Pierre Commin
1907 - 1958
Né le 3 janvier 1907 à Saint-Martial (Haute-Vienne)
Décédé le 25 juin 1958 à Paris
Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Seine-et-Oise)
Sénateur de Seine-et-Oise de 1952 à 1958
Issu d'une modeste famille d'agriculteurs de la Haute-Vienne, qui, suivant l'orientation générale du département, était de sensibilité socialiste, Pierre Commin a consacré sa vie à un actif militantisme au sein de la SFIO.
Ses aptitudes intellectuelles hors du commun, remarquées dès le collège de Bellac, le conduisent à un diplôme d'ingénieur, mais il délaisse rapidement cette profession pour l'activité politique. Adhérent à la SFIO dès 1930, alors qu'il s'est installé dans la région parisienne, il milite au sein de la section de Montreuil, dont il devient rapidement le secrétaire.
Guy Mollet rappelle, dans un article du Populaire du 30 juin 1958, que : « Le style nouveau qu'il sut donner à la campagne électorale de 1936, son éloquence, déjà puissante et persuasive, le rendirent bientôt populaire, de la même façon que son dynamisme, son enthousiasme le firent remarquer dans les assises fédérales et nationales où il montra parfois une impatiente turbulence ».
Cette campagne de 1936, il la mène comme candidat socialiste SFIO à Pontoise, où il recueille au premier tour 3247 voix sur 17 612 suffrages exprimés; ce résultat le place en troisième position, derrière le député sortant et le candidat communiste, qui est d'ailleurs élu au second tour, auquel Pierre Commun ne participe pas.
Gravissant rapidement la hiérarchie de la SFIO, il est élu en 1938 membre de la commission administrative permanente.
Quand survient l'occupation de la France, il opte pour la lutte clandestine, et assure, pour la Seine-et-Oise, la direction du réseau « Ceux de la Résistance ». Son courage et son efficacité sont, à la Libération, distingués par la Croix de guerre, la Légion d'honneur, et la rosette de la Résistance.
Il est alors repris par la vie politique, et accède à plusieurs mandats électifs : conseiller général de Seine-et-Oise, de septembre 1945 à mars 1949, il devient vice-président de l'assemblée départementale. Il siège également à la première Constituante, où il a été élu à la plus forte moyenne.
Membre de la Commission de la reconstruction de cette assemblée, il intervient sur la situation des sinistrés, et sur l'organisation de la reconstruction.
Lors des élections à la seconde Constituante, la légère régression du nombre des voix qui se sont portées sur la liste SFIO ne lui permet pas d'être réélu.
Mais il accède, la même année, au Comité directeur de la SFIO, dont il devient, en 1947, secrétaire général adjoint à la propagande. Délégué, en cette qualité, à l'Internationale socialiste, il déploie une grande activité dans les affaires internationales ; c'est lui que l'on charge des missions délicates, comme le déplacement qu'il effectue en URSS, en mai 1956, pour améliorer des relations difficiles.
Il est élu sénateur de Seine-et-Oise le 18 mai 1952, en tête de la liste SFIO qui, avec 355 voix sur 3 241 exprimés, remporte un siège, à la plus forte moyenne, sur les sept sièges à pourvoir.
Membre de la Commission des affaires étrangères, et de la commission de la presse, ses principales interventions portent sur la politique extérieure ; ainsi prend-il part au débat sur la Communauté Européenne de Défense, en octobre 1953, défendant à cette occasion le principe d'une armée européenne.
Il intervient également sur les accords de Paris, en mars 1955, et, en qualité de rapporteur de la Commission des affaires étrangères, sur la ratification des conventions entre la France et la Tunisie.
Mais son activité la plus significative reste confidentielle ; ainsi, après l'accession de Guy Mollet à la Présidence du Conseil, est-il chargé de contacts officieux avec le FLN algérien pour tâcher de dégager une solution pacifique au conflit, sans qu'il puisse d'ailleurs parvenir à rapprocher des positions par trop divergentes.
Réélu sans difficulté le 8 juin 1958 dans la Seine-et-Oise, après s'être opposé, le 2 juin, à l'attribution des pleins pouvoirs au gouvernement de Gaulle et, le 3, à la réforme de la Constitution, il disparaît brutalement le 25 juin, à 51 ans.