Paul, Jean, Gaston Coirre
1911 - 1989
Né le 19 mars 1911 à Paris (7e)
Décédé le 14 décembre 1989 à Paris (16e)
Député de la Seine de 1952 à 1958
D'une famille d'origine essentiellement parisienne, Paul Coirre, fils d'un fabricant de produits pharmaceutiques, fait ses études au collège Stanislas puis obtient les diplômes de l'Ecole libre des sciences politiques et de la Faculté de pharmacie de Paris.
Mobilisé pendant la guerre de 1939-1940 dans une ambulance chirurgicale légère, il fournit, pendant l'occupation, les Forces françaises de l'intérieur en médicaments et matériel sanitaire. Membre, en 1944, du Comité parisien de la Libération puis, en mars-avril 1945, de l'Assemblée municipale provisoire, il est élu conseiller municipal de Paris (1er secteur) le 19 octobre 1947, sur une liste R.P.F. Secrétaire du Conseil municipal de 1947 à 1948, ses collègues le choisissent comme syndic de 1949 à 1951 puis l'élisent président le 19 novembre 1951, mandat qu'il exerce jusqu'au 17 novembre 1952.
Les 7 et 22 décembre 1952 se déroulent les deux tours de l'élection législative partielle qui doit pourvoir, dans la première circonscription de la Seine (5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements de Paris), au remplacement de Louis Rollin, député indépendant, décédé. Paul Coirre, qui a été exclu du R.P.F. le 7 novembre précédent, est élu sous l'étiquette des Indépendants d'action républicaine et sociale, par 151 850 voix sur 252 399 suffrages exprimés. Il avait bénéficié, au second tour, non seulement des désistements en sa faveur des candidats R.G.R. et indépendant mais également d'une partie des voix qui s'étaient portées au premier tour sur le R.P.F. et le M.R.P.
Son élection étant validée le 2 janvier 1953, Paul Coirre s'inscrit au groupe Indépendant d'action républicaine et sociale. Il est nommé membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (1953-1955), de la Commission de l'intérieur (1953) et de la Commission des affaires économiques (1954-1955). Durant cette fin de législature, il dépose neuf propositions de loi relatives, notamment, à la création d'un ordre national des opticiens, à la limitation de la vitesse des automobiles ou à l'emploi des personnes de plus de cinquante ans.
Paul Coirre vote pour l'investiture de Joseph Laniel (26 juin 1953) auquel il accorde sa confiance après Diên-Biên-Phû (13 mai et 12 juin 1954, chute du cabinet). Il s'abstient lors de l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin) et sur les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet). Favorable au projet de Communauté européenne de défense, il vote contre la question préalable qui équivaut à son rejet (30 août), puis s'abstient sur la ratification des accords de Londres (12 octobre) et de Paris (29 décembre) relatifs à la fin de l'occupation de l'Allemagne et à son réarmement.
Le 4 février 1955, il refuse la confiance au gouvernement Mendès-France sur l'Afrique du Nord (chute du cabinet). Il vote l'investiture d'Edgar Faure (23 février), se prononce contre le projet de réforme électorale (16 novembre), mais accorde sa confiance au gouvernement sur la date des élections (29 novembre, chute du cabinet).
Alors directeur d'une entreprise de produits pharmaceutiques, Paul Coirre est de nouveau candidat aux élections anticipées du 2 janvier 1956, dans la même circonscription, en seconde position sur la liste d'Union d'Edouard Frédéric-Dupont, présentée par le Centre national des Indépendants et l'A.R.S. Il est réélu par 101 593 voix sur 457 266 suffrages exprimés.
Inscrit dans la nouvelle Assemblée au groupe des Indépendants et paysans d'action sociale, reconduit dans la Commission de la famille, Paul Coirre dépose dix-neuf propositions de loi ou de résolution concernant la fiscalité des entreprises, le recrutement des membres des tribunaux administratifs, l'indemnisation des enseignants expulsés d'Egypte, le contrôle sanitaire du lait ou le statut du personnel communal.
Au cours de la dernière législature de la IVe République, il s'abstient lors de l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), soutient le gouvernement sur la politique en Afrique du Nord (5 juin et 25 octobre), s'abstient de nouveau pour l'investiture de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957). Il se prononce en faveur de la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom (9 juillet) et du projet relatif aux institutions de l'Algérie (31 janvier 1958). S'étant prononcé pour l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai) et contre l'instauration de l'état d'urgence (16 mai), il vote pour la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (1er et 2 juin).
Paul Coirre ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections de 1958. Décoré de la Croix de guerre 1939-1945, il était officier de la Légion d'honneur.