Georges, Charles, Paul Cochery

1855 - 1914

Informations générales
  • Né le 20 mars 1855 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 8 août 1914 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Loiret
Groupe
Républicains progressistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Loiret
Groupe
Union démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Loiret
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 8 août 1914
Département
Loiret
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Fils de Louis-Adolphe Cochery (1819-1900), député au Corps législatif de 1869 à 1870, représentant en 1871, député de 1876 à 1888, ministre et sénateur, Georges-Charles-Paul Cochery, député de 1885 à 1889, né à Paris le 20 mars 1855, entra à l'Ecole polytechnique, en sortit officier d'artillerie, et donna sa démission en octobre 1877, pour devenir chef de cabinet de son père d'abord sous-secrétaire d'Etat aux finances, puis ministre des postes et télégraphes. Il fut ensuite appelé aux fonctions de directeur du cabinet et du service central du même ministère, collabora aux réformes nombreuses apportées à cette époque dans ce service, fut délégué comme commissaire général français à l'Exposition internationale d'électricité de Vienne en 1883, et donna sa démission de directeur du cabinet le 30 mars 1885, malgré les instances du nouveau ministre, M. Sarrien, pour le conserver à son poste.

Conseiller général du Loiret pour le canton de Bellegarde depuis 1883, il fut élu, le 4 octobre 1885, député du Loiret, le 6e sur la liste républicaine, au second tour de scrutin, par 46 616 voix, sur 83 675 votants et 102 589 inscrits. Il a pris place à gauche, a fait partie de toutes les commissions chargées des questions postales et télégraphiques, en a été plusieurs fois nommé rapporteur, notamment lors du congrès postal de Lisbonne, de la conférence télégraphique de Berlin, etc.

Membre de la commission permanente des chemins de fer, de celle des voies navigables, de celle de l'Exposition universelle de 1889, il a été rapporteur de la proposition Jametel sur la réduction de durée de l'exercice financier, rapport qui a été, en 1886, l'objet d'une mention élogieuse dans le discours de rentrée du procureur général près la Cour des comptes. M. Cochery a soutenu de ses votes la politique républicaine modérée et progressiste, s'est prononcé notamment pour l'expulsion des princes, pour les ministères Rouvier et Tirard, et, à la fin de la législature :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.

Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1881.


Né à Paris le 20 mars 1855, mort à Paris le 08 août 1914.

Député du Loiret de 1885 à 1914.
Ministre des Finances d'avril à juin 1898 et de juillet 1909 à novembre 1910.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 144.)

Aux élections générales de 1889, pour lesquelles fut rétabli le scrutin uninominal, il posa sa candidature dans l'arrondissement de Pithiviers et fut élu au premier tour de scrutin par 8.288 voix contre 6.715 à M. Brierre sur 15.283 votants. Il devait être six fois réélu, toujours au premier tour et avec des majorités écrasantes : le 20 août 1893, par 11.145 voix contre 1.567 à M. Desbois sur 13.840 votants ; le 8 mai 1898, par 11.346 voix contre 2.716 à M. Gebauer sur 14.621 votants ; le 27 avril 1902, par 10.357 voix contre 1.798 à M. Rabier sur 14.533 votants ; le 6 mai 1906, par 10.611 voix contre 4.623 à M. d'Aboville sur 15.389 votants ; le 24 avril 1910, par 11.790 voix contre 193 à M. Roblin sur 13.807 votants; le 26 avril 1914, par 10.741 voix contre 574 à M. Roblin sur 12.916 votants. En 1892, il avait été élu conseiller général du canton de Pithiviers, fut constamment réélu et présida plusieurs années l'assemblée départementale. Il était également conseiller municipal de Villemandeur.

Georges Cochery se présenta toujours à ses électeurs comme un républicain ferme, mais sans sectarisme ; les formules « progrès et réformes pacifiques » « ni réaction ni révolution » se retrouvent dans toutes ses professions de foi. Il vota les lois relatives à l'organisation de l'enseignement primaire laïque, la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, les projets d'impôt sur le revenu, les lois portant réorganisation des forces militaires et notamment la loi de 1913 fixant à trois ans la durée du service militaire, les lois d'assistance et de prévoyance, les mesures de protection de l'agriculture.

Il se fit surtout remarquer par sa compétence financière. Dans la législature de 1889 à 1893, il, fut désigné comme rapporteur du budget du Ministère de la Guerre pour les exercices 1890, 1892, 1893 et 1894. Dans la législature 1893-1898, il fut appelé à deux reprises aux fonctions de rapporteur général et de président de la Commission du budget, puis nommé Ministre des Finances dans le Cabinet Méline (29 avril 1896 - 28 juin 1898) : en cette dernière qualité, il soutint la discussion des budgets des exercices 1897 et 1898, du projet de loi relatif à la prohibition des monnaies de billon étrangères (1896), des projets de loi portant prorogation du privilège de la Banque de France (1897) et du privilège de la Banque d'Algérie (1897), du projet de loi concernant la réforme des patentes (1898) ; dans son action gouvernementale, il mit toute son énergie à défendre la politique d'économie et à combattre les augmentations constantes de dépenses.

Lors de la session extraordinaire de 1898, il fut élu vice-président de la Chambre et réélu pendant toute la durée de la législature 1898-1902. En sa qualité de président de la Commission du budget, il prit part notamment à la discussion du projet de loi sur l'augmentation de la flotte (1900) et du budget de l'exercice 1901. Au cours de la législature suivante, il déposa une proposition de loi ayant pour objet la protection de la culture du safran (1904) et prit part, toujours comme président de la Commission du budget, aux discussions budgétaires et fiscales. Pendant la neuvième législature, il élabora un important rapport sur le projet de loi relatif au recrutement des officiers, puis il fut nommé, le 24 juillet 1909, Ministre des Finances du premier Cabinet Briand. En effet, Caillaux, Ministre des Finances du Cabinet Clemenceau, ayant inquiété beaucoup ses collègues par ses audaces fiscales, Briand jugea opportun de le remplacer par « un modéré rassurant ». Au cours de son second passage à la rue de Rivoli, qui dura jusqu'au 3 novembre 1910, Georges Cochery continua à s'affirmer comme un défenseur inébranlable de la loyauté budgétaire. Il eut à répondre notamment à l'interpellation de M. Lasies sur le projet de loi frappant d'impôts nouveaux les eaux-de-vie (1909) et à l'interpellation de M. Leroy-Beaulieu sur les conditions d'évaluation de la propriété foncière non bâtie (1909). Certains des impôts qu'il présenta pour assurer l'équilibre du budget de l'exercice 1910 - taxes successorales, surtaxes sur les tabacs et les alcools, taxe sur l'ouverture des débits de boissons - furent vivement combattus ; la création de vignettes de garantie sur les bouteilles de vin et d'eaux-de-vie d'origine, qu'on appela « vignettes Cochery », souleva des protestations des producteurs et des consommateurs et il dut y renoncer.

Après la démission du cabinet et son remplacement au Ministère des Finances par Klotz, il retrouva son poste de président de la Commission du budget et prit part, à ce titre, à la discussion des budgets des exercices 1911, 1912, 1913 et 1914. Il fut également entendu dans la discussion du projet de loi concernant l'établissement d'un impôt complémentaire sur le revenu (1914).

Lors de la séance historique du 4 août 1914, où fut proclamée l'union sacrée, il prit la parole pour déclarer que la Commission du budget proposait à la Chambre l'adoption unanime des projets de loi déposés par le Gouvernement. Sa voix parut altérée et, un peu plus tard, il eut une syncope. Il mourut quatre jours plus tard, le 8 août 1914, à son domicile parisien, âgé de 59 ans seulement.

Le président Paul Deschanel prononça son éloge funèbre à la séance du 22 décembre 1914 : « Il tenait de son père... de remarquables qualités administratives, l'assiduité au travail, le goût de l'ordre, un zèle passionné pour le bien public... Depuis plusieurs années, il était constamment réélu, par acclamation, président de la Commission du budget. Tous les partis s'inclinaient devant sa compétence - car il connaissait nos budgets dans leurs moindres détails - devant son labeur infatigable et sa loyauté, et les opinions les plus opposées se liaient en sa cordiale bonhomie. »

Date de mise à jour: avril 2014