Albert, Marcel Rivière

1891 - 1953

Informations générales
  • Née le 24 avril 1891 à Le Grand-Bourg (Creuse - France)
  • Décédée le 28 juin 1953 à Boussac-Ville (Creuse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Creuse
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Creuse
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Creuse
Groupe
Parti socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies


RIVIÈRE (Albert, Marcel), né le 24 avril 1891 au Grand-Bourg (Creuse).

Député de la Creuse de 1928 à 1942.

Ministre des Pensions du 4 juin 1936 au 18 janvier 1938 et du 13 mars au 10 avril 1938
.
Ministre des Anciens combattants et pensionnés du 21 mars au 16 juin 1940.

Ministre des Colonies du 16 juin au 12 juillet 1940.


Né dans la Creuse dans une famille d’artisans sabotiers, Albert Rivière fut tout au long de sa carrière politique, et jusqu’au terme de sa vie, fidèle à son origine creusoise, puisqu’il s’installa comme négociant à Boussac et qu’il représenta cette circonscription à la Chambre pendant quatorze ans.


Secrétaire de la Fédération socialiste de la Creuse, il se présenta à Boussac lors du renouvellement législatif de 1928. Le programme du parti socialiste dont il était le porte-parole préconisait notamment la limitation des droits du Sénat, la réduction du service militaire, la sécurité par l’arbitrage et le désarmement contrôlé, la défense de la laïcité, le soutien des revendications ouvrières (notamment les « huit heures »), une politique de nationalisation et de grands travaux, la lutte contre la vie chère. Faisant campagne contre l’Union nationale et le député sortant radical-socialiste isolé, M. Binet, il battit celui-ci au second tour, le 29 avril 1928, par 7.086 voix contre 6.557 sur 13.791 votants.


A la Chambre des députés, il siégea à la commission du commerce et de l’industrie ainsi qu’à la commission des pensions civiles et militaires. Il se révéla particulièrement actif dans ce dernier domaine, déposant deux propositions de loi sur la pension des ascendants et les droits à majoration pour les enfants des pensionnés de guerre, intervenant sur la question des pensions et des anciens combattants dans les discussions budgétaires de 1930 et 1931, posant à plusieurs reprises des questions au ministre des pensions sur l’activité de ses services. Il fut également rapporteur d’une proposition de loi tendant à la création d’une carte et d’un office d’anciens mobilisés.


La politique agricole sollicita également son activité : il demanda à interpeller le gouvernement sur la question des phosphates et sur la question des prix des produits agricoles et de la commercialisation de ceux-ci et prit part à la discussion d’un projet de loi sur le commerce des blés.


Il s’exprima également sur la politique étrangère et militaire (opérations au Maroc, préparation de la Conférence du désarmement). Il prit la défense de la liberté d’expression à l’occasion du retrait du Salon des indépendants d’un tableau stigmatisant la guerre, puis en faveur de la protection de la liberté de parole et de réunion.


Réélu le 1er mai 1932 par 9.130 voix contre 4.446 à M. Gaumet, son principal adversaire, sur 14.070 votants, il prit une part toujours plus importante aux travaux parlementaires.


Membre de plusieurs commissions — de l’armée, des pensions, du règlement, des affaires étrangères, de la commission d’enquête sur les événements du 6 février 1934 —- il intervint dans tous ces domaines ainsi qu’en matière agricole, et sur la question scolaire. Comme rapporteur, il défendit la création de la carte du mobilisé. Dans la discussion des crédits provisoires de mars 1933, il intervint notamment sur les crédits militaires et exposa la politique socialiste en matière de défense nationale. Il prit la parole à plusieurs reprises en faveur de l’organisation et du contrôle du marché des céréales, dénonçant les « manœuvres chaque jour plus osées de la spéculation contre l’agriculture ». Il participa également à la discussion du projet de budget pour 1936.


Albert Rivière fut réélu le 26 avril 1936 par 7.505 voix contre 4.469 à M. Guenin, son principal adversaire, sur 18.835 votants. Dès lors, il sera chargé du ministère des Pensions dans tous les cabinets ministériels, à l’exception du 4e cabinet Chautemps (du 18 janvier au 10 mars 1938) et du 3e cabinet Daladier (du 10 avril 1938 au 20 mars 1940).


Ministre des Pensions dans le gouvernement du Front populaire formé le 4 juin 1936, il défendit le projet de loi abrogeant les dispositions du décret du 26 juillet 1935 concernant l’imposition des pensions, de la retraite du combattant et des rentes viagères et allocations temporaires accordées aux accidentés du travail.


Au cours de l’année 1936, il est également entendu dans la discussion de plusieurs textes (prorogation des délais de mise en instance de pension, proposition de résolution tendant à l’extension du bénéfice « du statut des plus grands invalides de guerre »). Il intervint également dans le débat monétaire sur la dévaluation.


Au banc du gouvernement, il participa aux débats sur les pensions qui eurent lieu à l’occasion de la discussion du budget pour 1937.


En février 1937 il intervint lors de l’examen du projet de loi ayant pour objet de fixer les modalités d’application de la révision des pensions abusives.


De nouveau ministre des Pensions dans le 2e cabinet Chautemps (22 juin 1937 - 14 juin 1938) il soutint la discussion du projet de loi modifié par le Sénat, ayant pour objet de proroger les délais de mise en instance de pensions. Lors de la discussion budgétaire, en décembre 1937, il défendit la politique des pensions suivie par le gouvernement.


Toujours en qualité de ministre des Pensions du 2e cabinet Léon Blum formé le 13 mars 1938, il fut entendu dans la discussion du projet de loi modifiant la loi du 22 mars 1935 sur le statut des grands mutilés de guerre.


Sous le 3e cabinet Daladier qui vit l’ouverture des hostilités, il intervint, en tant que député dans la discussion du projet de budget pour 1940, s’intéressant à plusieurs reprises aux permissions agricoles, au paiement des réquisitions. Il prit part, en qualité de président de la commission des pensions civiles et militaires, à la discussion d’une proposition de loi tendant à l’abrogation du décret-loi du 20 janvier 1940 relatif aux pensions militaires.


En mars 1940, il intervint également dans la discussion du budget de la guerre.


Le 21 mars 1940 il fut nommé ministre des Anciens combattants et pensionnés dans le cabinet Paul Reynaud.


Le 16 juin 1940 il entra dans le cabinet Pétain comme ministre des Colonies.


Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota la loi constitutionnelle, proposée au Congrès.

Né le 24 avril 1891 à Grand-Bourg (Creuse)
Décédé le 28 juin 1953 à Boussac-Ville (Creuse)

Député de la Creuse de 1928 à 1942
Ministres des pensions du 4 juin 1936 au 18 janvier 1938 et du 13 mars au 10 avril 1938
Ministre des anciens combattants et pensionnés du 21 mars au 16 juin 1940
Ministre des colonies du 16 juin au 12 juillet 1940

(Voir première partie de la biographie dans Le dictionnaire des Parlementaires français de 1889 à 1940, tome VIII, p. 2868-2869)

Dès le 13 juillet 1940, Albert Rivière se retire à Boussac. Refusant d’adhérer à la légion, il ne participe plus à la vie locale mais apporte son aide à la Résistance.

Ce comportement lui vaut plusieurs perquisitions à son domicile ; il sera, néanmoins, exclu de la SFIO, en novembre 1944, pour avoir fait partie du premier cabinet Pétain et voté les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940.


Le 6 septembre 1945, la commission d’instruction de la Haute cour de justice rend un non lieu en faveur de l’ancien ministre. Relevé de son inéligibilité, le 22 novembre 1946, par René Cassin, président du Jury d’honneur, ce n’est qu’en 1950 que la SFIO le réintègre.

Resté fidèle à la « vieille maison », Albert Rivière écrit dans Le Populaire du Centre et meurt quelques années plus tard, le 28 juin 1953, des suites d’une longue maladie. Il avait 62 ans.