isère de 1895 à 1910 Fils d'Etienne Chenavaz, notaire à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, et conseiller général de l'Isère, Octave Chenavaz, après de sérieuses études juridiques, s'inscrivit au barreau de Grenoble en 1882, puis devint attaché au Parquet en 1884. En 1886, il était nommé attaché au cabinet du Ministre du Commerce Edouard Lockroy, en 1888 il entrait au conseil de préfecture de la Creuse.

Suivant l'exemple de son père, il s'était fait élire, en 1889, conseiller général de l'Isère. En 1892, ses compatriotes le portaient à la mairie de sa commune natale.

Dès 1889, il s'était également présenté aux élections législatives des 22 septembre et 6 octobre, dans la circonscription de Saint-Marcellin : il échoua au 2e tour, n'ayant obtenu que 6.814 voix contre 8.554 à M. Saint-Romme, sur 15.615 votants. Aux élections générales du 20 août 1893, il alla tenter sa chance dans la 1re circonscription de La Tour-du-Pin ; il fut battu au premier tour, recueillant seulement 2.352 voix contre 7.786 à M. Antonin Dubost, sur 14.414 votants.

L'élection de M. Saint-Romme au Sénat ayant provoqué une élection partielle dans la circonscription de Saint-Marcellin, Octave Chenavaz revint s'y présenter et, le 17 février 1895, il était élu, au deuxième tour de scrutin, par 11.234 voix contre 4.195 à M. Villard, sur 15.804 votants.

Il devait être réélu aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, au second tour, par 10.883 voix contre 1.972 à M. Mérit, sur 13.898 votants ; aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902, au second tour, par 11.053 voix contre 7.272 à M. Jourdan sur 18.530 votants ; aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, au second tour, par 10.931 voix contre 853 à M. Marchand, sur 13.808 votants.

Républicain radical anticlérical, il inscrivit dans son programme, dés sa première élection, outre la consolidation de la République démocratique, une protection efficace de l'agriculture, l'institution d'un impôt général et progressif sur le revenu, la séparation des Eglises et de l'Etat. Telles furent, en effet, les trois lignes principales de son action parlementaire.

Il déposa, en 1895, 1901 et 1905, des propositions de loi tendant à ouvrir des crédits pour les victimes des calamités agricoles de sa région. Il fit partie du Comité de défense des bouilleurs de cru depuis sa création au Palais-Bourbon. Il s'efforça d'obtenir une meilleure organisation du crédit agricole et des conditions plus justes pour la circulation et la vente des produits de la terre : c'est ainsi que, dans la discussion du budget de l'exercice 1899, il présenta des observations touchant les experts pour le classement des tabacs indigènes et qu'en 1910, il posa deux questions écrites au Ministre de l'Agriculture, l'une sur l'organisation d'un service d'inspection des viandes dans les petites communes, l'autre sur l'attribution de l'indemnité réglementaire pour l'abattage d'animaux en cas de tuberculose constatée.

En 1896, il avait déposé une proposition de résolution tendant à modifier le mode de perception et de répartition des fonds du pari mutuel.

Dans le domaine fiscal, il déposa une proposition de loi tendant à établir un impôt général sur le revenu (1898) et il continua -à intervenir en faveur de cette réforme au sein de la Commission de l'impôt sur le revenu à laquelle il appartint pendant la législature 1898-1902 et de la Commission de la législation fiscale à laquelle il appartint pendant la législature 1906-1910.

Il se montra particulièrement ardent dans la lutte anticléricale tant à la Commission des associations et congrégations, dont il fut membre pendant la législature 1902-1906, et à la Commission de l'administration générale, des cultes et de la décentralisation, dont il fut membre pendant la législature 1906-1910, que par de multiples interventions en séance publique ou auprès des Ministres : on peut citer notamment deux demandes d'interpellations, l'une sur les mesures que le Ministre des Cultes comptait prendre pour réprimer les provocations faites au cours d'un prône dans l'église de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (1898), l'autre sur l'attitude du recteur de l'Académie de Grenoble à l'égard du personnel enseignant de son ressort (1901) ; une intervention au cours de la discussion d'interpellations relatives aux demandes d'autorisation des établissements congréganistes (1903) ; une question adressée au Ministre de l'Intérieur touchant le droit des minorités à faire insérer leur opinion dans les procès-verbaux des délibérations des conseils municipaux (1898) ; une question adressée au Président du Conseil au sujet d'une tentative de chantage survenue à l'occasion du refus d'autorisation de la congrégation des Chartreux (1903).

Aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, Chenavaz, bien que venant en tête au premier tour, fut battu au second par M. Dubarle, qui obtint 6.343 voix contre 6.124 à lui-même, sur 18.870 votants.

Il mourut prématurément à Paris deux ans plus tard, le 6 juillet 1912, à 57 ans. Il avait publié quelques ouvrages relatifs au Dauphiné et à sa commune natale : « La Révolution de 1788 en Dauphiné » ; « Notes sur la maison de Mandrin à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs » ; « Les lieux-dits des communes composant l'ancienne châtellenie de Saint-Geoirs » ; « Les registres de catholicité de La Côte-Saint-André » ; « Notes pour servir à l'histoire de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs ».

Il a légué ses manuscrits et ses livres à la bibliothèque de Grenoble.