Henri, Joseph Chevrier
1876 - 1935
Né le 21 septembre 1876 à Malesherbes (Loiret), mort le 24 juin 1935 à Paris.
Député du Loiret de 1924 à 1935.
Entrepreneur de travaux, maire de Malesherbes depuis 1919, conseiller d'arrondissement et conseiller général, Henri Chevrier se présente aux élections générales du 11 mai 1924 sur la liste d'Union des gauches, conduite par M. Pierre Dézarnaulds. Il arrive en troisième position sur cette liste, obtenant 47.771 suffrages sur 86.368 votants. L'Union des gauches avait fait campagne contre la politique du bloc national (impuissance, gâchis, réaction) et pour une politique républicaine et sociale. Inscrit au groupe radical-socialiste et membre de la Commission d'Alsace-Lorraine et de la Commission des travaux publics et des moyens de communication, et de la Commission d'enquête sur les opérations concernant les réparations en nature, il déposa une proposition de loi ayant pour objet d'élever le maximum des comptes ouverts aux déposants dans les Caisses d'épargne (1926). Il fut rapporteur de plusieurs projets techniques sur les transports. Il prit part à la discussion de divers projets de loi concernant, notamment, la construction d'immeubles affectés aux familles nombreuses (1925) ; les tarifs des transports (1925) ; le prix de la betterave sucrière (1925) ; les bénéfices agricoles (1926) ; le redressement financier (1927) ; la révision des prix des baux à ferme de longue durée (1927) ; le budget de l'instruction publique (1927) ; le recrutement de l'armée (1928); le tarif douanier (1928).
Lors des élections générales des 22 et 29 avril 1928 (retour au scrutin d'arrondissement) il fut réélu, dans la circonscription de Pithiviers, au second tour, avec 7.858 voix sur 13.521 votants. Il arrivait ainsi largement en tête, son suivant immédiat n'ayant que 5.205 voix, mais, au premier tour de scrutin, le 22 avril, il n'avait eu que 5.943 voix sur 13.891 votants, talonné de près par Alibert avec 4.666 voix.
Dans sa profession de foi il accordait la plus grande importance aux problèmes agricoles et approuvait la politique d'entente européenne d'Aristide Briand. Devenu membre de la Commission de l'agriculture il déploya une activité parlementaire considérable, notamment comme rapporteur de très nombreux projets agricoles, par exemple ceux concernant : les betteraves (1929-1932), l'organisation de la Caisse nationale des calamités agricoles. (1930-1931).
Il prit une part importante aux discussions annuelles concernant le budget de l'agriculture. Il déposa une demande d'interpellation sur la politique sucrière du Gouvernement (1931).
Le 1er mai 1932, premier tour des élections générales, il obtint 5.943 voix sur 13.891 votants, mais il rétablit la situation au second tour et fut réélu avec 7.858 voix contre 5.205 à M. Alibert, sur 13.521 votants.
Dans son programme électoral il avait insisté, naturellement, sur ses efforts dans le domaine agricole. Il signalait qu'il avait voté les crédits demandés par Poincaré alors que la droite avait refusé de voter ceux qui auraient été nécessaires aux Gouvernements Herriot et Painlevé.
Membre de la Commission de l'agriculture et de la Commission des finances, il prit une autorité grandissante et fut nommé rapporteur du budget de l'agriculture à la Commission des finances. Il déposa cinq propositions de loi, concernant respectivement les droits sur le miel (1933), les coopératives agricoles (1933), le contingentement des sucres coloniaux (1933), le contrôle de réception des betteraves à sucre (1933), et le prix du blé dans les baux à ferme (1934).
Il fut rapporteur d'un grand nombre de projets et de propositions de loi ayant pour objet, notamment, le marché du blé (1932-1933), le budget de l'agriculture (1933), le commerce des vins (1933), l'équilibre budgétaire (1933). Il intervint dans la plupart des débats concernant l'agriculture.
Il demanda à interpeller sur les événements survenus à Montargis dans la soirée du 15 mai 1934 et sur les mesures que le Ministère de l'Intérieur comptait prendre contre les groupements armés afin d'éviter le retour de tels incidents (1934).
Il mourut en cours de mandat le 24 juin 1935 à Paris, alors qu'il n'avait que 59 ans.
M. Fernand Bouisson, Président de la Chambre, prononça son éloge funèbre en séance publique le 25 juin 1935. «Ses interventions à cette tribune, toujours opportunes et mesurées, lui avaient valu l'estime générale de ses collègues. Mais pourrait-on deviner tout ce que sa modestie cachait de délicatesse profonde et de finesse, de sincérité et de dévoue ment complet, sans réserve, à ses amis et à ceux qu'il avait pris pour guides ? J'ai pu, pour ma part, apprécier les rares qualités d'Henri Chevrier. Je le savais malade mais je continuais d'espérer qu'il reviendrait prendre place parmi nous. Notre regret aujourd'hui n'en est que plus cruel... »