Maurice, Jean, Charles Colrat de Montrozier
1871 - 1954
- Informations générales
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- Né le 29 septembre 1871 à Sarrazac (Lot - France)
- Décédé le 5 mars 1954 à Paris (Seine - France)
1871 - 1954
Né au château de Muzac, commune de Sarrazac (Lot), le 29 septembre 1871, mort le 5 mars 1954 à Paris.
Député de Seine-et-Oise de 1919 à 1928. Sous-Secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 17 janvier 1921 au 15 janvier 1922. Sous-Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 15 janvier au 5 octobre 1922. Ministre de la Justice du 5 octobre 1922 au 29 mars 1924 et du 19 au 23 juillet 1926.
Rouergat par son père, ingénieur en chef des mines de Decazeville (Aveyron) et Quercinois par sa mère dont la famille avait fait construire sous Henri IV, le château de Muzac, dans le Lot, Maurice Colrat fit ses études secondaires au lycée de Rodez, puis à Paris, au collège des Jésuites de la rue de Vaugirard. Il fit ensuite son droit et se fit recevoir avocat à la Cour d'appel de Paris. Second secrétaire à la Conférence du stage, il y prononça un discours resté célèbre dans les annales du Palais, sur les problèmes du droit dans le théâtre contemporain, qui lui valut d'être choisi comme secrétaire par Raymond Poincaré.
A la fondation de l'Union républicaine démocratique, en 1899, Maurice Colrat en devient le vice-président, alors que Paul-Boncour en est élu président et Henry de Jouvenel secrétaire général.
Les élections générales législatives de 1902 l'attirent à Roubaix. Il y fait campagne pour l'industriel Eugène Motte, contre Jules Guesde. Eugène Motte est élu... et Maurice Colrat rencontre Mlle Delaune, fille d'un autre député du Nord, qui devient sa femme.
Il plaide peu. On l'entend plus souvent à la tribune de la Conférence Molé qu'à la barre. Il délaisse le Palais, pour changer d'orientation.
En 1909, il fonde l'Association des classes moyennes, à laquelle il tient pardessus tout. Il lui consacre sa vie. Il veut rendre la foi aux bourgeois qui l'ont perdue et leur rappeler leur raison d'être entre la puissance des « 200 familles » et celle du prolétariat.
Un an plus tard, en 1910, il prend la direction de L'Opinion que vient de fonder Paul Doumer. Il réunit une équipe de premier ordre. Rédacteur en chef : Jean de Pierrefeu. Secrétaire de rédaction : Henri Massis. Chroniqueur de politique étrangère : Jacques Bardoux. Chroniqueur littéraire : Francis de Croisset. Son supplément littéraire publie des œuvres de Psichari, de Péguy, de Joseph de Pesquidoux, de Jérôme et Jean Tharaud, de Giraudoux, de Duhamel, et l'enquête célèbre qu'Henri Massis et Alfred de Tarde consacrent à la jeunesse sous le pseudonyme d'Agathon. Il occupe une place de premier plan dans la presse française qui lui vaut, en 1912, la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur.
Lorsque éclate la guerre de 1914, il a 43 ans, il est père de famille. Il appartient à la réserve territoriale. Il sert à l'état-major du général Humbert, puis au grand quartier général, près du général Pétain, enfin au service des informations, rue François-Ier où il retrouve son collaborateur André Chaumeix. Il fréquente les grands chefs, Pétain, Joffre, et L'Opinion poursuit sa brillante carrière.
Aux élections générales législatives du 16 novembre 1919, il prend place, au neuvième rang, sur la liste républicaine d'union nationale démocratique, conduite par André Tardieu. Cette candidature provoque le mécontentement de Clemenceau qui ne pardonne pas à Colrat sa désapprobation du Traité de Versailles qui, à son avis, sauve l'Allemagne et écrase l'Autriche. Il est maintenu malgré la volonté du « Tigre », et toute la liste est élue. Colrat emporte le siège à la plus forte moyenne, avec 85.496 voix sur 175.817 votants. Il s'inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique et siège à la Commission du règlement, à celle des affaires étrangères et à celle des régions libérées. Il rapporte, pour avis, le projet de loi concernant le rétablissement de l'Ambassade de la République française près le Saint-Siège (1920) et le soutient à la tribune (1920). Il se fait entendre au cours de la discussion du projet de loi tendant à la création de nouvelles ressources fiscales (1920), puis le 17 janvier 1921 est nommé Sous-Secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans le septième Cabinet Aristide Briand. Ce Ministère démissionne le 12 janvier 1922. Maurice Colrat expédie les affaires courantes jusqu'au 15 janvier et entre ce même jour dans le deuxième Cabinet Raymond Poincaré, comme Sous-Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil. Il prend part, en cette qualité, à la discussion du projet de loi accordant aux fonctionnaires et candidats fonctionnaires mobilisés pendant la guerre, certains avantages de carrière (1922). Le 5 octobre suivant, il succède à Louis Barthou au portefeuille de la Justice dans ce même Ministère. A ce titre, il intervient dans plusieurs débats sur : les spéculations illicites (1922), les budgets de la justice et des services d'Alsace-Lorraine de l'exercice 1923 (1922 et 1923), la taxation des denrées alimentaires (1922), l'ajournement des expulsions de locataires (1922), la répression de la hausse illicite sur les loyers (1923), la hausse des sucres et des denrées de première nécessité (1923), la libération de la classe 1921 (1923), la banque industrielle de Chine (1923), les grévistes de la faim détenus à la Santé (1923), les baux à loyer des immeubles à usage commercial et industriel (1923 et 1924), la hausse des sucres (1923), la réalisation d'économies, la création de nouvelles ressources fiscales, le contrôle des opérations de change et la création d'une Caisse des pensions de guerre (1924), les articles 419 et 420 du Code pénal et les ententes commerciales ou industrielles (1924). Le Ministère démissionne le 26 mars 1924 et Colrat assure l'expédition des affaires courantes jusqu'au 29 mars.
Il affronte à nouveau ses électeurs avec la liste républicaine d'union nationale démocratique, sur laquelle il occupe la cinquième place, aux élections générales du 11 mai 1924. Il est réélu, au quotient électoral, avec 78.172 voix sur 220.879 votants. Il entre à la Commission des affaires étrangères et en cette qualité se fait entendre dans la discussion du budget des affaires étrangères de l'exercice 1925, au sujet de l'Ambassade de France au Vatican (1925). Il parle encore sur le projet de loi portant réorganisation du régime administratif des départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle (1925). Le 19 juillet 1926, il entre en qualité de Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, dans le deuxième Cabinet Edouard Herriot qui doit démissionner trois jours plus tard. Il rentre dans le rang et se tait.
Aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, qui marquent le retour au scrutin uninominal, il se présente dans la troisième circonscription de Versailles. Mais il n'obtient, au premier tour de scrutin, que 3.996 voix contre 6.734 à M. Jean Adam et se retire avant le scrutin de ballottage.
Il reprend alors sa plume de journaliste. Il réorganise L'Opinion avec une nouvelle équipe composée de Jacques Boulenger, Bernard Colrat, André Thérive, Jacques Chastenet, René Pleven, Henri Clouzot et Robert Bourget-Pailleron. Il collabore en même temps à de grands quotidiens : Le Journal des Débats, Le Temps, Le Jour, Le Petit Journal, Excelsior. Dans Le Petit Journal, il signe « Monsieur de La Palisse ».
Pendant les années terribles de 1940 à 1944, Colrat collabore à la Revue Universelle et appuie le maréchal Pétain. Sans cesser d'être libéral, il est de plus en plus influencé par Maurras et par Bainville, et il meurt, le 4 mars 1954 dans son appartement parisien de la rue Bugeaud, fidèle à ses idées, à ses souvenirs et à ses amis, à l'âge de 83 ans.
La cérémonie religieuse eut lieu à l'église de Sarrazac et il fut inhumé dans la Chapelle de Muzac, aux lieux mêmes de sa naissance et de son baptême.
Né le 29 septembre 1871 au château de Muzac, commune de Sarrazac (Lot)
Décédé le 5 mars 1954 à Paris
Député de la Seine-et-Oise de 1919 à 1928
Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 17 janvier 1921 au 15 janvier 1922
Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 15 janvier au 5 octobre 1922
Ministre de la Justice du 5 octobre 1922 au 29 mars 1924 et du 19 au 23 juillet 1926
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 1106 à 1108)
Pendant l'Occupation, Maurice Colrat collabore à la Revue universelle, et appuie le maréchal Pétain. Sans cesser d'être libéral, il est de plus en plus influencé par Maurras et Bainville.
Il meurt le 5 mars 1954 dans son appartement parisien de la rue Bugeaud.
Il devait être inhumé au lieu même de sa naissance, le château de Muzac.