Michel Cointat

1921 - 2013

Informations générales
  • Né le 13 avril 1921 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 16 novembre 2013 à Paris10e (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 3 avril 1967 au 30 mai 1968
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Union démocratique pour la V° République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 11 juillet 1968 au 7 février 1971
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 2 novembre 1978
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 juin 1988 au 1er avril 1993
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Rassemblement pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

COINTAT (Michel)
Né le 13 avril 1921 à Paris (Seine)
Décédé le 17 novembre 2013 à Saint-Mandé (Val-de-Marne)


Député d’Ille-et-Vilaine de 1967 à 1993


Ministre de l’Agriculture du 7 janvier 1971 au 6 juillet 1972

Ministre du Commerce extérieur du 2 octobre 1980 au 22 mai 1981



Michel Cointat naît le 13 avril 1921 à Paris, dans le Xe arrondissement. Il est le fils de Lucien Cointat, commerçant, et de Marie-Louise Cointat, née Adam, institutrice. Michel Cointat effectue sa scolarité à Paris. Il est élève au lycée Montesquieu, puis au lycée Saint-Louis. Il intègre ensuite l’Institut national agronomique, ainsi que l’Ecole nationale des eaux et forêts, dont il sort diplômé comme ingénieur agronome et ingénieur des eaux et forêts. Le 11 août 1942, il épouse Simone Dubois. Le couple aura deux fils, dont Christian, sénateur représentant les Français établis hors de France de 2001 à 2004.

Michel Cointat occupe divers postes administratifs avant d’entamer sa carrière politique. Il est garde général des eaux et forêts d’Uzès, dans le Gard, en 1943 et 1944. De 1944 à 1949, il est inspecteur adjoint des eaux et forêts toujours à Uzès, puis, de 1949 à 1958, chef de l’inspection des eaux et forêts à Joinville, dans le département de la Haute-Marne. Par la suite, il est affecté à la Société d’aménagement des friches et taillis de l’Est, d’abord comme directeur général adjoint de 1948 à 1961, puis en tant que président-directeur général jusqu’en 1971. Entre-temps, il a un premier contact avec la politique au ministère de l’Agriculture. D’abord conseiller technique puis adjoint au directeur du cabinet du ministre de l’Agriculture, Edgard Pisani, en 1961, Michel Cointat devient brièvement son directeur du cabinet en novembre 1961. Il est nommé directeur général de la production et des marchés au ministère de l’Agriculture entre 1962 et 1967. Enfin, il est administrateur de l’Office national industriel de l’azote et des mines domaniales de potasse d’Alsace entre 1964 et 1967, membre de la commission des comptes de l’agriculture de la nation, ainsi que président du comité spécial Agriculture de la Communauté économique européenne en 1965.

La carrière politique active de Michel Cointat débute en 1958, lorsqu’il est élu conseiller municipal de la ville de Chaumont, en Haute-Marne. Mais son véritable ancrage politique se réalise en Ille-et-Vilaine.

Lors des élections législatives du mois de mars 1967, poussé par le Premier ministre Georges Pompidou, il est candidat pour le parti gaulliste (Union des démocrates pour la Ve République) dans la 5e circonscription d’Ille-et-Vilaine, autour de Fougères. C’est un bastion de la droite. Lors des élections législatives de 1958 et de 1962, trois candidats de diverses nuances de droite, ont obtenu plus de 20 % aux premiers tours. Michel Cointat défie le député sortant, le démocrate-chrétien Jean Le Lann. Il doit par ailleurs composer avec un dissident gaulliste, Pierre de Bénouville, ancien résistant et député de la circonscription entre 1958 et 1962. Michel Cointat axe sa profession de foi sur deux points : sa fidélité au général de Gaulle et les réalisations de ce dernier ; la promesse de dynamiser le territoire et d’utiliser son expérience professionnelle pour améliorer la situation de la ruralité. Il arrive en tête du premier tour, avec 33,72 % des suffrages exprimés, devançant de peu le député sortant (32,94 %), tandis que Pierre de Bénouville termine troisième avec 15,47 %. Ce dernier fait le choix de se retirer du second tour afin de permettre l’élection de Michel Cointat. Dans sa profession de foi, celui-ci attaque l’inaction de Jean Le Lann au cours de son mandat. Au soir du second tour, le gaulliste l’emporte avec 50,85 % contre 49,15 % pour le député sortant. Membre du groupe UD Ve, il siège à la commission de la production et des échanges. Il se spécialise dans les questions agricoles.

Michel Cointat est rapporteur, en avril 1967, du projet de loi prorogeant certains baux ruraux consentis au profit des rapatriés. Il l’est aussi, en octobre 1967, sur le projet de loi autorisant l’Etat à exécuter des travaux d’infrastructure de drainage des terres humides, et, en octobre 1967, sur le projet de loi tendant à interdire la fabrication de vins mousseux ordinaires à l’intérieur de l’aire géographique de l’appellation d’origine Vouvray. Il est également, en septembre 1967, rapporteur du projet de loi autorisant la ratification de la convention internationale pour les obtentions végétales. Michel Cointat présente aussi une proposition de loi relative à l’indemnité viagère de départ en agriculture.

En séance publique, dans ses interventions, le député d’Ille-et-Vilaine se concentre tout autant sur les questions agricoles.

Il prend notamment la parole sur la proposition de loi tendant à compléter le statut de fermage en juin 1967.

Aux élections législatives qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale, après les événements de mai 1968, Michel Cointat est de nouveau candidat dans la 5e circonscription d’Ille-et-Vilaine, sous l’étiquette Union pour la défense de la République (UDR), nouveau nom du parti gaulliste. Dans ses documents de campagne, il met de nouveau en avant son soutien indéfectible au général de Gaulle et valorise l’action de ce dernier, opposant le camp de l’ordre et de l’équilibre contre le camp de l’aventure hasardeuse incarné par le communisme, tout en rappelant son activité au service de son territoire. Il est de nouveau opposé à Jean Le Lann. Michel Cointat améliore considérablement son score de 1967. Dans un contexte de dynamique profitable aux gaullistes, il est élu dès le premier tour avec 52,89 % des suffrages exprimés. Au Palais-Bourbon, il est membre du bureau du groupe UDR et de la commission de la production et des échanges. Michel Cointat est également président en juillet 1970 de la commission spéciale chargée d’examiner quatre projets de loi agricoles : le projet de loi relatif au statut du fermage et du métayage ; le projet de loi relatif au bail rural à long terme ; le projet de loi relatif aux SAFER ; le projet de loi relatif aux groupements fonciers agricoles.

Il est également rapporteur du projet de loi modifiant certaines dispositions du code rural, en décembre 1968, de la proposition de loi relative au droit de préemption en mai 1969, et des projets de loi relatifs à l’amélioration des structures forestières et des essences forestières, en novembre 1970. Il présente également plusieurs propositions de loi sur des sujets variés, qui ne concernent pas uniquement les questions agricoles : la régionalisation des interventions et la répartition des aides publiques dans le secteur agricole, en juillet 1968, le statut de la fonction publique, en juillet 1968 également ; le devancement d’appel aux drapeaux, en décembre 1968 ; l’assurance maladie des non-salariés non agricoles, en juin 1969 ; la création de sociétés d’investissement forestier, en juin 1969 aussi. Michel Cointat est aussi nommé, en raison de ses compétences, membre de la Commission chargée du contrôle périodique du fonctionnement du FORMA, en octobre 1968.

En séance publique, Michel Cointat intervient dans plusieurs débats de fond, au-delà de ses compétences en matière agricole, notamment lors de l’examen du projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur, en octobre 1968, et sur la maîtrise de la dépense publique, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1969. Il prend également part au projet de loi tendant à renforcer la garantie des droits individuels des citoyens, en mai 1970.

Grâce à ses compétences confirmées, en octobre 1968, il devient membre de l’Assemblée des Communautés européennes.

Le 7 janvier 1971, Michel Cointat est nommé ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, nommé Premier ministre par Georges Pompidou. A ce titre, il préside jusqu’au mois de juin le conseil des ministres de l’agriculture de la Communauté économique européenne. Il poursuit la modernisation de l’agriculture qu’implique l’ouverture des marchés entre les Etats membres de la CEE, et, pragmatique, il pose par ses instructions les premières limites au remembrement rural. Il évoque notamment des raisons environnementales et paysagères. Il doit cependant faire face aux premières contestations de la « Révolution silencieuse » qui transforme le paysan en entrepreneur, en particulier à la « grève du lait » qui affecte au printemps 1972 la Bretagne, en raison de l’insuffisance des prix. Il en attribue cependant les causes aux objectifs politiques de meneurs « maoïstes ».

Il est remplacé au Palais-Bourbon par son suppléant, Augustin Beauverger.

Lors des élections municipales de 1971, Michel Cointat renforce son ancrage territorial en devenant maire de Fougères, la plus importante ville de la circonscription, jusqu’à présent tenue par le démocrate-chrétien et conseiller général du canton de Fougères-Nord, Jean Madelain. Mais Michel Cointat ne conserve pas son poste gouvernemental lorsque Jacques Chaban-Delmas est remplacé comme Premier ministre, en juillet 1972, par Pierre Messmer. Jacques Chirac lui succède comme ministre de l’Agriculture. L’objectif est politique : accélérer la carrière de celui qui est perçu par Georges Pompidou comme une étoile montante de la politique.

Lors des élections législatives des 4 et 11 mars 1973, Michel Cointat se représente dans la 5e circonscription d’Ille-et-Vilaine. Dans sa profession de foi, il met l’accent sur son action au service de la ruralité, que ce soit comme député ou comme ministre de l’Agriculture. Il continue d’exprimer par ailleurs son admiration pour le général de Gaulle et sa fidélité aux principes gaullistes. Par ailleurs, il se définit comme un « gaulliste européen », une association qui n’est pas des plus courantes à cette époque. Il arrive nettement en tête au premier tour avec 47,90 % des suffrages exprimés. Son principal adversaire est Yves Corvaisier, candidat du Mouvement réformateur, coalition de partis centristes constituée autour du Centre démocrate de Jean Lecanuet et du Parti radical de Jean-Jacques Servan-Schreiber, qui en obtient 24,45 %. Michel Cointat emporte le second tour avec 62,73 % des voix. A l’Assemblée nationale, il retrouve à la commission de la production et des échanges le groupe UDR qui devient le groupe Rassemblement pour la République (RPR) en 1976, sauf du 2 avril au 4 juillet 1974, où il rejoint la commission des finances. Il est également membre, en mai 1973, de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif au statut du fermage et du métayage, et en octobre 1974, de la commission d’enquête sur l’organisation et les pratiques du commerce de la viande. Il est rapporteur, en juin 1976, sur le projet de loi relatif aux bois et forêts à La Réunion.

En revanche, son implantation locale connaît un revers : une élection cantonale partielle est organisée les 18 et 25 mars pour remplacer le conseiller général du canton de Saint-Aubin-du-Cormier, Pierre Morel, qui vient de décéder. Celui-ci, membre du Parti radical, était conseiller général depuis 1931 et maire de Saint-Aubin-du-Cormier. Mais Michel Cointat échoue face au candidat de gauche Jean Taillandier.

Michel Cointat continue d’être un parlementaire actif. Il présente à nouveau, en avril 1973, ses propositions de loi sur la fonction publique, la création de sociétés d’investissement forestier et la régionalisation et la répartition des aides publiques dans le secteur agricole. Il y ajoute plusieurs propositions de loi nouvelles : en octobre 1973, sur les fonctions de « responsable d’entreprise », en avril 1976, sur les boissons uvales, en juin 1976 sur les donneurs de sang, en novembre 1976, sur les industries de main d’œuvre et, en décembre 1976, sur la modification des mesures contre l’alcoolisme relatives aux zones protégées.

Le député de Fougères pose également plusieurs questions au gouvernement sur des sujets sensibles : en juin 1976, sur les exportations italiennes de chaussures, en juin 1976, sur l’impératif pour la France de définir une politique pour l’exploitation des océans, en novembre 1976 et avril 1977, sur la pharmacie vétérinaire, et, en novembre 1977, sur la taxation des vins d’appellation d’origine contrôlée dans les débits de boisson.

Michel Cointat prend également la parole en séance publique, principalement sur plusieurs projets de loi concernant le secteur agricole et portant précisément sur : le statut des associés d’exploitation et la modification de l’assurance maladie des non-salariés agricoles, en mai 1973 ; les groupements fonciers agricoles, en mai 1974 ; la pharmacie vétérinaire, en juin 1974.

Il se prononce aussi pour les réformes de société. Il est, en juin 1974, favorable à l’abaissement de vingt-et-un ans à dix-huit ans de l’âge de la majorité.

Il se fait remarquer en étant l’un des députés gaullistes à soutenir le projet de loi dépénalisant l’avortement en 1973, et ensuite, le 28 novembre 1974, le projet de loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). En revanche, Michel Cointat vote en 1975 avec 18 autres députés gaullistes contre le projet de loi créant le divorce par consentement mutuel présenté par le garde des Sceaux, Jean Lecanuet.

En 1974, il redevient membre du Parlement européen, fonction qu’il occupe jusqu’en 1979. Il est notamment vice-président de la commission économique et budgétaire et rapporteur général du budget des Communautés Européennes en 1976.

Sur le plan politique, Michel Cointat ne fait pas partie des 43 parlementaires gaullistes qui suivent Jacques Chirac et se prononcent en faveur de la candidature de Valéry Giscard d’Estaing, dès le premier tour de l’élection présidentielle de 1974, et qui font défaut à Jacques Chaban-Delmas. Il suit en revanche Jacques Chirac dans la création du RPR, pour succéder à l’UDR, en décembre 1976, et en intègre le comité central l’année suivante.

Réélu maire de Fougères en mars 1977, Michel Cointat se présente à nouveau dans la 5e circonscription d’Ille-et-Vilaine. Sa profession de foi reste centrée sur son action en faveur du territoire et des perspectives qui restent à accomplir. Toujours en revendiquant son étiquette gaulliste, il dénonce le Programme commun de la gauche, même si socialistes, communistes et radicaux divergent. Michel Cointat arrive largement en tête du premier tour, avec 47,51 % des suffrages exprimés, loin devant le candidat socialiste Jacques Faucheux (23,35 %) et le candidat giscardien, le démocrate-chrétien Yves Corvaisier, désormais sous l’étiquette Union pour la démocratie française (UDF), qui en obtient 15,34 %. Michel Cointat s’impose au second tour avec 63,92 %. Membre du groupe RPR, il siège une nouvelle fois à la commission de la production et des échanges.

Il est également membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi d’orientation agricole, en mai 1979, et de la commission d’enquête sur la situation de l’emploi et le chômage, en mars 1979.

Michel Cointat devient, à sa création, en octobre 1979, membre de la Délégation parlementaire pour les communautés européennes. Il en est président en novembre 1979.Il était représentant de l’Assemblée nationale à l’Assemblée des communautés européennes depuis mai 1978. Il assure donc la poursuite d’un suivi direct des politiques communautaires par les élus nationaux.

Trois rapport d’informations sont présentés par lui sur l’activité communautaire : deux, en 1978 et 1979, sur l’activité de l’Assemblée des communautés européennes avant son élection au suffrage universel direct, en 1979 ; un ensuite, en juin 1980, au titre de la Délégation pour les Communautés européennes.

Il présente à nouveau plusieurs propositions de loi relatives aux donneurs de sang (avril 1978), aux industries de main d’œuvre (avril 1978), à la police des eaux (avril 1978), aux mesures de lutte contre l’alcoolisme dans les zones protégées (avril 1978), aux fonctions de responsable d’entreprise (juin 1978) et aux boissons uvales (juin 1978).

En séance publique, Michel Cointat intervient moins souvent qu’auparavant. Il pose deux questions au gouvernement : l’une, en avril 1978, sur les montants compensatoires monétaires ; l’autre, en octobre 1979, sur les tarifs de la SNCF.

Il se concentre toujours sur les questions agricoles et l’aménagement de l’espace rural. Il défend ainsi, en juin 1979, une position favorable à un contrôle effectif, lors de l’examen du projet de loi relatif à l’organisation du contrôle des matières fertilisantes et des supports de culture. Il demande, en octobre et en novembre 1979, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1980, des aménagements à la fiscalité agricole. Il sollicite aussi, lors de l’examen des crédits relatifs à l’aménagement du territoire pour 1980, un renforcement des aides économiques au niveau local. Enfin, lors de l’examen en décembre 1979, puis avril 1980, du projet de loi d’orientation agricole, il argumente en faveur de l’expansion agricole de la France, invoquant l’importance de ses exportations dans l’équilibre alimentaire mondial.


Sur le plan politique, sans quitter le RPR pour autant, Michel Cointat prend ses distances avec son parti et surtout, avec Jacques Chirac, sur ces mêmes questions européennes. Il ne partage pas l’appel de Cochin lancé par Jacques Chirac, le 6 décembre 1978, dénonçant le « parti de l’étranger ». Il est par conséquent exclu de la liste RPR pour les premières élections des représentants à l’Assemblée des communautés européennes au suffrage universel direct.

Au comité central du RPR de février 1979, il refuse ainsi de voter la motion sur l’Europe proposée par Jacques Chirac et critique la présence sur la liste en deuxième position de l’ancien Premier ministre, Michel Debré, dont il dénonce la « vision apocalyptique de l’Europe ». Michel Cointat dit même refuser de soutenir cette liste, jugée anti-européenne, de surcroît trop parisienne, et estime qu’en matière européenne le RPR n’est « plus un rassemblement ». Mais il refuse pour autant de rejoindre la liste UDF, car il juge que certains de ses membres défendant une Europe supranationale contraire à ses valeurs. Il propose alors aux autres députés RPR de signer une déclaration commune en faveur d’une « Europe des réalités » et tente de monter une autre liste, une liste de gaullistes européens. Ce projet ne voit pas le jour. Mais les résultats semblent donner raison à Michel Cointat : la liste UDF conduite par Simone Veil arrive largement en tête avec 27,61 % des suffrages exprimés tandis que la liste RPR, avec 16,31 % ne termine qu’en quatrième position, derrière la liste socialiste (23,53 %) et la liste communiste (20,52 %). Cette proximité politique avec le gouvernement fait que, le 2 octobre 1980, Michel Cointat rejoint le gouvernement de Raymond Barre comme ministre du Commerce extérieur. Il est remplacé à l’Assemblée nationale par son suppléant Paul Le Ker, qui est également son premier adjoint à la mairie de Fougères.

Aux élections législatives organisées les 14 et 21 juin 1981, Michel Cointat se représente dans une configuration difficile, après la défaite de Valéry Giscard d’Estaing à l’élection présidentielle, face à François Mitterrand. Dans sa profession de foi, il rappelle son ancrage et son action de longue date dans la circonscription et agite le danger d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale qui appliquerait la politique d’un gouvernement où siègent des communistes. Il bénéficie notamment du soutien de l’UDF, dans le cadre de l’UNM (Union pour la nouvelle majorité), coalition électorale entre le RPR et l’UDF. En face de lui, il retrouve Jacques Faucheux pour le Parti socialiste (PS) et doit également composer avec la candidature de Louis Feuvrier, qui se présente sous l’étiquette du Mouvements des démocrates (MDD), un petit parti d’inspiration gaulliste de gauche fondé par Michel Jobert, directeur de cabinet de Georges Pompidou puis secrétaire général de l’Elysée, avant d’être ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Pierre Mesmer et désormais ministre d’Etat et ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement de Pierre Mauroy. Le contexte national, n’empêche pas Michel Cointat d’être réélu dès le premier tour, avec 54,72 % des suffrages exprimés, contre 32,61 % pour Jacques Faucheux et 7,15 % pour Louis Feuvrier. A l’Assemblée nationale, il est membre du groupe RPR et rejoint de nouveau la commission de la production et de échanges. Il est vice-président de la Délégation pour les communautés européennes, en 1981 et 1984. Michel Cointat est également membre, en avril 1984, de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif au développement et à la protection de la montagne.

En mai 1984, Michel Cointat rejoint la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il est rapporteur spécial, au sein des services généraux du Premier ministre, du budget des Essences, rattaché au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), puis pour le projet de foi de finances pour 1986, rapporteur spécial pour le même SGDN. Il devient également membre du comité des prix de revient des fabrications d’armement.

Michel Cointat pose plusieurs questions au gouvernement : sur le sens du mot « office » en matière agricole, en octobre 1981 ; sur une émission de télévision relative à l’adoption d’enfants en Colombie, en novembre 1981 ; sur le contrôle de légalité des actes administratifs des communes, en avril 1982 ; sur la dégradation des résultats du commerce extérieur, en octobre 1982 ; sur l’emploi dans le groupe Boussac, en mai 1983 ; sur la politique agricole commune, en juin 1983 ; sur une dérogation en faveur de la CGT aux règles du contrôle des changes, en octobre 1984 ; sur le niveau des prix agricoles et la baisse du revenu agricole, en mai 1985.

Ses autres interventions en séance publique concernent toujours, pour l’essentiel, les questions agricoles et d’aménagement rural : le projet de loi relatif à la création d’offices d’intervention en matière agricole, en juin 1982, sur lequel il souhaite des assouplissements, sans les obtenir ; le projet de loi relatif à la pêche en eau douce et à la gestion des ressources piscicoles, en décembre 1983 ; le projet de loi relatif au contrôle des structures agricoles et au statut du fermage, en avril 1984 ; le projet de loi relatif à la protection et au développement de la montagne, en juin 1984 ; le projet de loi de finances pour 1985, en novembre 1984, sur la fiscalité agricole ; le projet de loi autorisant la ratification du traité d’adhésion de l’Espagne et du Portugal à la Communauté économique européenne, en novembre 1985, au sujet de la politique agricole commune notamment. Sur la Communauté économique européenne, il s’inquiète de l’oubli de la préférence communautaire, en novembre 1983, lorsqu’il prend la parole sur le budget des Affaires européennes prévu pour 1984, et que point la question de la réduction de la contribution britannique.

Le 18 septembre 1981, alors que Jacques Chirac et quinze autres députés du groupe RPR votent en faveur de ce projet, Michel Cointat vote contre le projet d’abolition de la peine de mort présenté par le garde des Sceaux, Robert Badinter. Sur le plan politique, membre du Conseil régional de Bretagne depuis 1973, dont il préside la commission des Finances, puis secrétaire dudit Conseil régional en 1981, Michel Cointat en devient, en avril 1982, vice-président. En revanche, il perd la mairie de Fougères lors des élections municipales de 1983, pourtant favorables à la droite. Il est de nouveau opposé à Jacques Faucheux et Louis Feuvrier. Au premier tour, Michel Cointat arrive en tête avec 42,69 %, devançant Jacques Faucheux (33,35 %) et Louis Feuvrier (23,96 %). Mais ce dernier se retire au second tour, permettant à Jacques Faucheux d’être élu avec 51,87 %. Michel Cointat décide alors de démissionner du conseil municipal.

Lors des élections législatives de 1986 au scrutin proportionnel départemental, le RPR et l’UDF présentent des listes séparées en Ille-et-Vilaine. Michel Cointat mène la liste RPR tandis que la liste UDF est conduite par le député Centre des démocrates sociaux (CDS) de la 3e circonscription Pierre Méhaignerie, par ailleurs président du conseil général, et compte en seconde position le député PR (Parti républicain, composante la plus libérale et la plus droitière de l’UDF) de la 4e circonscription, Alain Madelin. La liste UDF se hisse à la première place, avec 36,64 % des voix, ce qui lui permet d’obtenir trois élus, tandis que la liste RPR termine troisième avec 16,01 %. Michel Cointat est par conséquent le seul de cette liste à être élu. Membre du groupe RPR, Michel Cointat rejoint de nouveau la commission des finances. Le 7 mai 1986, il retrouve la présidence de la Délégation de l’Assemblée nationale pour les Communautés européennes. Il est également rapporteur spécial du budget de l’agriculture et de celui du Secrétariat général de la défense nationale.

Michel Cointat est, en novembre 1987, membre titulaire du Conseil supérieur des prestations sociales agricoles. Il présente quatre rapports d’information sur les activités de la Délégation pour les communautés européennes, et plusieurs conclusions sur les sujets essentiels, notamment : les accises, en juin 1986 ; le budget communautaire, en octobre 1986, avril, mai et octobre 1987 ; le droit d’établissement de diverses professions non salariées, en décembre 1987.

En séance publique, Michel Cointat pose une question au gouvernement, sur les montants compensatoires monétaires, en avril 1986, dont il conteste le rôle et qu’il considère comme contribuant à la dégradation du revenu agricole.

Ses autres interventions restent concentrées sur son domaine de spécialisation, l’agriculture, notamment lors des projets de loi de finances et projets de loi de finances rectificatives. Michel Cointat prend aussi la parole, en octobre 1986, sur le projet de loi relatif à l’organisation économique en agriculture puis, en novembre 1987, sur le projet de loi relatif à la mutualisation de la Caisse nationale de crédit agricole.

Aux élections législatives de juin 1988 qui suivent la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République, Michel Cointat est candidat unique du RPR et de l’UDF dans la nouvelle sixième circonscription d’Ille-et-Vilaine. Il a comme suppléante Marie-Thérèse Boisseau, membre du CDS, et députée sortante du département. Placée en cinquième position de la liste UDF en 1986, celle-ci avait rejoint l’Assemblée nationale à la suite de la nomination de Pierre Méhaignerie et d’Alain Madelin dans le gouvernement de Jacques Chirac. Comme en 1981, Michel Cointat emporte la victoire dès le premier tour avec 51,75 % des suffrages exprimés. A l’Assemblée nationale, il est membre du groupe RPR et de la commission de la production et des échanges. Membre de la Délégation de l’Assemblée nationale pour les Communautés européennes, il en devient vice-président en octobre 1988. Michel Cointat est également nommé questeur de l’Assemblée nationale en juin 1988, l’un des trois questeurs étant traditionnellement issu de l’un des groupes parlementaires de l’opposition. Il s’intéresse à ce titre à l’exposition organisée à l’Assemblée nationale en juin 1989, dans le cadre des commémorations du Bicentenaire de la Révolution française. Féru d’histoire, il identifie Napoléon Ier dans la frise qui décore le fronton du Palais-Bourbon, dont les traits sont cachés sous une barbe. Il est remplacé, en avril 1990, comme questeur par Jacques Godfrain, jugé moins conciliant avec la majorité.

Michel Cointat continue de suivre attentivement les questions communautaires et dépose régulièrement des conclusions sur les grands sujets politiques touchant à la poursuite de la construction européenne : le nouveau système des ressources propres, en novembre 1988 ; le budget des communautés, en novembre 1988 et novembre 1989. Ensuite, il présente chaque année le rapport d’information de la Délégation sur le budget général des communautés européennes. Le dernier qu’il présente, en décembre 1992, porte non seulement sur l’année 1993, mais aussi sur le financement pluriannuel des communautés européennes pour la période 1993-1999.

Les prises de parole de Michel Cointat en séance publique restent nombreuses, et centrées sur les questions agricoles, tant lors de l’examen des projets de loi de finances que de celui des principaux projets de loi en la matière : celui sur l’adaptation de l’exploitation agricole à son environnement économique et social, en décembre 1988, puis juin 1989 ; celui sur la répartition, la protection de la police des eaux, en décembre 1991 ; le code forestier, en juin 1992.

Michel Cointat s’exprime aussi longuement, en octobre 1990, lors du débat sur la déclaration du gouvernement sur les difficultés de l’agriculture. Par ailleurs, en mai 1992, il s’abstient volontairement sur le projet de loi constitutionnelle tendant à modifier la Constitution en vue de la ratification du traité de Maastricht. L’année suivante, il ne tente pas de reconquérir la mairie de Fougères. C’est Marie-Thérèse Boisseau qui est investie par l’UDF et le RPR. Mais avec 40,28 %, elle est vaincue par le maire sortant Jacques Faucheux. Enfin, Michel Cointat est vice-président de la mission d'information commune sur la situation du monde rural et les perspectives d'avenir de l'espace rural entre le 11 septembre 1991 et le 15 avril 1992.

Lors des élections législatives de mars 1993, Michel Cointat se présente à nouveau. Mais Marie-Thérèse Boisseau, sa suppléante, se présente comme candidate UDF dissidente. Michel Cointat reçoit notamment le soutien direct et personnel de Jacques Chirac, qui vient le soutenir à Fougères. A l’issue du premier tour, le 21 mars, Marie-Thérèse Boisseau arrive en tête, devançant Michel Cointat de près de sept points (32,41 % des suffrages exprimés contre 25,21%). Le troisième est Louis Feuvrier, candidat du Mouvement des réformateurs, un petit parti fondé pour ouvrir la majorité de François Mitterrand vers le centre, le centre-droit et les gaullistes sociaux, et soutenu par le PS, qui obtient 19,66 %. A la suite de ce désaveu, Michel Cointat décide de retirer sa candidature pour le second tour. Marie-Thérèse Boisseau l’emporte avec 59,40 % contre 40,60 % pour Louis Feuvrier.

Michel Cointat est également un écrivain très actif. Outre plusieurs rapports sur les questions agricoles, il a publié près de 600 études, ouvrages, articles et conférences publiées sur l’agriculture, la forêt, la pisciculture, l’histoire, la géologie, les sciences naturelles, l’aménagement du territoire et trois recueils de poèmes.

Il décède, le 17 novembre 2013, à l’hôpital Bégin où il était hospitalisé après une fracture du col du fémur lors d'une chute à son domicile. Sa mémoire est saluée par le maire de Fougères, Louis Feuvrier, qui fait part de son respect et de son estime pour Michel Cointat au-delà des considérations partisanes ainsi que par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture du président de la République, François Hollande.

Titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères, Michel Cointat avait été fait commandeur de la Légion d’honneur, par Jacques Chirac, en mars 2000.