Emile, Joseph Corneau
1826 - 1906
Député de 1880 à 1889, né à Charleville (Ardennes), le 19 août 1820, il était maire de sa ville natale, où il dirigeait une fonderie.
Sans antécédents politiques, il fut porté, en août 1880, comme candidat républicain, à la Chambre des députés dans l'arrondissement de Mézières, pour remplacer M. Gailly, nommé sénateur. Après avoir réuni au premier tour, le 22 août, une majorité relative de 6,673 voix, M. Corneau fut élu au scrutin de ballottage, le 5 septembre, par 10,355 voix (18,313 votants, 23,679 inscrits), contre 7,812 à M. Riché-Tirman, ancien conseiller d'Etat sous l'Empire. Il siégea sur les bancs de l'Union républicaine et vota notamment pour les nouvelles lois sur la presse et le droit de réunion.
Il obtint sa réélection le 21 août 1881, par 12,248 voix (18,756 votants, 24,048 inscrits), contre 6, 154 à M. Adrien de Wignacourt, conservateur. Il se fit alors inscrire au nouveau groupe de la gauche radicale, et vota, tantôt avec les opportunistes, tantôt avec l'extréme-gauche, mais plus souvent avec ce dernier groupe. C'est ainsi qu'il repoussa les crédits du Tonkin, et qu'il se prononça contre le maintien de l'ambassadeur près du pape, contre le maintien du budget des cultes, etc.
Aux élections d'octobre 1885, M. Corneau prit dans son département l'initiative de la formation d'une liste républicaine radicale, en opposition avec la liste opportuniste, sur laquelle figuraient deux députés sortants des Ardennes. Après avoir réuni au premier tour 32,797 voix, il passa au scrutin de ballottage du 18 octobre, le 5e et dernier, avec 41,585 voix sur 76,120 votants et 87,811 inscrits. Il vota pour l'amendement Colfavru tendant à la suppression des sous-préfets, contre les ministères Tirard et Rouvier, soutint le ministère Floquet et se prononça, dans la dernière session de la législature,
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 19 août 1826 à Charleville (Ardennes), mort le 10 février 1906 à Charleville.
Député des Ardennes de 1880 à 1893. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 186.)
De nouveau candidat aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889, dans la circonscription de Mézières, il promettait à ses électeurs de voter toutes les lois de liberté et de progrès répondant aux besoins des classes laborieuses et de lutter jusqu'à son dernier souffle contre toute restauration monarchique, sous quelque forme qu'elle se présente. Il emporta le siège au deuxième tour de scrutin, par 10.864 voix contre 8.724 à M. de Wignacourt, sur 19.851 votants. Il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale et partagea son temps entre les diverses commissions spéciales dont il était membre. Il n'aborda pas la tribune.
Il ne se représenta pas aux élections générales des 20 août et 3 septembre 1893. Il avait atteint l'âge de 67 ans, et préféra se retirer dans sa ville natale. Il y mourut le 10 février 1906, à 80 ans. Il avait fondé le journal Le Petit Ardennais dont son fils Georges (décédé en 1934) assura ensuite la direction. Ce journal est encore, sous le titre actuel L'Ardennais, le principal quotidien du département des Ardennes.