Paul Cormier

1921 - 1972

Informations générales
  • Né le 20 mars 1921 à Houssay (Loir-et-Cher - France)
  • Décédé le 13 avril 1972 à Moisy (Loir-et-Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 11 juillet 1968 au 14 avril 1972
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Progrès et démocratie moderne

Biographies

Biographie de la Ve République

CORMIER (Paul)
Né le 21 mars 1921 à Houssay (Loir-et-Cher)
Décédé le 13 avril 1972 à Moisy (Loir-et-Cher)

Député du Loir-et-Cher de 1968 à 1972

Issu d’une famille d’agriculteurs d’Houssay, Paul Cormier fit son apprentissage sur l’exploitation familiale qu’il reprit à sa majorité. Dans sa jeunesse, il milita à la Jeunesse agricole catholique (JAC) et demeura par suite un syndicaliste très actif. Il cultivait une centaine d’hectares à Villeromain, dans le Vendômois, où ses compétences étaient reconnues par la profession. Il présida ainsi la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de 1960 à 1968 et fut parallèlement membre des instances dirigeantes de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Ajoutons à ces responsabilités, celles de secrétaire général de la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher (1964-1972) et de président-fondateur de l’Association pour les mutations professionnelles en agriculture de la région parisienne (1965-1970). Il était marié à Madeleine Nouvellon, dont il eut douze enfants.
Il fut maire du village de Sasnières de 1953 à 1959, date à laquelle il fut élu conseiller municipal du bourg de Villeromain, mandat qu’il conserva jusqu’en 1972. Paul Cormier se présenta pour la première fois aux élections législatives, à Vendôme (3ème circonscription du Loir et Cher), au lendemain des événements de mai 1968. Sur sa profession de foi, il se déclara le candidat « de la rénovation, du progrès et de la paix sociale », avec pour suppléant, le vétérinaire Jean Desanlis. Au premier tour, il arriva en deuxième position, avec 22,2% des suffrages exprimés, loin derrière le député sortant de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), et maire de Vendôme, Gérard Yvon, qui obtint 35,3%. Mais au second tour, il bénéficia du report des voix des deux autres candidats agriculteurs sans étiquette, Alexis Peron et Pierre Mahias, et l’emporta avec 51,9% des suffrages exprimés. En 1970, il fut également élu conseiller général de Selommes.
À l’Assemblée nationale, Paul Cormier s’inscrivit au groupe Progrès et démocratie moderne, présidé par Jacques Duhamel et qui soutenait la politique du général de Gaulle et le gouvernement de Couve de Murville. Il vota, par conséquent, en faveur de la loi d’orientation de l’enseignement supérieur d’Edgar Faure le 8 octobre 1968 et de la loi sur l’exercice syndical proposé par Couve de Murville le 4 décembre.
Il fut nommé à la Commission de la production et des échanges, ainsi que, le 16 décembre 1968, membre suppléant de la Commission mixte paritaire chargée de la révision du Code rural et de la loi complémentaire à la loi d’orientation agricole. Alors que l’agriculture française était en pleine restructuration dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) européenne, Paul Cormier fit preuve d’une intense activité à l’Assemblée pour moderniser le monde agricole tout en prenant la défense de ses intérêts.
Ainsi, il déposa un projet de loi, le 19 novembre 1968, tendant à faire bénéficier des dispositions du statut de fermage et du métayage les exploitants de nationalité étrangère dont les enfants étaient de nationalité française. Il intervint à de très nombreuses reprises, soit sur des sujets concernant l’ensemble du monde rural, comme le permis de chasse (19 juillet et 15 novembre 1968), soit sur des questions agraires telles que la révision du Code rural (15 novembre 1968). Il réclamait la nécessaire revalorisation des revenus agricoles, une meilleure organisation des marchés agricoles, une augmentation des crédits affectés à la recherche, la modernisation des abattoirs de la Villette, le déplacement des Halles de Paris à Rungis, et proposait la rédaction d’une charte de la mutation agricole comportant à la fois un volet social et un volet économique. Le 19 octobre 1969, il demanda une augmentation de l’indemnité viagère et une amélioration du sort des fermiers et des veuves d’exploitants. Lors du débat sur la loi de finances pour 1970, il demanda que les agriculteurs soient dédommagés des effets de la dévaluation de 1969 et soulignait leurs difficultés face aux quotas sur le lait et le beurre, les considérant comme des victimes de la PAC. Il plaida pour une meilleure formation professionnelle et réclama les investissements substantiels qui avaient été promis par les gaullistes en 1958. Alors que, depuis juin 1969, le ministre de l’Agriculture était Jacques Duhamel, le fondateur du Centre Démocratie et Progrès auquel il appartenait lui-même, Paul Cormier n’hésita pas à dénoncer les retards pris par la réforme du crédit agricole et déclara : « Non seulement le gouvernement bloque effectivement la modernisation de toute l'agriculture, mais encore il condamne un grand nombre d'agriculteurs à la cessation des paiements et contrecarre l'action des organismes agricoles » (p.3923). Il participa à nouveau activement aux discussions sur la révision du Code rural tout au long des deux sessions du printemps et de l’automne 1970. Et il défendit les petites et moyennes entreprises agricoles lors du débat sur le VIe Plan, le 16 juin 1971. Il se montra encore très inquiet à l’égard des directives socio-culturelles de Bruxelles et posa à ce sujet une question orale au ministre Michel Cointat le 10 décembre 1971. Il vota, cependant, avec son groupe Démocratie et Progrès, le budget de 1972.
Le 13 avril 1972, il décéda dans un accident de la route, alors que son épouse était gravement blessée, laissant huit enfants mineurs.