Léon, Eugène Cornand
1876 - 1929
Né le 14 juillet 1876 à Veynes (Hautes-Alpes), mort le 29 mai 1929 à Paris.
Député de l'Isère de 1906 à 1910.
Député des Hautes-Alpes de 1924 à 1925.
Sénateur des Hautes-Alpes de 1925 à 1929.
Rédacteur au Droit du Peuple, puis à L'Ami du Peuple de Grenoble, auteur de brochures sur le socialisme agraire, Léon Cornand était secrétaire général de la Fédération socialiste de l'Isère, lorsqu'il se présenta aux élections générales des 6 et 20 mai 1906 dans la deuxième circonscription de Grenoble. Il emporta le siège au deuxième tour de scrutin, par 11.373 voix contre 9.656 à M. Jean Pichat, député sortant, sur 21.419 votants.
Inscrit au groupe des socialistes parlementaires, il appartint à diverses commissions, dont celle du travail. A l'ouverture de la session ordinaire de 1906, il prit place au bureau, en qualité de secrétaire d'âge. Il déposa deux propositions de loi, la première sur le repos hebdomadaire (1906), la deuxième sur la nationalisation des mines (1908). Il inter vint à la tribune à propos : du budget des travaux publics de l'exercice 1908 (1907), des projets et propositions de loi concernant l'impôt sur le revenu (1908), des budgets de la guerre et des postes et télégraphes de l'exercice 1909 (1908), du budget de l'instruction publique de l'exercice 1910 (1910). Et il développa une interpellation sur l'arrestation arbitraire dont il fut l'objet (1907).
Aux élections générales du 24 avril 1910, il subit un échec : n'ayant obtenu au premier tour de scrutin que 2.982 voix contre 4.249 à M. Mistral et 8.540 à M. Dijon, sur 22.039 votants, il se retira avant le deuxième tour.
Il abandonna alors le département de l'Isère pour retourner dans son département d'origine : les Hautes-Alpes. Il se fit élire maire de Veynes en 1912 et l'année suivante conseiller général des Hautes-Alpes. Il quitta également la S.F.I.O. pour adhérer au parti des républicains-socialistes.
Il fit de nouveau acte de candidature mais, dans les Hautes-Alpes, aux élections générales du 26 avril 1914, dans la circonscription de Gap. N'ayant obtenu au premier tour de scrutin que 1.951 voix contre 4.808 à M. Amar et 5.389 à M. Peytral, sur 12.939 votants, il se retira avant le scrutin de ballottage.
Il dut attendre les élections générales du 11 mai 1924, qui se déroulèrent au scrutin de liste, pour retrouver un siège de député. Premier de la liste du cartel des gauches, il obtint personnellement 11.909 voix sur 21.729 votants et fut élu, ainsi que toute la liste, à la majorité absolue. Inscrit au groupe des républicains socialistes et socialistes français, il entra à la Commission des comptes définitifs et des économies. Il intervint au cours de la discussion : du budget du travail, de l'hygiène et de la prévoyance sociale de l'exercice 1925 (1924) et du projet de loi portant réorganisation du régime administratif des départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle (1925).
Une élection sénatoriale partielle ayant eu lieu le 17 août 1924 pour pourvoir au remplacement de M. Bonniard décédé le 14 juin précédent, Léon Cornand emporta le siège au deuxième tour de scrutin par 171 voix contre 143 à M. Toy-Riont sur 329 votants et se démit de son mandat de député le 2 avril 1925. Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il appartint à la Commission de l'hygiène d'assistance, d'assurance et de prévoyance sociales, et à la Commission spéciale de vente et nantissement des fonds de commerce. Il déposa deux propositions de loi : l'une tendant à l’abrogation des articles 1er, 2, 3 et 4 de la loi du 20 juin 1845 sur l'adjudication du droit de chasse et la délivrance des permis spéciaux (1926), l'autre ayant pour objet d'accorder l'amnistie aux délits politiques (1928). Il participa à la discussion : du budget de l'agriculture de l'exercice 1925 (1925), de la proposition de loi sur la pêche fluviale (1926), du budget des chemins de fer de l'exercice 1926 (1926), des budgets de l'agriculture des exercices 1927 et 1928 (1926 et 1927), du projet de loi relatif aux habitations à bon marché (1928), des budgets de l'agriculture, de l'instruction publique et de l'intérieur de l'exercice 1929 (1928) et de sa proposition de loi sur l'adjudication du droit de chasse dans les forêts domaniales (1929).
Il mourut prématurément en cours de mandat, le 29 mai 1929 à Paris. Il n'avait que 53 ans. Le Président Paul Doumer prononça son éloge funèbre à la séance du lendemain : «Notre Assemblée avait pour lui, déclara-t-il, le respect et l'estime qu'elle accorde toujours aux convictions sincères et au labeur persévérant. La mort prématurée de notre collègue nous afflige tous. D'un sentiment unanime, nous nous associons à sa famille et à ses concitoyens pour en porter le deuil et conserver la mémoire de ce bon serviteur du pays. »