Franck Arnal
1898 - 1985
Né le 30 octobre 1898 à Vialas (Lozère)
Décédé le 23 juin 1985 à Carqueiranne (Var)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Var)
Député du Var de 1946 à 1958 Secrétaire d'Etat aux Forces armées (Marine) du 23 juin au 6 novembre 1957
D'origine cévenole, fils d'un gendarme, Franck Arnal fait ses études à l'école primaire supérieure de Bagnols-sur Cèze et y obtient le brevet élémentaire. Après une année au lycée de Toulon où son oncle tenait une pharmacie, il est mobilisé dans l'artillerie en avril 1917. Il termine la guerre comme aspirant après avoir suivi les cours de l'école des officiers de réserve de Fontainebleau. Démobilisé en 1920, il entreprend des études de pharmacie successivement à Aix-Marseille et à Montpellier. Il est pharmacien de 1re classe en 1925, puis docteur en pharmacie.
Adhérant au parti socialiste dès 1921, Franck Arnal succède à son oncle à Toulon, en 1926, se marie en 1928 avec Marie-Louise Fabre, mais reste simple militant jusqu'à la guerre de 1939. De 1938 à 1940, il préside le syndicat des pharmaciens du Var. De nouveau mobilisé d'avril à juillet 1940, il reprend le combat dans la Résistance après l'armistice et appartient aux réseaux F2, Etoile, Ritz Crocus, Gallia Kassanga. Il est arrêté le 31 octobre 1941 et détenu jusqu'au 1er mai 1942, mais n'est pas inculpé. Après le sabordage de la flotte à Toulon en novembre 1942, Frank Arnal rassemble, organise et dirige les premiers éléments de la Résistance dans la marine. Il devient le chef régional du service de renseignements du Mouvement de libération nationale pour la région R2, reçoit les équipes anti-sabotages venues d'Alger et établit avec leurs chefs la mise en place du plan d'insurrection. Président du Comité de libération du Var (1943-1944), il participe aux combats pour la libération de Toulon et est blessé le 21 août 1944. Ses services de guerre sont récompensés par la cravate de commandeur de la Légion d'honneur, la médaille de la Résistance avec rosette, la croix de guerre (1939-1945) et la croix d'officier de l'Empire britannique.
Après la libération de Toulon, Franck Arnal exerce les fonctions de maire de la ville jusqu'aux élections municipales de 1945, mais ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. En revanche, il devient secrétaire de la section SFIO de Toulon et est élu conseiller général du deuxième canton de la ville en octobre 1945, mandat qu'il conserve jusqu'en 1948.
Aux élections pour la première Assemblée nationale Constituante, Franck Arnal est tête de liste de son parti et devance les trois autres listes en présence avec 69 644 suffrages contre 61 523 à la liste communiste, 24 735 au MRP et 4 177 aux radicaux. Dans cette Assemblée, il fait partie de la Commission de la défense nationale et participe à la discussion du budget de l'armement, le 4 avril 1946. Il insiste, à cette occasion, sur la nécessité de relancer un programme de rénovation de la marine de guerre. Il pousse aussi à la création de centres d'études pour réaliser des innovations techniques et à moderniser les fabrications des arsenaux.
De nouveau tête de liste pour la SFIO, lors des élections à la seconde Assemblée Constituante, Franck Arnal est cette fois distancé par le parti communiste avec 51 093 voix (contre 59 547 aux communistes) mais est réélu avec son suivant de liste. Nommé membre de la Commission de la défense nationale et de celle de la famille, de la population et de la santé publique, il n'intervient qu'une seule fois dans les débats à propos d'une proposition de loi concernant les herboristes.
Aux élections législatives du 10 novembre 1946, la liste socialiste qu'il conduit une fois encore arrive en deuxième position avec 43 210 voix, contre 60 209 à celle du parti communiste, 29 875 au MRP et 20 463 à la liste gaulliste. Pendant la législature, il appartient à la Commission de la défense nationale puis à la Commission de la famille. Son activité parlementaire se concentre sur les questions touchant au statut, au recrutement, aux conditions de travail et aux salaires des personnels de la Marine et de l'Armée de terre et rédige plusieurs rapports ou propositions de loi. Il est, notamment, rapporteur d'une proposition de loi tendant à fixer le salaire des ouvriers des établissements militaires par référence à ceux des ouvriers de la métallurgie parisienne. Mais sa principale fonction est celle de président de la Commission d'enquête sur l'affaire des généraux (1950-1951).
Aux élections législatives du 17 juin 1951, Franck Arnal est réélu sur la liste socialiste avec 41 370 voix contre 59 394 aux communistes et 11 376 au MRP. De nouveau, il est nommé membre de la Commission de la défense nationale, de celle des moyens de communication et enfin membre suppléant puis titulaire de la Commission des finances. Il est, en outre, désigné par la Commission de la défense nationale pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et de contrôler de façon permanente l'emploi des crédits affectés à ce budget. Enfin, à partir de juillet 1954, il appartient à la Commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine. Au titre de la Commission des finances, il fait également partie de la Commission de coordination des questions relatives à la CECA. Franck Arnal n'intervient qu'une fois dans les débats à propos de la validation des élections de la Seine (4e circonscription).
Sa principale fonction est celle de membre et président de la Commission chargée d'enquêter sur le trafic des piastres indochinoises (juillet 1953 - juin 1954). Cette importante affaire ne l'empêche pas de continuer à déposer plusieurs propositions, ainsi que des rapports sur le statut matériel des fonctionnaires ou des ouvriers de la défense nationale. Enfin, en juillet 1954, il est rapporteur de la proposition de Mme Gabriel-Péri : il demande que le Gouvernement s'y associe en faisant inscrire, pour le dixième anniversaire de la Libération, un hommage aux combattants de la Résistance et de la Libération dans la pierre de l'Arc de Triomphe. Il se prononce contre la CED (Communauté européenne de défense) en 1952 puis lors du vote de la question préalable, le 30 août 1954.
Aux élections du 2 janvier 1956, la liste SFIO, sur laquelle figure Franck Arnal, améliore son score en voix (44 814) mais régresse en pourcentage par rapport à 1951, du fait de la progression des radicaux qui passent de 3,6 % à 9,4 % des voix et de la présence d'une liste poujadiste qui recueille 10,6 % des votes. Au cours de la dernière législature de la Quatrième République, Franck Arnal est membre des mêmes Commissions que précédemment (défense nationale et finances) ; il devient, le 10 février 1956, vice-président de la première. Il n'intervient qu'à deux reprises dans les débats parlementaires, notamment lors de la discussion du budget de la Marine, pour proposer l'intégration progressive des ouvriers en régie directe des arsenaux dans le cadre des ouvriers à statut de la Marine. Au passage, il s'inquiète de l'avenir de l'arsenal de sa ville, Toulon, qui risque d'être concurrencé par le nouvel établissement de Mers El Kébir. Il dépose à nouveau plusieurs textes concernant diverses catégories de personnels de la défense nationale.
Sa qualité de spécialiste de ces questions lui vaut d'être nommé secrétaire d'Etat à la Marine, pendant le bref cabinet Bourges Maunoury (17 juin - 6 novembre 1957). Lors de la crise de mai 1958, il vote la confiance à Charles De Gaulle.
Parallèlement à son activité parlementaire, Franck Arnal conserve un rôle important sur le plan professionnel ; il préside le conseil national de l'ordre des pharmaciens de 1945 à 1954, le conseil d'administration de la caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens depuis sa fondation (juillet 1949), la Commission de la pharmacie d'officine de la Fédération internationale pharmaceutique (à partir de 1955). Enfin, il est membre de l'Académie de pharmacie et membre d'honneur de la Société suisse de pharmacie ainsi que de la Pharmaceutical society of Great Britain.