Gaspard, Thémistocle Lestiboudois

1797 - 1876

Informations générales
  • Né le 12 août 1797 à Lille (Nord - France)
  • Décédé le 22 novembre 1876 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Nord
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Nord
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Nord
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Nord
Groupe
Droite monarchiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1839 à 1848, représentant en 1849, né à Lille (Nord) le 12 août 1797, mort à Paris la 22 novembre 1876, fils de François-Joseph Lestiboudois, botaniste distingué, il étudia la médecine, se fit recevoir docteur en 1818, et se fixa dans sa ville natale où il enseigna la botanique à l'école secondaire et devint médecin en chef de l'asile des aliénés.

Correspondant de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine, il se distingua par la publication de divers mémoires scientifiques, et rédigea un remarquable Rapport général sur l'épidémie de choléra qui a régné à Lille en 1832 (1833).

D'opinions libérales sous la Restauration, M. Lestiboudois, qui avait applaudi à la révolution de 1830, et qui était devenu membre du conseil municipal de Lille, se présenta, le 2 mars 1839, dans le 2e collège du Nord (Lille), comme candidat à la députation : il fut élu par 365 voix sur 730 votants. Il siégea dans les rangs de l'opposition dynastique et vota presque toujours avec la gauche, pour les propositions de réforme électorale, pour la réduction du nombre des députés fonctionnaires, etc.

Réélu, le 9 juillet 1842, par 425 voix (895 votants, 944 inscrits), contre 367 à M. Godefroy, il demanda, en 1844, la suppression de l'impôt du timbre pour les journaux et les écrits périodiques, et se prononça, en 1845, contre l'indemnité Pritchard. Le 8 juillet 1846, M. Lestiboudois, ayant pris le chemin de fer du Nord pour retourner à Lille, fut une des victimes du terrible accident de Rœux : jeté dans les marais de Fampoux, blessé, presque asphyxié, il parvint à briser une glace et à sortir du compartiment où il se trouvait. Parvenu à la surface, il fut recueilli dans un bateau, et, dès qu'il eut repris ses sens, il s'empressa de porter secours, comme médecin, aux autres victimes de la catastrophe.

M. Lestiboubois fut encore réélu député, le 1er août 1846, par 538 voix (589 votants, 1,002 inscrits). Il continua de voter avec l'opposition : cependant on ne trouve pas son nom parmi les signataires de la demande de mise en accusation du ministère Guizot (février 1848).

La proclamation de la République rejeta M. Lestiboudois dans le parti de la résistance. Candidat, sans succès, des conservateurs à la Constituante, il fut chargé en 1849 du cours d'anatomie et de physiologie végétales à la faculté des sciences de Paris. Le 13 mai de la même année, le département du Nord l'envoya siéger à l'Assemblée législative, le 20e sur 24, par 79,817 voix (183,521 votants, 290,196 inscrits). Il y vota avec la majorité monarchiste, pour l'expédition romaine, pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, fut nommé (1850) membre du Conseil central d'agriculture pour l'Algérie, et parut plusieurs fois à la tribune, pour proposer la création d'une caisse de retraite en faveur des ouvriers, et pour déposer, en 1851, lorsque le général Changarnier eut perdu son commandement, un amendement que signèrent avec lui MM. Lebeuf et Mimerel et qui tendait à « voter des remerciments au général », pour conserver l'harmonie entre les pouvoirs.

Quelque temps après, il défendit, au nom des doctrines protectionnistes, les intérêts du sucre indigène. Partisan de la loi du 31 mai restrictive du suffrage universel, loi qu'il appelait « la dernière forteresse dans laquelle pussent s'enfermer les amis de l'ordre », il se rallia cependant à la politique particulière de l'Elysée, et fut appelé, le 2 décembre 1851, à faire partie de la Commission consultative.

En janvier 1852, il passa comme maître des requêtes de première classe au conseil d'Etat; puis il fut nommé conseiller d'Etat le 25 juillet 1855. Propriétaire à Oued-el-Amar en Algérie, M. Lestiboudois fut nommé, en 1859, président du conseil général de la province de Constantine. On a encore de lui : Des colonies sucrières et des sucreries indigènes (1839); Etudes sur l'Anatomie et la Physiologie des végétaux (1840) ; Economie pratique des nations ou système économique applicable aux différentes contrées et spécialement à la France (1847); Voyage en Algérie (1853), etc. Commandeur de la Légion d'honneur du 14 août 1868.