Antoine-Daniel Chevandier
1822 - 1893
Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, député de 1876 à 1889, né à Serres (Hautes-Alpes), le 27 mai 1822, il se fit recevoir docteur-médecin en 1846. Etabli vers 1848 à Die, dans le département de la Drôme, il se fit connaître par ses opinions républicaines.
Après le 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense nationale le nomma sous-préfet de Die ; mais M. Chevandier donna sa démission au bout de quelques jours, afin de pouvoir se présenter aux élections pour l'Assemblée nationale.
Il fut élu, le 8 février 1871, représentant de la Drôme, le 5e sur 6, par 35 717 voix (64 809 votants, 100 516 inscrits), et se fit inscrire aux deux groupes de la gauche et de l'Union républicaines.
Il vota dans la législature :
- le 8 février 1871, pour la paix ;
- le 22 juillet, contre la pétition des évêques ;
- le 30 août, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée ;
- le 3 février 1872, pour le retour de l'Assemblée à Paris ;
- le 24 mai 1873, contre l'acceptation de la démission de Thiers ;
- le 19-20 novembre, contre le septennat ;
- le 4 décembre, contre l'état de siége ;
- le 20 janvier 1874, contre la loi des maires ;
- le 16 mai, contre le ministère de Broglie ;
- le 30 janvier 1875, pour l'amendement Wallon ;
- le 11 février, pour l'amendement Pascal Duprat ;
- le 25 février, pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
M. Chevandier s'était abstenu dans le scrutin sur « les prières publiques ».
Réélu député, le 20 février 1876, par l'arrondissement de Die, avec 11 005 voix (16 446 votants, 19 451 inscrits), contre 5 395 à M. de Courcelles, il siégea dans la majorité républicaine de la nouvelle Chambre, et fut des 363.
Le ministère du 16 mai lui opposa, après la dissolution, un candidat officiel, M. Morin, ancien député bonapartiste, qui ne réunit que 5 283 voix ; M. Chevandier fut réélu par 11 055 voix sur 16 390 votants et 19 510 inscrits. Il vota avec les modérés de la gauche :
- pour le ministère Dufaure,
- puis pour le ministère Ferry,
- pour l'amnistie partielle,
- pour l'invalidation de Blanqui,
- pour l'article 7,
- pour l'application des décrets aux congrégations religieuses,
- pour les lois nouvelles sur la liberté de la presse et le droit de réunion.
Sur sa proposition (juin 1882), la Chambre assimila les enterrements civils aux obsèques religieuses, au point de vue des honneurs funèbres et des mesures administratives.
Le 21 août 1881, M. Chevandier obtint encore sa réélection par 10 316 voix (14 303 votants, 19 103 inscrits), contre 3 453 à M. Gaillard-Bancel et 376 à M. Madier de Montjau. Il continua de s'associer aux votes des opportunistes, notamment contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, contre la magistrature élue, etc. Toutefois il s'abstint de prendre part à un certain nombre des votes importants de la législature, tels que ceux qui portèrent sur les crédits du Tonkin, sur la suppression de l'ambassade au Vatican, sur l'élection des sénateurs par le suffrage universel.
Le docteur Chevandier avait fondé à Paris un établissement médical où il traitait par la térébenthine les affections rhumatismales. Un biographe antiopportuniste de 1885, en prit texte pour écrire : « L'illustrissime docteur Chevandier traite ses malades par la térébenthine et ses électeurs par dessous la jambe. Radical à la détrempe, rouge faux teint, ce transigeant, après avoir prétendu que sa candidature était avant tout « anti-cléricale et révisionniste » n'a rien trouvé de mieux à faire que de voter le maintien du budget des cultes. »
Avant la fin de la session (6 janvier 1885), M. Chevandier se présenta, mais sans succès, aux élections sénatoriales de la Drôme : il échoua avec 172 voix contre M. Loubet, 407.
En revanche, le 4 octobre 1885, son mandat de député lui fut renouvelé; il fut élu, le 2e sur 5, par le département de la Drôme, avec 43 109 voix (74 089 votants et 95 343 inscrits). Il soutint de son vote les divers ministères de gauche qui se succédèrent aux affaires, et se prononça, à la fin de la législature :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligne des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 27 mai 1822 à Serres (Hautes-Alpes), mort le 9 janvier 1893 à Paris.
Représentant de la Drôme à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.
Député, de la Drôme de 1876 à 1892.
Sénateur de la Drôme de 1892 à 1893.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 93.)
Il retrouva son siège aux élections générales législatives du 22 septembre 1889, dans la circonscription de Die, par 9.963 voix contre 4.135 à M. de Chivré, sur 14.339 votants, au premier tour de scrutin.
Siégeant dans la majorité républicaine, il appartint à diverses commissions spéciales, il déposa une proposition de loi sur l'exercice de la médecine, qu'il fut chargé de rapporter et qu'il soutint à la tribune (1889, 1891 et 1892), et intervint au cours de la discussion du budget des postes et télégraphes de l'exercice 1891 pour réclamer l'amélioration des services des P. et T.
Il fut élu sénateur le 21 août 1892. Au premier tour de scrutin il n'était arrivé qu'au second rang avec 307 voix, sur 752 votants, contre 309 pour Laurens et 127 pour Maurice Faure. Au second tour Chevandier l'emporte avec 387 voix - dont une partie venait d'électeurs qui avaient voté pour Maurice Faure au premier tour - et contre 354 pour Laurens et 4 seulement pour Maurice Faure qui avait maintenu sa candidature. Il donna sa démission de député le 22 octobre suivant.
Au Sénat le docteur Chevandier n'eut pas le temps de marquer sa présence : il mourut en effet le 9 janvier 1893. Le 10 janvier, M. Théry, Doyen d'âge, prononça son éloge funèbre, très bref, déclarant, en substance, que le Sénat n'avait pas eu le temps de connaître Daniel Chevandier mais que, si il l'avait pu, il n'aurait pas manqué d'apprécier ses qualités.
Il fit de nombreuses communications à l'Académie de médecine sur les bains thermo-résineux et publia à ce sujet : Etablissements du Martouret (1857) ; Notice sur les eaux salines iodo-chlorurées du Miral (1862) ; Notice sur l'emploi médical des bains de vapeur térébenthinée (1865) ; De la médication thermo-résineuse (1873). Il publia en outre : De la vérification des décès et de l'organisation de la médecine cantonale (1862). Il fut un des fondateurs de La Cigale qui comprenait des poètes méridionaux, et publia dans le bulletin de l'association, une ode au Mont Glandaz.