Joseph Claussat

1874 - 1925

Informations générales
  • Né le 12 octobre 1874 à Pont-du-château (Puy-de-Dôme - France)
  • Décédé le 9 novembre 1925 à La ferté-vidame (Eure-et-Loir - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 18 juin 1911 au 31 mai 1914
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 9 novembre 1925
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Parti socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 12 octobre 1874 à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), mort le 9 novembre 1925 à La Ferté-Vidame (Eure-et-Loir).

Député du Puy-de-Dôme de 1911 à 1925.

Troisième d'une famille de neuf enfants - une de ses sœurs devint Mme Pierre Laval -, fils d'un inspecteur des enfants assistés, Joseph Claussat n'avait pas achevé ses études de médecine qu'il militait déjà, à l'âge de 20 ans, dans les rangs du parti socialiste. Elu en 1900 conseiller municipal de Pont-du-Château, où il s'était d'abord installé, il devint en 1908 maire de Châteldon et le resta jusqu'à sa mort. A partir de 1907, il représente le canton de Châteldon au Conseil général, à la vice-présidence duquel il sera porté en 1924 et où il préside la commission de l'assistance et de l'hygiène. Il est également président de la Commission antituberculeuse du Puy-de-Dôme, et des comités de surveillance du préventorium des Roches, et de l'établissement pour sourds-muets et arriérés des Gravouses.

Le 11 juin 1911, il est élu député de la circonscription de Thiers à une élection partielle en remplacement de M. Chamerlat, décédé le 12 avril précédent. Il obtient 12.343 voix contre 704 à M. Guillemin et 31 à M. Cotillon, sur 13.888 votants. Il siège à la Commission de l'agriculture. En dehors d'interventions consacrées à des questions agricoles et notamment à la protection des cultures contre la grêle et les intempéries et au régime des permissions, Joseph Claussat se signale, le 13 juin 1913, par une longue et vive interpellation sur les perquisitions opérées dans les locaux du journal L'Ami du peuple à Clermont-Ferrand et dans les locaux de bourses du travail et de syndicats, ainsi que sur la violation de la correspondance et la répression des manifestations dans les casernes.

Réélu au premier tour de scrutin le 26 avril 1914, avec 9.525 voix contre 7.342 à M. Thave, sur 18.922 votants, Joseph Claussat retrouve son siège à la Commission de l'agriculture, mais est mobilisé comme médecin-chef à l'hôpital de Toul. A la fin de 1916, il reprend l'exercice de son mandat législatif.

Il s'inquiète de la cherté des denrées alimentaires dans les grandes villes et reproche au Ministre de la Guerre de n'avoir pas assuré les moissons ainsi que de n'avoir pas su protéger les navires de commerce contre les attaques sous-marines.

Le 7 juillet 1917, à l'issue d'un débat en comité secret sur les opérations militaires, il déclare n'accorder qu'une confiance conditionnelle au Ministre de la Guerre, Paul Painlevé. « Si la politique générale du Gouvernement était approuvée, conclut-il, il ne resterait à quelques-uns de nous que deux issues : ou la révolution pour conduire la guerre comme une démocratie doit le faire, ou la paix contre la guerre que l'état-major a conduite jusqu'ici et qui n'a pu, pendant ces trois années, opposer au matériel formidable de nos ennemis que la poitrine de nos poilus. »

A plusieurs reprises, enfin, il intervient de nouveau sur la vie chère contre laquelle il propose en février 1919 une série de mesures, sur la protection de l'industrie française contre l'invasion des produits manufacturés allemands, sur les pensions, sur la situation de démobilisés. Le 27 juin 1919, lors de la discussion du projet de loi concernant les fêtes de la victoire, il demande que des crédits soient alloués à la province aussi bien qu'à Paris pour qu'on ne puisse pas dire que « l'argent a servi à faire l'apothéose d'un homme, plus qu'à fêter la victoire ». S'il se félicite que le Gouvernement ait choisi pour date le 14 juillet il demande, en vain, que, dès cette date, la censure soit supprimée et la liberté de presse et de réunion rétablie.

Réélu le 16 novembre 1919 sur la liste socialiste avec Alexandre Varenne par 33.386 voix sur 111.873 votants, Joseph Claussat conserve son siège à la Commission de l'agriculture et entre à celle de l'hygiène. Il dépose au nom de cette dernière commission plusieurs rapports concernant les sanatoriums et des préventoriums et est entendu sur l'application de la loi de 1905 relative à l'assistance aux vieillards. Il intervient le 19 janvier 1922 pour reprocher au Président Raymond Poincaré de n'avoir pas voulu, lors de l'armistice, désarmer l'Allemagne, afin de lui permettre de mater la révolution et, le 5 décembre 1923, pour dénoncer les bénéfices exorbitants des fabricants de sucre en face des maigres gains des planteurs de betteraves.

Réélu le 11 mai 1924 avec toute la liste de l'Union des gauches par 78.581 voix sur 128.174 votants, Joseph Claussat partage son activité parlementaire entre les trois commissions de l'hygiène, de l'agriculture, des marchés et spéculations. Il intervient à plusieurs reprises dans la discussion du budget de 1925, au sujet des caisses des écoles - il combat alors un amendement de M. Clamamus et s'étonne « qu'un député communiste de la banlieue de Paris réclame le secours d'un budget bourgeois pour alimenter la caisse des écoles de sa commune » - de l'inspection médicale dans les écoles primaires, de la répartition des dommages de guerre dans les régions libérées, des économies à réaliser dans la fonction publique. En mars 1925, il rapporte une proposition de loi relative au prix de la betterave sucrière et le 27 mai de la même année, au cours d'un débat sur les événements du Maroc, il accuse le parti communiste de s'être vanté d'avoir déclenché le mouvement révolutionnaire dans les colonies. Sa dernière intervention, le 19 juillet, sera pour dénoncer avec vigueur les scandales des dommages de guerre.

Le 9 novembre, une hémorragie cérébrale l'emporte brutalement, au cours d'une partie de chasse en Eure-et-Loir. Comme le dira le président Herriot, dans l'éloge funèbre qu'il fit de lui le même jour, « La robustesse de ses convictions servie par l'ardente vivacité de son verbe lui a valu la fidélité de ses électeurs... Tempérament fougueux au service de l'intérêt public », il aimait à rappeler, comme il l'avait fait dans son dernier discours, le mot de Montesquieu « Pour qu'une république démocratique puisse vivre, il faut qu'elle soit vertueuse. » Il n'avait que 51 ans.