Georges, Mahaman Condat
1924 - 2012
Né le 16 juin 1924 à Maradi (Niger)
Député du Niger de 1948 à 1958
Georges Condat, né le 16 juin 1924 à Maradi (Niger), fait ses études à l'école William-Ponty, au Sénégal. Après avoir rempli ses obligations militaires de 1944 à 1945, il travaille, comme préparateur à l'Institut français de l'Afrique noire, à Dakar puis à Niamey.
Le 27 juin 1948, présenté par l'Union des Nigériens indépendants et sympathisants, il est élu député du Niger par 15 219 voix sur 21215 suffrages exprimés. Son principal adversaire, Djibo Bakary, candidat du Parti progressiste nigérien qui a obtenu 5 375 voix, conteste le scrutin, faisant état d'irrégularités et de pressions administratives. Le 30 juillet 1949, l'Assemblée valide l'élection de Georges Condat, malgré la très longue intervention de Diori Hamani en faveur de l'annulation.
Inscrit au groupe des Indépendants d'outre-mer, Georges Condat est désigné comme secrétaire d'âge le 11 janvier 1949. Il est nommé membre de la Commission de la production industrielle, de la Commission du suffrage universel et de la Commission de l'éducation nationale.
Il vote pour le statut du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949), s'abstient volontairement sur la ratification du pacte Atlantique (26 juillet) et se prononce en faveur de la réforme électorale entraînant le scrutin de liste majoritaire départemental (7 mai 1951).
Le 17 juin 1951, la liste d'Union nigérienne que conduit Georges Condat emporte les deux sièges à pourvoir, avec 46 680 voix sur 55 839 suffrages exprimés. Désormais membre du groupe de l'U.D.S.R., il fait partie des Commissions des pensions, des affaires économiques et de la presse. Lors de son unique intervention à la tribune (6 juin 1952), il demande la création d'un inspecteur d'académie pour le territoire du Niger et souligne la nécessité de créer des écoles professionnelles qui permettraient de former une main-d'œuvre spécialisée et mettraient le Niger sur le pied des autres territoires. Le 27 juillet 1954, il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à abroger le décret de 1931 relatif aux greniers de réserve en A.O.F.
Durant cette législature, Georges Condat vote pour les lois Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951) et pour la ratification du traité instituant la Communauté charbon-acier (13 décembre). Il se prononce en faveur de l'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952) et de Joseph Laniel (26 juin 1953) mais, favorable au cessez-le-feu en Indochine (9 mars 1954), il refuse la confiance au gouvernement après Diên-Biên-Phû (13 mai et 2 juin, chute du cabinet Laniel). Après avoir voté l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin), il approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet). Opposé à la Communauté européenne de défense, il vote la question préalable qui équivaut à son rejet (30 août), puis il ratifie les accords de Londres (12 octobre) et de Paris (29 décembre) relatifs à la fin de l'occupation de l'Allemagne et à son réarmement. Le 4 février 1955, Georges Condat approuve le gouvernement sur l'Afrique du Nord (chute du cabinet) puis vote l'investiture d'Edgar Faure (23 février), mais s'oppose à l'état d'urgence en Algérie (31 mars) et ne participe pas au vote de confiance du 29 novembre (chute du cabinet).
Lors des élections anticipées du 2 janvier 1956, la liste du Bloc nigérien d'action, que conduit Georges Condat, emporte un siège avec 125 425 voix sur 305 985 suffrages exprimés ; la liste du Parti progressiste nigérien de Diori Hamani obtenant le second, avec 82 108 voix. Inscrit de nouveau au groupe de l'U.D.S.R. et du Rassemblement démocratique africain, il est nommé membre de la Commission de la production industrielle puis de la Commission des territoires d'outre-mer.
Il vote l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956) mais ne prend pas part aux votes sur les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars) et sur la politique générale (affaire de Suez, 25 octobre). Il se prononce en faveur de la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom (9 juillet 1957) et ne participe à aucun vote sur les institutions de l'Algérie (septembre 1957-janvier 1958). Retenu au Niger, il est absent de l'Assemblée pour l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958), mais vote l'état d'urgence le 16 mai, s'abstient sur la confiance à Charles de Gaulle, puis vote la révision constitutionnelle (1er et 2 juin).