Jean, Louis, dit Emile Constant
1861 - 1950
Né le 20 juillet 1861 à Bordeaux (Gironde), mort le 4 décembre 1950 à Paris.
Député de la Gironde de 1893 à 1919.
Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur et aux cultes du 2 mars au 23 juin 1911.
Après avoir fait ses études juridiques à Bordeaux, Emile Constant se fit recevoir avocat à Bazas, devint bâtonnier de l'ordre en 1892. Publiciste, il donnait des articles à certains journaux locaux.
Attiré par la politique, il se fit élire conseiller municipal de Bazas en 1884 et un peu plus tard conseiller général de la Gironde.
Il fut élu pour la première fois député de la circonscription de Bazas, aux élections générales législatives du 20 août 1893, au premier tour de scrutin, par 7.648 voix contre 5.919 à M. Amédée de Lur-Saluces, sur 13.963 votants. Inscrit au groupe républicain, il appartint à diverses commissions spéciales, et notamment à celle du budget pour l'exercice 1897. Il fut chargé de rapporter le budget des cultes de cet exercice et le soutint à la tribune. Il se fit entendre encore au cours de la discussion du budget des conventions et garanties d'intérêt de l'exercice 1895 (1895).
Réélu aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, au deuxième tour de scrutin, par 7.174 voix contre 7.079 à M. Darquet, sur 14.364 votants, et toujours inscrit au groupe républicain, il siégea dans diverses commissions dont celle de l'impôt sur le revenu, et celle des économies administratives. Il participa à la discussion : de la loi de finances de l'exercice 1900 pour parler des canaux du Midi (1900), et de l'interpellation sur les fraudes commises dans la section des vins de l'Exposition universelle de 1900 (1902).
Il retrouva son siège aux élections générales du 27 avril 1902, au premier tour de scrutin, par 7.820 voix contre 5.493 à M. Papon, sur 14.631 votants. Inscrit au groupe de l'union démocratique, il entra à la Commission des assurances et rentes viagères, à celle de la réforme judiciaire et à celle des affaires extérieures, des protectorats et des colonies. Il se fit entendre au cours de la discussion du budget du Ministère des finances de l'exercice 1904, pour demander la création d'un magasin de tabac à La Réole (1903), et du budget des travaux publics de l'exercice 1905 pour critiquer le service vicinal de la Gironde (1905).
Ses électeurs lui restèrent fidèles aux élections générales du 6 mai 1906 en lui accordant dès le premier tour de scrutin, 9.048 voix contre 3.787 à M. Brune et 1.068 à M. Sage, sur 14.289 votants. Il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique qu'il ne devait plus quitter, et siégea à la Commission de la réforme judiciaire, à celle des affaires extérieures, des protectorats et des colonies et à celle du budget pour l'exercice 1909. Il déposa une proposition de loi tendant à régler la répartition des bénéfices réalisés par l'exploitation des concessions ou monopoles accordés par l'Etat et constitués en sociétés (1909), et rapporta le budget de l'Imprimerie nationale de l'exercice (1909), qu'il soutint à la tribune. Il participa en outre à la discussion: des budgets des finances, des postes et télégraphes et de la guerre de l'exercice 1907 (1906), du projet de loi concernant l'exercice public des cultes (1906), de la proposition de loi sur le droit de réunion (1906), du projet de loi sur le mouillage des vins et les abus du sucrage (1907), des budgets des finances, des conventions et garanties d'intérêt et de la loi de finances de l'exercice 1908 (1907), de l'interpellation sur la politique du Gouvernement au Maroc (1909), de l'interpellation sur les affaires marocaines (1909), des budgets des finances, des affaires étrangères et des beaux-arts de l'exercice 1910 (1910), et il développa des interpellations sur les affaires du Maroc (1908) et sur la suppression de plusieurs bureaux d'enregistrement, des domaines et du timbre, notamment dans la Gironde (1908).
Il fut réélu aux élections générales du 24 avril 1910, toujours au premier tour de scrutin, par 7.804 voix contre 3.865 à M. Giraut, sur 13.375 votants. Membre de la Commission des programmes électoraux, de celle de l'enseignement et des beaux-arts et de celle des postes et télégraphes, il déposa plusieurs propositions de loi : tendant à autoriser une promotion spéciale de la Légion d'honneur à l'occasion du centenaire du rétablissement du privilège de l'ordre des avocats (1910), tendant à organiser dans chacun des cantons de France, des compagnies de préparation et d'instruction militaire (1913), tendant à offrir au Gouvernement espagnol, le chanfrein de l'armure de Philippe II, actuellement conservé au Musée de l'armée (1914). On l'entendit parler à la tribune du budget des affaires étrangères de l'exercice 1911 (1911), et du projet de loi ayant pour objet de garantir l'origine des vins de Champagne (1911). Le 2 mars de cette même année, il fut nommé sous-secrétaire d'Etat au Ministère de l'Intérieur et des cultes dans le cabinet Ernest Monis. En cette qualité, il répondit aux interpellations à lui adressées sur les faits concernant la Congrégation des sœurs ursulines de Bazas, et donna des explications au cours de la discussion de la proposition de loi relative au cumul de certaines fonctions administratives avec celles de membres de conseil d'administration de sociétés industrielles et financières. Le Ministère Monis démissionna le 23 juin suivant, Emile Constant assura l'expédition des affaires courantes jusqu'au 27 juin où se constitua le cabinet Caillaux, puis reprit sa place à son banc de député pour prendre part aux débats sur le budget de l'Intérieur de l'exercice 1913 (1912) et sur le projet de loi modifié par le Sénat, relatif au relèvement des soldes des sous-officiers des armées de terre et de mer ainsi que des militaires de la gendarmerie (1913).
Les élections générales des 26 avril et 10 mai 1914 lui furent encore favorables : il retrouva son siège au deuxième tour de scrutin par 7.634 voix contre 2.892 à M. Courrèges, sur 11.718 votants. Toujours membre de la Commission de l'enseignement et des beaux-arts, il présenta un grand nombre de propositions de loi ou de résolution qui traduisaient ses préoccupations nées de la guerre, et concernant : la situation des Allemands, Austro-hongrois et Turcs naturalisés français depuis le 1er janvier 1904 (1914), le recrutement de l'armée (1915), le dépôt à la Caisse des dépôts et consignations de toutes sommes ou valeurs appartenant à des sujets de puissances ennemies, déclarées en vertu de la loi du 22 janvier 1916 (1916), la censure (1916), les achats de l'intendance (1916), la nomination des gouverneurs des colonies (1917), les périodes de repos des troupes et les congés agricoles (1917), le contrôle et l'emploi des fonds de propagande du Ministère des Affaires étrangères (1917), l'octroi aux blessés de guerre d'une permission régulière de détente (1918), l'éventualité d'une promotion spéciale de la Légion d'honneur pour les officiers du service de santé ayant rendu des services exceptionnels (1918), les conditions de la mort d'Almereyda (1918), la célébration des héros de la Grande Guerre (1918), la mise à la disposition du Président des Etats-Unis, d'un de nos palais nationaux, pendant son séjour en France (1919), l'octroi aux officiers qui ont conduit leurs soldats à la victoire, du commandement de nouvelles formations (1919), l'affirmation à l'Italie de l'absolue fidélité de la France à ses alliances et à ses engagements (1919), la fin du régime de guerre qui interdit l'importation du papier en France (1919), le remboursement immédiat des avances faites en Alsace et en Lorraine et dans les régions libérées, pour l'échange au pair des monnaies allemandes (1919), la commémoration de l'entrée de l'Italie dans la guerre (1919). Il participa en outre à de nombreux débats sur : le projet et la proposition de loi concernant les décrets de naturalisation (1915), le projet de loi relatif à l'appel sous les drapeaux de la classe 1917 (1915), la proposition de loi sur le régime de la presse en temps de guerre (1916), les propositions de résolution concernant l'organisation du contrôle aux armées (1916), le projet de loi sur la dénaturalisation (1916), le projet de loi, modifié par le Sénat, portant autorisation d'avances aux Gouvernements alliés ou amis (1917), la proposition de loi, modifiée par le Sénat, fixant les affectations aux unités combattantes des mobilisés, officiers, sous-officiers et soldats appartenant à l'armée active et à la réserve de l'active (1917), le projet de loi concernant l'émission d'un emprunt en rente 4 % (1917), le projet de loi, modifié par le Sénat sur l'échange des monnaies allemandes (1919), la nouvelle loi électorale (1919). Il développa des interpellations sur la constitution du cabinet ministériel (1915), sur le décret concernant la distribution du gaz (1917), et sur les responsabilités gouvernementales et les compromissions révélées par les débats du procès Bolo-Pacha (1918).
Aux élections générales du 16 novembre 1919, qui se déroulèrent au scrutin de liste, il se représenta avec l'étiquette de candidat anti-clémenciste, au troisième rang de la liste républicaine, qui n'eut aucun élu. Il ne recueillit personnellement que 31.336 voix sur 159.336 votants.
Il tenta d'entrer au Sénat au renouvellement du 6 janvier 1924, mais n'obtint, au troisième tour de scrutin, que 478 voix sur 1.294 votants.
Il subit encore un échec à l'élection sénatoriale partielle du 2 février 1930, qui eut lieu pour pourvoir au remplacement de M. Fernand Faure, décédé le 6 novembre 1929. Il n'emporta que 9 voix au deuxième tour de scrutin, sur 1.325 votants.
Il avait, entre-temps, été battu aux élections cantonales du 14 mai 1922.
Il vécut désormais détaché de la politique, et mourut à Paris le 4 décembre 1950, à l'âge de 89 ans. Il était président honoraire de l'association amicale des anciens députés.
Né le 20 juillet 1861 à Bordeaux (Gironde)
Décédé le 4 décembre 1950 à Paris
Député de la Gironde de 1893 à 1919
Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur et aux cultes du 2 mars au 27 juin 1911
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 1121 à 1123)
Retiré de la vie politique, Emile Constant meurt à Paris, le 4 décembre 1950, âgé de 89 ans. Il était président honoraire de l'Amicale des anciens députés.