Louis Armez
1838 - 1917
Fils de Charles Louis Marie Armez (1799-1882), député de 1834 à 1848, Louis Armez, député en 1876 et en 1881, est né à Paris le 19 août 1838. Ingénieur civil en 1863, maire de Plourivo en 1871, révoqué par M. de Broglie en 1873, mais maintenu de fait, personne n'ayant voulu le remplacer, il était conseiller général du canton de Paimpol (Côtes-du-Nord), lorsqu'il fut élu député, le 20 février 1876, par la 1re circonscription de Saint-Brieuc, avec 8 460 voix sur 15 287 votants et 22 786 inscrits, contre M. Duval, qui obtint 6 778 voix. Il siégea à la gauche modérée et vota :
- pour le nouveau projet de loi sur la collation des grades,
- pour le projet de loi relatif à l'élection des maires,
- et pour l'ordre du jour des gauches contre le cabinet de Broglie après le 16 mai.
Présenté comme l'un des 363 aux électeurs de sa circonscription, le 14 octobre 1877, il échoua avec 7 835 voix contre 8 615 données à M. Garnier-Bodéléac, conservateur, qui fut élu. Mais cette élection ayant été invalidée, les électeurs convoqués à nouveau le 3 mars 1878 donnèrent, cette fois, une majorité de 10 040 voix à M. Armez (son concurrent n'en obtint que 6 204). Dans cette législature, comme dans la suivante, M. Armez vota en faveur des ministères opportunistes en opposition à la fois avec la droite et avec l'extrême gauche.
Le 21 août 1881, il se vit renouveler son mandat dans la 1re circonscription de Saint-Brieuc, par 8 632 voix sur 14 386 votants et 23 168 inscrits. (M. de Boisgelin en eut 5 682). Il fut secrétaire de la Chambre pendant la session.
On lisait dans sa circulaire aux électeurs : « Les gouvernements précédents promettaient la paix, ils ont fait la guerre ; la République vous a promis la paix, elle l'a maintenue et la maintiendra avec toutes les puissances ».
M. Armez crut cependant devoir voter les crédits demandés pour le Tonkin, ce qui fit dire alors à un biographe intransigeant : « C'est en vain, espérons-le, qu'aux élections prochaines cet étrange ami de la paix invoquera le dieu des Armez. »
En effet, il échoua, avec toute la liste républicaine, aux élections du 15 octobre 1885, et n'obtint que 42 660 voix. Le dernier conservateur élu, M. Larère en avait 70 119.
En décembre 1886, la famille Armez offrit à l'Etat la tête du cardinal de Richelieu, qu'elle possédait depuis la violation révolutionnaire du tombeau, et qui fut, à la même date, solennellement replacée dans le beau monument dû à Girardon, dans l'église de la Sorbonne, à Paris.
Né à Paris le 19 août 1838, mort au lieu-dit Bourg-Blanc, commune de Plourivo (Côtes-du-Nord) le 18 septembre 1917.
Député des Côtes-du-Nord de 1876 à 1885 et de 1889 à 1917.
(Voir 1re partie de la biographie dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 92.)
Aux élections générales du 22 septembre 1889, il fut réélu au 1er tour de scrutin, sans concurrent, dans la 1re circonscription de Saint-Brieuc, par 10.832 voix sur 12.616 votants. Durant cette législature, il siégea à la Commission générale des douanes, à la Commission chargée de l'examen des projets et propositions de loi concernant la marine, à la Commission relative au traitement et au classement du personnel de l'enseignement primaire, à la Commission relative à la réforme générale de l'impôt, et à la Commission chargée de l'examen du projet de loi sur la marine marchande, au nom desquelles il déposa de nombreux rapports. Au cours de la discussion du budget de la marine de l'exercice 1893, il défendit à la tribune, en qualité de rapporteur, les intérêts du personnel militaire et administratif des établissements coloniaux, et du personnel des agents secondaires de la marine.
Ce mandat lui fut renouvelé, toujours au premier tour de scrutin aux élections générales du 20 août 1893 par 9.015 voix, contre 6.121 à son concurrent, M. Joubert, candidat de la droite. Membre de la Commission de la marine, il s'intéressa en 1897 aux droits de quai, et, en qualité de rapporteur du budget de la Caisse des invalides de la Marine, appuya le dépôt d'un projet de Caisse de retraites des marins et des pêcheurs, en 1898.
Réélu sans concurrent aux élections générales du 8 mai 1898, par 10.945 voix sur 13.138 votants au 1er tour de scrutin, il siégea à la Commission des douanes et à celle de la marine, et au cours de la discussion des budgets de la Marine des exercices 1900 et 1901, s'intéressa au sort des premiers maîtres promus adjudants principaux et des quartiers-maîtres des équipages de la flotte. Il intervint en 1901 dans le débat sur un projet de loi relatif à la marine marchande.
Ses électeurs lui restèrent fidèles aux élections générales du 27 avril 1902 en lui renouvelant son mandat au 1er tour de scrutin par 8.048 voix contre 7.040 à M. Morane. Il appartint, durant cette législature, à la Commission des crédits, à la Commission des douanes, à la Commission de la marine et à la Commission de révision de la loi de 1853 sur les pensions civiles. Il déposa de nombreuses propositions de loi et de nombreux rapports ayant la plupart pour objet la défense des gens de mer, qu'ils appartinssent à la marine de guerre ou à la marine marchande, et plaida, à la tribune la cause : des pêcheurs de morue (1902), des administrateurs de l'inscription maritime (1903), de la répartition des primes à la marine marchande (1903), du personnel technique des arsenaux et de la maistrance de la flotte (1903), des officiers mariniers (1904), des adjudants principaux (1906), des écoles d'hydrographie (1906).
Il fut réélu aux élections générales du 6 mai 1906 toujours au premier tour de scrutin, par 7.771 voix contre 7.586 à M. Meunier. Il siégea à la Commission des douanes et à la Commission de la marine dont il devint Président en 1908. Il réserva, comme toujours, son activité aux affaires maritimes dont il était le spécialiste, et se fit entendre sur : le personnel de l'administration centrale de la marine, les travaux au port de Saint-Nazaire, les indemnités aux marins blessés en service commandé (1906), les pêches maritimes (1907), les commis de l'administration centrale, les officiers mécaniciens, les équipages de la flotte, les écoles de pêche, les marins du commerce (1908), la crise sardinière (1909), les victimes des inondations (1910), les surveillants, pompiers et gardes-consigne, les trésoriers des invalides de la marine (1910).
Il se représenta avec succès aux élections générales du 24 avril 1910, où il conserva son siège, au 1er tour de scrutin avec 8.818 voix, contre 6.901 à M. Meunier. Toujours membre de la Commission de la marine, il revint dans ses propositions de loi, ses rapports et ses interventions à la tribune sur les sujets qui lui tenaient à cœur, c'est-à-dire : le personnel civil de l'administration centrale de la marine, les adjudants principaux, la Caisse des invalides de la marine (1911) le remplacement du navire-hôpital « La France », l'encouragement aux pêches maritimes (1914).
Il obtint encore un brillant succès aux élections générales du 26 avril 1914 où il battit son concurrent, M. Boyer, par 10.149 voix contre 319. Il siégea à la Commission de comptabilité, à la Commission de l'armée, et à la Commission de la marine marchande, mais ne participa à aucun débat. Il devait mourir dans sa petite ville de Plourivo dont il était le maire.
Le Président Paul Deschanel prononça son éloge funèbre à la séance du 19 septembre 1917 et rappela les éminents services rendus pendant plus de quarante ans par ce parlementaire au département des Côtes-du-Nord et au pays.