Gaston, Louis, Paul Cornavin
1894 - 1945
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 27 juin 1894 à Bourges (Cher), mort le 10 juillet 1945 à Ivry-sur-Seine.
Député du Cher de 1924 à 1928 et de 1936 à 1942.
Issu d'une famille modeste, Gaston Cornavin, ne put entreprendre que des études primaires. Mais l'enfant était doué et sut en tirer le meilleur parti. Muni de son brevet et de son certificat d'études primaires supérieures, il entra comme ouvrier ajusteur à l'Ecole centrale de Pyrotechnie de Bourges.
Passionné de politique, il devint membre du Comité central du parti communiste, et en cette qualité se présenta aux. élections générales législatives du 11 mai 1924, dans le département du Cher. Il occupait le cinquième rang de la liste du bloc ouvrier-paysan, qui n'eut qu'un seul élu : lui-même, avec 24.046 voix sur 80.680 votants. Il emporta le siège au quotient électoral.
Inscrit au groupe communiste, il appartint à la Commission de la marine militaire et à celle d'assistance et de prévoyance sociales. Son activité fut intense : on le vit prendre part aux discussions sur : les budgets de l'aéronautique, de la marine, de la guerre, et la loi de finances de l'exercice 1925 (1924), le projet de loi modifié par le Sénat sur l'amnistie (1925), les interpellations relatives aux arsenaux (1925), les budgets de l'agriculture, de la guerre, de la marine et la loi de finances de l'exercice 1926 (1926), les interpellations relatives au prix du pain (1926), le projet de loi portant création de nouvelles ressources fiscales (1926), le projet de loi modifié par le Sénat, ayant pour objet de régler les rapports des bailleurs et des locataires de locaux d'habitation (1926), le projet de loi autorisant la mise en chantier d'unités figurant au reliquat de la deuxième tranche du programme naval (1926), la loi de finances de l'exercice 1927 (1926), le projet de loi sur l'organisation de la nation pour le temps de guerre (1927), le projet de loi sur le recrutement de l'armée (1927), le projet de loi portant ouverture de crédits supplémentaires en vue de la réforme des traitements et pensions (1927), les budgets de la marine, de l'instruction publique, de la guerre, des finances et de l'aéronautique de l'exercice 1928 (1927), le projet de loi sur le recrutement de l'armée (1927 et 1928), les interpellations sur la politique financière du Gouvernement (1928). Il développa une interpellation sur les mesures que le Gouvernement dit avoir prises pour sauvegarder le salaire des mineurs (1927).
Aux élections générales des 22 et 29 avril 1928 qui marquèrent le retour au scrutin uninominal par arrondissement il subit un échec dans la deuxième circonscription de Bourges. Il n'obtint, au deuxième tour de scrutin que 8.838 voix contre 9.835 à M. J.L. André Breton, sur 18.616 votants.
Il n'eut pas plus de chance aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, dans la même circonscription. Il ne groupa, au deuxième tour de scrutin, que 7.489 voix contre 9.816 à M. J.L. André Breton, sur 17.975 votants.
Mais il prit sa revanche à celles des 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin qui lui assura 11.295 voix contre 5.004 à M. Rabaron, sur 17.551 votants. Il siégea à la Commission de l'armée, à celle des pensions civiles et militaires et à celle du suffrage universel. Auteur d'une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à s'opposer au rétablissement du contrôle international des frontières de l'Espagne républicaine (1938), il intervint souvent à la tribune dans les débats sur : le projet de loi concernant l'octroi de grâces amnistiantes (1936), le projet de loi sur la nationalisation des matériels de guerre (1936), la proposition de loi tendant à accorder aux femmes, l'électorat et l'éligibilité à toutes les élections (1936), le projet de loi, adopté par le Sénat, concernant les mises à la retraite par ancienneté (1936), le budget des pensions de l'exercice 1937 (1936), le projet et les propositions de loi portant amnistie (1936), le projet de loi sur la répression de la hausse injustifiée des prix (1937), les budgets de la guerre, des finances, des travaux publics de la justice et du commerce et de l'industrie de l'exercice 1938 (1937), le projet de loi tendant à donner au Gouvernement les pouvoirs nécessaires pour mettre la nation en état de faire face aux besoins de sa défense (1938), la proposition de résolution tendant à faire voter une loi instituant la retraite pour les vieux travailleurs (1938), le projet de loi portant amnistie (1939), le projet de loi tendant à accorder aux mobilisés un moratoire pour le paiement de leurs loyers (1939), la proposition de loi tendant à instituer la représentation proportionnelle pour l'élection des députés (1939).
Le 20 février 1940, il fut déchu de son mandat de député, ainsi que tous ceux de ses collègues communistes qui ne désavouèrent pas le pacte germano-soviétique.
En 1935, il avait été choisi par le deuxième canton d'Ivry, pour le représenter au Conseil général de la Seine qui le déchut également de ce mandat en 1939.
Déporté en Algérie pendant l'occupation où l'avance alliée le libéra, il rentra en France, malade, et mourut le 10 juillet 1945 à Ivry. Il n'avait que 51 ans. Il eut la satisfaction d'apprendre avant de disparaître, que par décision du Conseil des Ministres du 28 octobre 1944, prise en vertu de l'ordonnance du 9 août 1944, relative au rétablissement de la légalité républicaine, la déchéance dont il avait été frappé, ainsi que ses collègues communistes, était annulée.
Né le 27 juin 1894 à Bourges (Cher)
Décédé le 10 juillet 1945 à Ivry-sur-Seine (Seine)
Député du Cher de 1924 à 1928 et de 1936 à 1940
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 1133, 1134)
Condamné, avant l'armistice, à cinq ans de prison par le Tribunal militaire de Paris en raison de ses activités militantes, Gaston Cornavin est successivement interné à Angers, à l'Ile de Ré, au fort du Hâ de Bordeau, à Tarbes, à Rodez, au Puy, à Valence et enfin à Marseille.
Le 9 novembre 1940, il avait écrit au président de la Cour de Riom pour témoigner au procès de dirigeants de la IIIe République organisé par le gouvernement de Vichy.
Déporté en Algérie, emprisonné à Maison Carrée (Alger), gravement malade et mal soigné, Gaston Comavin, malgré ses demandes de libération, ne recouvrera la liberté qu'après le débarquement allié. Il reprend alors l'exercice de ses fonctions au Comité central du Parti communiste et les conserve jusqu'à sa mort.
Après la Libération la décision du Conseil des ministres en date du 28 octobre 1944, prise en application de l'ordonnance du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité républicaine, le relève de la déchéance qui l'avait frappé.
Il meurt à Ivry le 10 juillet 1945, à l'âge de 51 ans. Le lendemain, l'Humanité lui rend hommage. Gaston Cornavin fut enterré à Bourges où, chaque année, les communistes du Cher participent à une cérémonie en sa mémoire.