Adrien Constans
1873 - 1932
Né le 26 mars 1873 à Montauban (Tarn-et-Garonne), mort le 11 février 1932 à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne).
Député du Tarn-et-Garonne de 1912 à 1924 et de 1928 à 1932.
La famille Constans est originaire d'Ayssenes ancienne vicomté du Rouergue, actuellement commune du canton de Saint-Rome-du-Tarn (Aveyron). On retrouve sa trace dans de nombreux documents du XVe siècle, en particulier dans un acte daté de 1483.
Fils d'un receveur particulier des finances, Adrien Constans fit ses études secondaires au collège Saint-Théodard à Montauban, puis ses études médicales à Bordeaux. Il les termina en 1897 avec une thèse sur l'obstétrique et installa son cabinet à Saint-Antonin-Noble-Val en 1898.
Le dévouement qu'il portait à ses malades, sa charité envers les plus déshérités, les conseils éclairés qu'il prodiguait à tous ses compatriotes, l'aménité de son accueil, firent de lui en peu de temps, la figure la plus attirante du canton. Si bien que lorsque le mandat de conseiller général de Tarn-et-Garonne se trouva vacant pour le canton de Saint-Antonin, il fut prié par ses amis de poser sa candidature et emporta le siège à une forte majorité. Il devait le conserver jusqu'à son décès.
Il en fut de même à la mort du docteur Benjamin, Louis Bories, député de la circonscription de Montauban : le docteur Constans fortement sollicité se présenta à l'élection législative partielle du 15 décembre 1912 et fut élu au deuxième tour de scrutin, par 12.012 voix, contre 11.716 à M. Guy, sur 23.823 votants. Siégeant à droite, il entra à la Commission de législation fiscale et déposa des propositions de loi d'intérêt local, destinés à venir en aide à ses compatriotes victimes d'intempéries. Il se fit entendre au cours de la discussion des budgets des postes et télégraphes et de la guerre de l'exercice 1914 (1913). Réélu aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, au deuxième tour de scrutin, par 12.670 voix contre 11.108 à M. Guy, sur 24.182 votants, il s'inscrivit au groupe d'Action libérale. Quelques mois plus tard, éclatait la guerre de 1914-1918. Médecin-major de réserve, il partit comme volontaire au 10e régiment de dragons, fut deux fois cité à l'ordre du jour et décoré de la croix de guerre. Rendu à la vie civile, il reprit sa place à la Commission d'hygiène publique et à celle des comptes définitifs.
Il retrouva son siège aux élections générales du 16 novembre 1919 qui se déroulèrent au scrutin de liste. Premier de la liste républicaine d'Union nationale, il fut élu, ainsi que ses deux colistiers, MM. Puis et Salers, recueillant personnellement 20.459 voix sur 42.258 votants. Inscrit au groupe d'entente républicaine démocratique, il siégea à la Commission de l'armée et à celle de l'hygiène. Auteur d'une proposition de loi relative à la titularisation des médecins aides-majors de complément, à titre temporaire, non pourvus de leur diplôme à la date du 24 octobre 1922 (1922), il en fut nommé rapporteur (1923). Il rapporta également : le projet de loi déterminant la date de nomination au grade d'aide-major de 2e classe, des élèves de l'Ecole du service de santé militaire, ainsi que la situation particulière des élèves qui ont été mobilisés (1922) ; le projet de loi adopté avec modifications par le Sénat, relatif à la reconstitution des actes et archives détruits dans les départements par suite des événements de guerre (1923) ; le projet de loi relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée (service de santé) qu'il soutint à la tribune (1924). Il participa, en outre, aux discussions du budget de la guerre de l'exercice 1920, pour parler de la remonte et du recensement des chevaux (1920).
Aux élections générales du 11 mai 1924, son ancien colistier Auguste Puis qui lui devait son siège de député, prit la tête d'une liste adverse, orientée vers la gauche, qui battit celle du docteur Constans. Celui-ci n'obtint en effet que 18.297 voix sur 45.665 votants.
Mais il prit sa revanche aux élections générales du 22 avril 1928, retrouvant avec le scrutin uninominal par arrondissement, son ancienne circonscription de Montauban. Il emporta le siège au premier tour de scrutin, par 9.527 voix contre 3.937 à M. Bouniols, 2.513 à M. Sarny, et 2.281 à M. Delmas, sur 19.496 votants. Inscrit au groupe de l'Union républicaine démocratique, il siégea à la Commission de l'armée et à celle de l'hygiène. Il intervint au cours de la discussion du projet de loi monétaire (1928) et du projet de loi ayant pour objet la réparation des dommages causés par les inondations du 2 au 5 mars 1930 (1930).
A partir de ce moment, ses apparitions au Parlement se firent de plus en plus rares. Il devait mourir d'un mal incurable le 11 février 1932, à Saint-Antonin-Noble-Val. Il n'avait que 59 ans. Le Président Fernand Bouisson en fit part à la Chambre à la deuxième séance du 12 février 1932, s'exprimant en ces termes : « Il voulut concentrer toute son activité dans les deux Commissions de l'hygiène et de l'armée vers lesquelles il était attiré par sa compétence et ses goûts. Il avait longtemps mené la vie difficile de médecin de campagne, soignant avec désintéressement et sans jamais épargner sa peine, ces populations des campagnes qu'il connaissait bien. Il ne cachait rien de ses convictions politiques et religieuses qui étaient restées très vives. Sa sincérité, sa courtoisie, sa loyauté, lui valaient l'estime de tous. Il laissera parmi tous ceux qui l'ont connu, des regrets unanimes que je tiens à exprimer au nom de la Chambre, à sa veuve, à ses fils, à tous les siens. » Le docteur Constans était Officier de la Légion d'honneur.