Joseph, Marie, Eugène Chevillon
1849 - 1910
Député de 1885 à 1889, né à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 21 mars 1849, il était fils et neveu de médecin.
À son tour, il fit ses études médicales à Paris. Il était étudiant en 1869, lorsque, pour avoir pris part à l'organisation d'un punch en l'honneur de Gambetta, candidat irréconciliable, il fut frappé d'une peine disciplinaire par la Faculté, qui lui interdit de prendre ses autres inscriptions. Il fit la guerre franco-allemande de 1870-71, puis, reçu docteur, revint exercer la médecine dans sa ville natale. Pendant l'épidémie cholérique de 1884-85, il fut membre du conseil supérieur des médecins.
Membre du conseil municipal de Marseille, puis du conseil général des Bouches-du-Rhône (1880), il défendit dans ces deux assemblées la politique radicale.
Aux élections législatives d'octobre 1885, le docteur Chevillon figura sur la liste radicale-socialiste qui fut élue au second tour : il passa, le 18 octobre, le 6e sur 8, avec 54 763 voix (93 426 votante, 139 346 inscrits). Il s'inscrivit à l'extrême gauche de la Chambre, prit quelquefois la parole dans les discussions d intérêt local, et fit partie de la commission du projet de loi militaire. M. Chevillon vota pour l'amendement Colfavru portant suppression des sous-préfets, contre le ministère Rouvier et pour la discussion immédiate de l'interpellation Clemenceau (19 novembre 1837), contre le ministère Tirard. Il fut un des premiers à s'associer aux projets personnels du général Boulanger, et fut mêlé, des le début, à la fondation du Comité central boulangiste, dit « Comité national» il a signé tous les manifestes de ce comité.
Dans la dernière session, M. Chevillon s'est prononcé contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889), s'est abstenu sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, a voté
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 21 mars 1849 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 29 avril 1910 à Marseille.
Député des Bouches-du-Rhône de 1885 à 1889 et de 1893 à 1902
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II. p. 95.)
Le docteur Chevillon ne se représenta pas aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889. Mais de nouveau candidat aux élections du 20 août 1893 il obtint - sans avoir publié ni profession de foi ni programme - 4.374 voix sur 10.454 votants, arrivant largement en tête de six candidats (son suivant immédiat n'obtint que 1.818 voix). Il fut élu au second tour, le 3 septembre, avec 5.127 voix contre 2.129 à M. Jullien, 2.117 à M. Abram et 1.028 à M. Tressaud, sur 10.614 votants. Il fut nommé membre de diverses commissions spéciales, et, en particulier, de celle des douanes et de celle qui, en 1893, fut chargée d'examiner les projets relatifs aux colonies. Il fut rapporteur de nombreux projets de loi tendant à autoriser villes ou départements à s'imposer extraordinairement ou à contracter emprunt. Il adressa au Ministère des Finances une question relative à la circulation de la monnaie de billon étrangère (1896).
Aux élections générales du 8 mai 1898 il obtint au premier tour de scrutin 4.634 voix sur 12.654 votants, et fut élu au second le 22 mai, avec 6.673 voix contre 5.990 à M. Pierre Roux, sur 13.001 votants. Dans son programme il soulignait que « serviteur dévoué de la vaillante démocratie radicale-socialiste » il avait « toujours voté les lois de progrès favorables à la classe ouvrière ». Il intervint, notamment, dans la discussion, assez agitée qui eut lieu lorsque l'Assemblée décida de faire des obsèques nationales à Félix Faure. Sans aller, comme certains, jusqu'à demander que ces obsèques fussent purement civiles, Chevillon protesta contre le fait que le cortège devait partir de Notre-Dame et non pas de l'Elysée, et vota en ce sens un amendement, qui ne fut pas adopté. L'ensemble de la discussion fut d'ailleurs assez curieux car ne voulaient pas d'une cérémonie religieuse pour l'enterrement du Président de la République, d'une part l'extrême gauche et d'autre part certains membres de l'extrême droite, pour la même raison : Félix Faure était franc-maçon.
Aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902 Joseph Chevillon arrive en tête au premier tour de scrutin, mais avec seulement 3.160 voix sur 11.180 votants. Les radicaux, radicaux-socialistes et socialistes décident de faire venir de Marseille Henri Brisson - avocat, ancien Ministre, député sortant de la Seine - « pour repousser la coalition de toutes les forces réactionnaires ».
Chevillon accepta de s'effacer devant ce candidat unique de la gauche qui était son ami ; il ne se maintint pas au second tour, où il obtint 7 voix sur 11.629 votants.
Il se cantonna alors dans sa profession et dans ses fonctions de maire d'Allauch (Bouches-du-Rhône). Il mourut le 29 avril 1910 à Marseille, âgé de 61 ans.