Adéodat, Constant, Alphonse Compère-Morel

1872 - 1941

Informations générales
  • Né le 5 octobre 1872 à Breteuil (Oise - France)
  • Décédé le 3 août 1941 à Sernhac (Haute-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 25 avril 1909 au 31 mai 1910
Département
Gard
Groupe
Socialistes unifiés
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Gard
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Gard
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Gard
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Gard
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Gard
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Gard
Groupe
Parti socialiste de France

Biographies

Né le 5 octobre 1872 à Breteuil-sur-Noye (Oise), mort le 3 août 1941 à Sernhac (Gard).

Député du Gard de 1909 à 1936.

Fils d'un horticulteur, Adéodat Compère-Morel fut lui-même jardinier-pépiniériste. Ses activités professionnelles et politiques se situent d'abord dans le département de l'Oise et plus particulièrement dans sa commune natale. Dès 1891 il s'inscrit au parti ouvrier français, et devient un disciple de Jules Guesde. Il devient aussitôt un militant et un propagandiste du socialisme. En 1896, il crée à Breteuil-sur-Noye une coopérative « La Prolétarienne » qui contribue puissamment à sa popularité. En 1920, il devient conseiller municipal de Breteuil et maire en 1902. Son œuvre édilitaire est considérable : fondation de cantines scolaires, d'un service d'assistance maternelle, d'assistance aux vieillards, se succèdent au fur et à mesure qu'il peut dégager les crédits nécessaires.

Dès 1898, il se sent apte à exercer un mandat législatif et se présente aux élections générales du 8 mai 1898 dans la circonscription de Clermont. Mais il n'obtient au premier tour de scrutin que 2.634 voix sur 20.280 votants et se retire avant le scrutin de ballottage.

Il tente à nouveau sa chance dans la même circonscription, aux élections générales du 27 avril 1902, mais échoue dès le premier tour de scrutin, avec 2.487 voix sur 20.402 votants, Il essuie encore un échec aux élections générales du 6 mai 1906, où il ne recueille que 3.509 voix sur 20.604 votants, dès le premier tour de scrutin. Mais ces revers n'altèrent en rien ses activités de propagandiste. Il continue de militer et fonde, en 1903 Le Travailleur de l'Oise dont il devient le directeur. Son parti en fait l'un de ses cinq délégués permanents, et il entreprend à travers la France des tournées de conférences qui le placent au premier rang des orateurs socialistes. Le 18 avril 1909 a lieu une élection partielle dans le département du Gard (circonscription d'Uzès) pour pourvoir au remplacement de M. Pierre Poisson décédé le 24 janvier précédent. Compère-Morel fait acte de candidature et emporte le siège au deuxième tour de scrutin, par 9,740 voix contre 673 à M. Sully-Thomas, sur 11.341 votants. Inscrit au groupe du parti socialiste, il ne siège, en cette fin de législature à aucune commission, mais prend part à différents débats concernant :
- les encouragements à donner à la sériciculture (1909),
- la politique générale du Cabinet (1909),
- les impôts nouveaux frappant les eaux-de-vie (1909),
- le budget de l'intérieur et celui de l'agriculture de l'exercice 1910 (1909),
- la prohibition en Espagne des plants de vigne français (1910),
- le budget de la guerre de l'exercice 1910 (1910).

Il retrouve son siège aux élections générales du 24 avril 1910, au premier tour de scrutin, par 9.895 voix contre 7.548 à M. Sully-Thomas, et entre à la Commission de l'agriculture et à celle des comptes définitifs et des économies. Il présente deux propositions de loi, la première sur l'aide à apporter aux sériciculteurs du département du Gard (1910), la deuxième sur le recrutement de l'armée (1912), et participe aux débats sur :
- les budgets de l'agriculture, de l'intérieur, du travail et de l'instruction publique, de l'exercice 1911 (1911),
- la garantie d'origine des vins de Champagne (1911),
- l'existence du cabinet noir dans le service télégraphique (1911),
- les retraites ouvrières et paysannes (1911),
- les opérations militaires au Maroc (1912),
- les budgets de l'agriculture, du travail, des postes et télégraphes, et la loi de finances de l'exercice 1912 (1911),
- la délimitation des possessions respectives de la France et de l'Allemagne dans l'Afrique équatoriale (1911),
- le budget de l'agriculture, celui de l'intérieur et la loi de finances de l'exercice 1913 (1912 et 1913),
- les instituteurs et l'enseignement primaire (1912),
- l'amnistie (1913),
- la durée du service dans l'armée active (1913),
- la fréquentation scolaire et la défense de l'école laïque (1913),
- les délimitations régionales (1913),
- l'organisation de l'enseignement professionnel agricole (1914),
- le budget de l'agriculture de l'exercice 1914 (1914).

Il retrouva son siège aux élections générales du 26 avril 1914, au premier tour de scrutin, par 8.462 voix, contre 6,535 à M. Crémieux, sur 16.335 votants. Membre de la Commission des crédits et de celle de l'agriculture, il déposa une proposition de loi tendant à organiser la production du blé, qu'il fut chargé de rapporter (1917). Il intervint dans de nombreuses discussions concernant :
- le ravitaillement en blé et farines de la population civile (1916),
- la taxation des denrées et substances nécessaires à l'alimentation, au chauffage et à l'éclairage (1915 et 1916),
- la mise en culture des terres abandonnées et l'organisation du travail agricole pendant la guerre (1916),
- l'organisation du contrôle aux armées (1916),
- les besoins de la main-d'œuvre agricole (1916),
- l'attribution d'une prime de 3 francs par quintal de blé récolté en France en 1917 (1916),
- le recensement et la révision de la classe 1918 (1916),
- la visite des exemptés et réformés (1917),
- la mise en sursis des agriculteurs des classes 1888 et 1889 (1917),
- le ravitaillement du pays (1917),
- la politique agraire du Gouvernement (1919).

Il développa en outre plusieurs interpellations sur :
- la nécessité d'une meilleure utilisation de nos effectifs militaires (1916),
- la rareté et la cherté de certaines denrées alimentaires dans les grandes villes (1917),
- les objets de nécessité et les denrées alimentaires (1917),
- les mauvaises conditions de vie dont certains régiments de notre armée ont eu à se plaindre (1917),
- l'augmentation des emblavements et le ravitaillement normal du pays (1917),
- le ravitaillement du pays (1917).

Aux élections générales du 16 novembre 1919, qui eurent lieu au scrutin de liste, Compère-Morel prit la tête de la liste du parti socialiste qui n'eut qu'un seul élu : lui-même. Il recueillit personnellement 21 619 voix sur 83 815 votants et emporta le siège au quotient électoral. Siégeant à la Commission de l'agriculture et à celle des mines et de la force motrice, il déposa une proposition de loi sur les fermages et le métayage, et prit la parole de nombreuses fois sur ;
- la réquisition civile des locaux et du matériel nécessaires à l'exécution des transports (1920),
- la politique du blé et du pain (1920),
- la création de nouvelles ressources fiscales (1920),
- le budget de l'agriculture de l'exercice 1920 (1920),
- l'alimentation nationale en pain (1920),
- la politique des engrais (1920),
- les mines de potasse d'Alsace (1920),
- le régime actuel de l'alimentation (1920),
- la propagande bolchevik et les menées royalistes (1920),
- le budget de l'agriculture de l'exercice 1921 (1921),
- l'abrogation de la loi sur les chambres d'agriculture (1921),
- la création d'un office des mines domaniales de la Sarre (1921),
- la taxe sur le chiffre d'affaires (1921),
- la politique générale du Gouvernement, sa politique financière (1921),
- le budget de l'agriculture de l'exercice 1922 (1921),
- le budget de l'agriculture de l'exercice 1923 (1922),
- l'autorisation d'avances au Gouvernement roumain (1923),
- la politique intérieure du Gouvernement (1924).

Il développa des interpellations sur :
- le mandat donné par le Gouvernement à ses délégués à la Conférence internationale de Genève, concernant la protection du travail agricole (1921),
- les attentats royalistes (1923).

Deuxième de la liste du cartel des gauches, aux élections générales du 11 mai 1924, il retrouva son siège de député, recueillant personnellement 45 423 voix sur 93 956 votants. Il resta membre de la Commission de l'agriculture et entra à celle des finances. À ce dernier titre, il devint rapporteur du budget de l'agriculture et le soutint à la tribune pour les exercices 1925, 1926 et 1927. Auteur de deux propositions de loi : la première tendant à la création d'un office national du blé, la deuxième sur le crédit agricole afin de faciliter les prêts individuels (1925), il se fit entendre en outre dans les discussions concernant :
- l'amnistie (1924),
- les produits de la mouture du blé (1924),
- la vie chère (1925),
- le ravitaillement en blé, en farine et en pain, en qualité de rapporteur (1924),
- les grèves de Douarnenez (1925),
- l'approvisionnement de la population civile en céréales et farines panifiables, en qualité de rapporteur (1925),
- le prix de la betterave sucrière en fonction des cours du sucre (1925),
- les événements militaires du Maroc (1925),
- la politique du blé (1925),
- l'institution d'une contribution nationale exceptionnelle pour l'amortissement de la dette publique (1925),
- le redressement financier et la stabilisation de la monnaie (1926),
- les conditions de ravitaillement en blé, en farine et en pain (1926).

Aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, qui marquèrent le retour au scrutin uninominal, il retrouve sa circonscription d'Uzès et est élu, au deuxième tour de scrutin, par 7 588 voix contre 4 378 à M. Béranger sur 14 991 votants. Toujours membre de la Commission de l'agriculture, il prend part à la discussion du projet de loi relatif au commerce des blés (1929).

Il est réélu aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, au deuxième tour de scrutin, par 8 104 voix contre 3 890 à M. Magne et 1 534 à M. Béranger, sur 14 674 votants. Il appartient encore à la Commission de l'agriculture et entre à celle du règlement dont il est nommé président. Il intervient dans plusieurs débats sur :
- la crise agricole (1932),
- l'Aéropostale (1932),
- la défense du marché du blé (en qualité de rapporteur pour avis) (1933),
- le redressement budgétaire (1933),
- le budget des finances de l'exercice 1933 (1933),
- la nomination d'une commission d'enquête sur l'affaire Stavisky (1934).

Il ne se représente pas aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936 pour raison de santé, et à ce propos, publie une lettre retentissante dans laquelle il affirme « que ce n'est pas par la violence et la brutalité que les démocraties forgeront leur destin, mais par l'éducation » ; il souhaitait la réforme d'une Constitution « désuète et périmée » et la transformation d'un système parlementaire « archaïque et suranné ». Il proclamait encore que le socialisme « conditionné par le capitalisme dont il est le légitime héritier, ne pourra vaincre que s'il tient compte des contingences nationales et s'il reste attaché aux grands souvenirs et aux vieilles traditions de notre histoire. »

Il a écrit de nombreuses brochures de propagande : Les trois-huit, La vérité aux paysans, Les propos d'un rural, Les paysans et le socialisme ; Socialisme et agriculture, etc. En 1909, il prononça à Saint-Etienne un discours qui marqua le début de l'action socialiste dans les campagnes. Il assura la direction technique de l'Encyclopédie socialiste en douze volumes et publia, en 1924, un Grand dictionnaire socialiste. Il écrivit également une biographie de Jules Guesde.

Comme journaliste, il fut codirecteur de La France libre (1918), directeur de l'hebdomadaire La Voix paysanne (1920), donna des articles agricoles au Journal, au Petit Parisien et au Petit Provençal. En 1922, il devint, aux côtés de Léon Blum, le directeur administratif du Populaire, puis en 1923, au moment de la scission du parti socialiste, suivit Renaudel, Adrien Marquet et Marcel Déat, pour créer avec eux le mouvement néosocialiste.

Il mourut le 3 août 1941 à Sernhac (Gard), à l'âge de 69 ans.




Né le 5 octobre 1872 à Breteuil-sur-Noye (Oise)
Décédé le 3 août 1941 à Sernhac (Gard)

Député du Gard de 1909 à 1936

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 1112 à 1114)

Retiré de la vie politque depuis 1936, Adéodat Compère-Morel meurt à Sernhac, le 3 août 1941. Il avait 68 ans.