Jean, Pierre, Joseph Lacave-Laplagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1834 à 1848, ministre, représentant en 1849, né à Montesquiou (Gers) le 12 août 1795, mort à Paris le 14 mai 1849, il fut élève de l'Ecole polytechnique, et en sortit (1813) avec le grade de lieutenant d'artillerie.

Il prit part, dans !es rangs de la grande armée, aux dernières campagnes de l'Empire, et donna sa démission lors du retour des Bourbons. Il s'appliqua alors à l'étude du droit, se fit recevoir avocat à Toulouse et entra dans la magistrature (1819) comme procureur du roi. En 1821, il devint conseiller référendaire à la cour des Comptes.

Il adhéra à la révolution de juillet et à la monarchie de Louis-Philippe, et fut bientôt (13 mars 1831), sur la proposition du baron Louis, promu conseiller-maître. Puis il se présenta, avec l'appui du gouvernement, à la députation dans le 5e collège du Gers (Mirande), en remplacement de Thiers, nommé ministre, et fut élu député, le 27 décembre 1834, par 121 voix (233 votants, 322 inscrits), contre 64 à M. Lassis et 45 à M. Abeilhé.

Il s'assit au centre, soutint la politique ministérielle et se mêla activement à plusieurs discussions, où sa compétence et son talent de parole furent remarqués. Il parla notamment sur la responsabilité des ministres, sur le jury, sur le budget, sur les remontes, sur la taxe des fers, et fut rapporteur du projet de loi concernant le conseil d'Etat, etc. La session de 1836 le vit fréquemment à la tribune, et la loi sur les chemins vicinaux, les finances, la proposition Gouin en faveur de la conversion des rentes, lui fournirent la matière de discours intéressants. En 1837, il traita la question des attributions municipales, et soutint comme rapporteur un projet de loi pour l'ouverture d'un crédit d'un million destiné à solder la dot de la reine des Belges, fille de Louis-Philippe.

Le 15 avril 1837, M. Lacave-Laplagne fut appelé à prendre le portefeuille des Finances. Il dut en conséquence se représenter, le 20 mai suivant, devant ses électeurs, qui lui accordèrent le renouvellement de son mandat législatif par 179 voix sur 209 votants; il l'obtint encore aux élections générales du 4 novembre 1837, avec 215 voix (285 votants, 366 inscrits), puis, le 2 mars 1839, avec 228 voix (274 votants), contre 33 à M. Abeilhé.

Comme ministre, il eut à défendre durant cette période tous les projets de lois financiers du gouvernement; dans la session de 1838, il exposa les idées du cabinet relativement à la conversion des rentes, à l'esclavage, au défrichement des bois, à la fixation du cadre de l'état-major général de l'armée, aux chemins de fer, au budget, à la perception de l'impôt sur les sucres et à l'exploitation des mines de sel et des sources salées.

Le 4 mars 1839, il quitta le pouvoir avec le ministère dont il faisait partie; nommé, le 31 mars, conseiller maître à la Cour des comptes, il dut se représenter devant ses électeurs le 4 mai; il obtint 202 voix sur 228 votants.

Reprenant sa place à la Chambre dans la majorité conservatrice, il continua de s'intéresser activement à toutes les discussions visant les travaux publics et les finances. C'est ainsi qu'il intervint, en 1842, dans les débats sur le privilège de la Banque de France, sur le recensement, sur les chemins de fer, etc. Il fut aussi le rapporteur du budget de 1843.

Il prit pour la seconde fois le portefeuille des Finances, à la mort de M. Humann, le 25 avril 1842, et le garda jusqu'au 8 mai 1847. Parmi les nombreuses questions de divers ordres dans lesquelles il se fit l'organe du gouvernement, on peut citer : la réduction de l'effectif de l'armée, la police de la chasse, les patentes, le recrutement, la conversion, la réforme postale, l'affranchissement du timbre des journaux et écrits périodiques, la concession de chemins de fer, les douanes, l'impôt du sel, etc.

Réélu député, le 9 juillet 1842, par 235 voix (264 votants, 444 inscrits), et, le 1er août 1846, par 300 voix (339 votants, 467 inscrits), contre 24 à M. de Cormenin, M. Lacave-Laplagne prêta, jusqu'à la révolution de février, tant comme ministre que comme député du Gers, son concours le plus dévoué à la monarchie de Louis-Philippe, qui lui avait confié l'administration des biens du duc d'Aumale.

Lors des élections pour l'Assemblée législative, le 13 mai 1849, les conservateurs du Gers élurent représentant M. Lacave-Laplagne, le 7e et dernier, par 30,230 voix (70,087 votants, 96,572 inscrits); le lendemain, 14, il succomba à un accès de goutte.

Date de mise à jour: octobre 2017