Alfred, Louis Cibiel
1841 - 1914
Député de 1876 à 1889, né à Rouen (Seine-Inférieure), le 11 mai 1841, il était le fils de Vincent Cibiel qui avait été député sous Louis-Philippe, et le petit-fils, par sa femme, de Darblay aîné (V. ce nom), ancien représentant à l'Assemblée législative de 1849, et, par sa mère, de M. Barbet, (V. ce nom) ancien pair de France sous la monarchie de Juillet et député au Corps législatif impérial. Alfred Cibiel était encore, par sa sœur, allié à la famille de Rémusat.
Grand propriétaire, possesseur d'une fortune considérable, maire de Villefranche (Aveyron) et conseiller général pour le canton de ce nom, il fut élu, le 20 février 1876, député de la 1re circonscription de Villefranche, par 8,254 voix (11,672 votants, 13,735 inscrits) contre 1,553 à M. Laurens, et 1,820 à M. Foulquier. Il s'était défendu, dans une lettre au Moniteur, d'être bonapartiste, et s'était déclaré seulement conservateur et catholique. M. Cibiel siégea à droite, et donna son suffrage au gouvernement du Seize-Mai.
Il fut réélu, le 14 octobre 1877, par 7,212 voix (11,441 votants 14,219 inscrits), contre M. Foulquier, 3,833 ; il avait été candidat du gouvernement mais n'avait pas usé de l'affiche blanche. Il continua de voter avec le parti orléaniste :
- contre les invalidations des députés de la droite,
- contre les ministères Dufaure et Ferry,
- contre l'amnistie,
- contre l'article 7 et les lois nouvelles sur l'enseignement,
- contre le divorce,
- contre les lois sur la presse et le droit de réunion.
Le 21 août 1881, la même circonscription renvoya M. Alfred Cibiel à la Chambre des députés. Le gouvernement le compta encore au nombre de ses adversaires. Il repoussa l'abrogation du Concordat, les crédits du Tonkin, etc. et s'associa, comme précédemment, aux protestations et aux votes des conservateurs.
Porté aux élections du 4 octobre 1885 sur la liste conservatrice de l'Aveyron, il fut élu député de ce département, le 1er sur 6, avec 54,252 voix (94,179 votants, 118,271 inscrits) combattit les divers ministères de gauche qui se succédèrent au pouvoir, et se prononça, à la fin de la législature,
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membre de la ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 11 mai 1841 à Rouen (Seine-Inférieure), mort le 14 juillet 1914 à Paris.
Député de l'Aveyron de 1876 à 1914. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 112.)
Il fut successivement réélu dans la première circonscription de Villefranche-de-Rouergue aux élections générales du 22 septembre 1889, au premier tour de scrutin, par 7.881 voix contre 4.213 à M. Fabre, sur 12.183 votants ; à celles du 20 août 1893, par 6.431 voix contre 5.204 à M. Galdou, sur 11.729 votants ; à celles du 8 mai 1898, par 8.055 voix, sans concurrent, sur 10.766 votants ; à celles du 27 avril 1902, par 7.008 voix contre 5.394 à M. Fualdès, sur 12.293 votants ; à celles du 6 mai 1906, par 7.254 voix contre 77 à M. André, sur 10.302 votants ; à celles du 24 avril 1910, par 6.138 voix contre 4.836 à M. Magnas, sur 11.199 votants ; et enfin à celles du 10 mai 1914 par 5.650 voix contre 4.900 à M. Hild, sur 10.760 votants, toujours au premier tour de scrutin.
Membre de diverses commissions spéciales jusqu'en 1910, il appartint à celle des pensions civiles de 1910 à 1914 et à celle de la réforme judiciaire et de législation civile et criminelle en 1914. Auteur de quelques rapports sur des opérations électorales, il déposa deux propositions de loi d'intérêt local, mais n'aborda jamais la tribune. Siégeant toujours à droite, il combattit sans relâche les Ministères orientés vers la gauche.
Il mourut en cours de mandat, le 14 juillet 1914, à Paris, âgé de 73 ans. Le Président Paul Deschanel prononça son éloge funèbre à la séance du même jour, s'exprimant ainsi « Il était de ceux qui méritent la fidélité de leurs électeurs par la constance de leurs opinions. Durant cette période de près de quarante années, à travers tant de vicissitudes, sous tant de gouvernements divers, il était demeuré inébranlablement attaché aux convictions, aux croyances et aux espoirs de sa jeunesse. L'unité de sa vie inspirait à tous le respect ; sa haute courtoisie et son urbanité commandaient la sympathie, même à ses plus ardents adversaires. Notre collègue emporte les regrets de tous les partis. Les populations aveyronnaises qu'il a comblées de ses bienfaits et honorées par sa droiture, garderont le culte de sa mémoire. Nous sommes avec elles dans le malheur qui les frappe. »