Antoine Colonna

1901 - 1976

Informations générales
  • Né le 13 octobre 1901 à Tunis (Tunisie)
  • Décédé le 29 avril 1976 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Citoyens français de Tunisie
Groupe
Résistance démocratique et socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Citoyens français de Tunisie
Groupe
Démocratique et socialiste de la Résistance

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 13 octobre 1901 à Tunis
Décédé le 29 avril 1976 à Paris

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Tunisie)
Conseiller de la République, puis Sénateur, représentant les citoyens français de Tunisie, de 1947 à 1958

Après des études secondaires au lycée Camot de Tunis, Antoine Colonna entre dans l'administration des Ponts et chaussées, où il est successivement adjoint technique, puis inspecteur du contrôle de l'Etat sur les transports.

Dès 1929, il préside la Fédération générale des fonctionnaires de Tunisie et, en 1941, est élu président des corses de Tunisie.

A la Libération, il s'engage dans la vie politique, avec son élection aux deux Constituantes, et au conseil municipal de Tunis.

Le 21 octobre 1945, il conduit ainsi la liste de Rassemblement français d'action républicaine, démocratique et sociale, qui remporte les deux sièges à pourvoir en Tunisie. Cette liste est reconduite le 2 juin 1946, sous l'étiquette du Rassemblement français.

Au sein de la première Constituante, il siège à la Commission des finances, et à celle des moyens de communication, et prend part aux discussions sur l'amnistie applicable en Algérie, l'élection des députés représentant la Tunisie et le Maroc, et l'organisation du référendum sur le projet de Constitution.

A la seconde Constituante, il siège à la Commission des affaires étrangères, et à celle des moyens de communication, et participe à la discussion sur l'Union française.

Le 14 janvier 1947, l'Assemblée nationale procède à la désignation des deux élus chargés de représenter les citoyens français de Tunisie au Conseil de la République ; les deux candidats proposés par le Rassemblement des Gauches Républicaines, Louis Brunet et Antoine Colonna, sont élus. Ce dernier remporte alors 266 voix sur 504 suffrages exprimés.

Au Conseil de la République, Antoine Colonna s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique et du Rassemblement des gauches républicaines, et siège à la Commission des affaires étrangères, et à la Commission de la production industrielle.

Il prend part aux discussions sur les dépenses civiles de reconstruction pour 1948, notamment celles affectées à la Tunisie, sur les écoles privées des houillères nationales, sur l'élection des conseillers de la République, et sur la liquidation des intérêts italiens en Tunisie.

Lors des élections sénatoriales du 7 novembre 1948, les deux sortants conservent leurs sièges, Antoine Colonna obtenant pour sa part 48 voix sur 62 suffrages exprimés.

Il siège alors à la Commission des affaires étrangères, et à la Commission du suffrage universel.

Excellent orateur, il s'attache, lors de ses principales interventions, à défendre les intérêts de la communauté française de Tunisie, qu'il estime menacée par la volonté des gouvernements successifs d'accorder une autonomie croissante à ce protectorat ; il défend également les divers secteurs de l'économie tunisienne, insuffisamment valorisée, selon lui, par la métropole. Ainsi intervient-il, en 1949, dans les débats consécutifs à deux de ses questions orales sur la production d'huile d'olive, et les vins de muscats de Tunisie, et dans celui portant sur les concessions de recherches d'hydrocarbures dans ce pays.

Il s'exprime également sur la politique étrangère du Gouvernement français, la modification du statut de la Cochinchine dans l'Union française, et la modification du règlement du Conseil de la République.

En 1950, il est élu secrétaire du Conseil de la République, fonction qu'il conserve jusqu'à la fin de 1952.

Lors des élections du 29 mai 1952, il est reconduit par 197 voix, soit la totalité des suffrages exprimés.

L'année suivante, il critique, lors d'un débat consécutif à une de ses questions orales, le récit que font certains organes de presse métropolitains de la situation en Tunisie, et formule des observations sur les crédits d'équipement affectés à ce territoire par le budget des affaires étrangères pour 1954. Il prend part à la discussion sur les accords de Paris, en 1955, ainsi qu'à celles sur la ratification des conventions signées entre la France et la Tunisie, et l'intégration des fonctionnaires français des cadres tunisiens dans les cadres métropolitains.

Elu en 1956 vice-président de la Commission du suffrage universel, fonction qu'il conserve jusqu'en 1958, il s'élève avec véhémence contre la politique suivie par le Gouvernement en Afrique du Nord, que cela soit en Algérie, ou au Maroc et en Tunisie, et s'oppose notamment à l'attribution de toute subvention au Gouvernement tunisien. Il intervient ainsi, en 1957, dans un débat consécutif à une de ses questions orales sur les dangers encourus par Français, établis en Tunisie, dans des zones proches de la frontière algérienne, et critique les termes d'une convention judiciaire conclue entre la France et la Tunisie.

Lors de la discussion, en janvier 1958, du projet de loi sur les institutions de l'Algérie, il s'oppose à la notion de personnalité de l'Algérie qu'instaure ce texte, et rappelle, à l'occasion de plusieurs débats sur la Tunisie, ses craintes pour la sécurité de la communauté française qui y est demeurée.

Le 2 juin 1958, il vote en faveur des pleins pouvoirs et, le 3, en faveur de la révision de la Constitution.