Lucien Cornet

1865 - 1922

Informations générales
  • Né le 1er mars 1865 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 26 juin 1922 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 décembre 1896 au 31 mai 1898
Département
Yonne
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Yonne
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Yonne
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 22 janvier 1909
Département
Yonne
Groupe
Gauche radicale-socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1909 au 1er janvier 1922

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 1" mars 1865 à Paris, mort le 26 juin 1922 à Paris (16°).

Député de l'Yonne de 1896 à 1909.
Sénateur de l'Yonne de 1909 à 1922.

Fils d'artisans, Lucien Cornet avait rencontré, tout enfant, chez son père, Gambetta qui visitait volontiers cette famille de bons travailleurs républicains et démocrates.

D'abord représentant en produits chimiques il créa à Sens, une droguerie et un commerce d'engrais qui le mit en rapport avec tous les agriculteurs de la région, pour lesquels il fonda Le Bulletin du Syndicat agricole de l'Yonne, qui parut jusqu'en 1907. Il présidait ce syndicat depuis 1889.

Elu conseiller municipal de Sens le 8 mai 1892, maire l'année suivante, il administra sa ville pendant plus de vingt ans, construisant son Hôtel de Ville, l'hôtel de la Caisse d'épargne, établissant le système des égouts et l'adduction d'eau, créant des écoles et un collège pour l'enseignement féminin, organisant le musée et acquérant tous les immeubles ecclésiastiques confisqués : archevêché, séminaire... qu'il préserva ainsi de l'abandon. Membre de la Commission supérieure des Caisses d'épargne et du Conseil supérieur de l'agriculture, fondateur de la Fédération des cantonniers, sa notoriété dépassait largement les limites requises pour une candidature aux élections législatives. Il la posa à l'élection partielle du 6 décembre 1896 qui eut lieu pour pourvoir au remplacement de M. Bézine, élu sénateur le 13 septembre de la même année, et démissionnaire de son mandat de député le 5 novembre suivant. Il emporta le siège dans la circonscription de Sens, au deuxième tour de scrutin, par 7.384 voix contre 7.257 à M. Javal, sur 14.807 votants. Inscrit au groupe radical-socialiste et membre de diverses commissions spéciales, il manifesta d'emblée une intense activité : auteur de deux projets de résolution tendant à modifier le règlement de la Chambre dans le sens de l'établissement d'un pointage de la présence des députés aux séances (1897 et 1898), il siégea en qualité de secrétaire d'âge à l'ouverture de la session ordinaire de 1897.

Il fut réélu aux élections générales du 8 mai 1898, au premier tour de scrutin, par 7.964 voix contre 6.100 à M. Javal, sur 15.383 votants. Membre de diverses commissions dont celle de législation fiscale, il déposa plusieurs propositions de loi ou de résolution concernant : les modifications à apporter au tarif général des douanes (1899 et 1900), l'amélioration de la situation des cantonniers (1901 et 1902), et rapporta : la proposition de loi tendant à assurer l'exercice du droit de réunion (1898), la proposition de loi tendant à accorder des pensions aux veuves des citoyens morts en se dévouant pour la cause publique (1900), la proposition de loi ayant pour objet la désaffectation des immeubles domaniaux affectés à des petits séminaires ou à des congrégations religieuses (1900). Il intervint à la tribune au cours de la discussion : des interpellations sur la distribution aux troupes de conserves défectueuses (1899), du budget des finances et de la loi de finances de l'exercice 1900 (1900), du projet de résolution relatif à l'affichage de la Déclaration des droits de l'homme (1901), du projet et de la proposition de loi modifiant le régime des admissions temporaires du froment (1901), du budget des finances de l'exercice 1902 (1902).

Réélu aux élections générales du 27 avril 1902, toujours au premier tour de scrutin, par 9.584 voix contre 6.048 à M. Fillot, sur 15.798 votants, il siégea dans diverses commissions, dont celles du travail et de l'agriculture. Il présenta un certain nombre de propositions de loi ou de résolution relatifs : à la modification du tarif général des douanes (1902), aux certificats de vie délivrés aux pensionnaires de l'Etat (1904 et 1906), à l'établissement d'une distinction sur les avertissements de la part des contributions revenant : 1° à l'Etat, 2° au département, 3° à la commune (1904), à l'invite à faire aux présidents des tribunaux à ne plus donner lecture publique aux audiences, de l'extrait du casier judiciaire (1904 et 1906), à l'organisation d'une exposition universelle à Paris (1904), aux horaires des compagnies de chemins de fer (1905), à l'introduction de la langue internationale « Espéranto » dans tous les programmes de l'enseignement public (1906 et 1907) ; et il fut chargé de rapporter : la proposition de loi adoptée par le Sénat, tendant à la réglementation du commerce des produits cupriques anticryptogamiques (1903), le projet de loi modifié par le Sénat, portant modification de la loi sur l'hygiène et la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels (1903), le projet de loi tendant à modifier la loi sur la répression des fraudes dans le commerce du beurre et la fabrication de la margarine (1903 et 1907), la proposition de loi tendant à organiser à Paris une exposition internationale et un congrès international de laiterie (1905), le projet de résolution tendant à la fixation d un salaire minimum journalier de cinq francs pour les ouvriers, ouvrières et employés du petit personnel du Garde-meuble (1906), la proposition de loi concernant la répression de la fraude dans le commerce du lait (1906 et 1907). Il reprit en outre son projet de résolution concernant le pointage de la présence des députés aux séances (1905 et 1906).

Elu secrétaire de la Chambre à l'ouverture de la session ordinaire de 1905, il intervint souvent à la tribune dans des débats sur : les budgets de l'agriculture, de l'instruction publique, des travaux publics, de la marine et de la loi de finances de l'exercice 1903 (1903), les propositions de loi sur l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables (1903), les interpellations sur les appels de l'armée territoriale en 1903 (1903), la proposition de loi concernant les droits d'entrée sur les bestiaux et viandes abattues (1903), les budgets de l'Imprimerie nationale et des travaux publics de l'exercice 1904 (1903), le projet de loi, adopté par le Sénat, sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et les falsifications des denrées alimentaires (1904), la loi de finances de l'exercice 1905 (1905), la proposition de loi concernant les bouilleurs de cru (1905), le projet de loi tendant à réprimer la fraude sur les vins et visant le régime des spiritueux (1905), le projet et les propositions de loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat (1905), les budgets des travaux publics, de l'agriculture, de l'instruction publique et la loi de finances de l'exercice 1906 (1906), et il développa des interpellations : sur les bouilleurs de cru et le sucrage des vendanges (1903), et sur la réglementation des bouilleurs de cru (1905).

Il retrouva son siège aux élections générales du 6 mai 1906, au premier tour de scrutin, par 11.544 voix contre 2.836 à M. Branicki, sur 14.957 votants. Il entra à la Commission de l'agriculture, à celle du commerce et de l'industrie et à celle des usines hydrauliques. Il déposa des propositions de loi ou de résolution concernant : l'adoption d'une nouvelle méthode pour l'établissement des horaires des compagnies de chemins de fer (1906), le mouillage des vins et les abus du sucrage (1908), la fixation d'un délai de deux ans pour la prescription des actions en reprise ou en revendication, concernant les immeubles visés par la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat (1907), l'organisation de l'enseignement méthodique à la caserne (1907), et il rapporta la proposition de loi, adoptée par le Sénat, relative à la compétence des juges de paix en matière forestière (1906). Il se fit entendre à la tribune : sur les budgets de l'agriculture et des travaux publics de l'exercice 1906 (1906), le projet et les propositions de loi sur la liberté de réunion (1907), la proposition de loi, adoptée par le Sénat, sur le secret et la liberté du vote (1907), le projet de loi sur le commerce des vins et les abus du sucrage (1907), le projet de loi modifiant la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat (1907), les budgets des beaux-arts, des postes et télégraphes, des travaux publics et la loi de finances de l'exercice 1908 (1907), les budgets des finances, de l'agriculture, de la guerre et des travaux publics de l'exercice 1909 (1908).

Il fut élu sénateur de l'Yonne au renouvellement du 3 janvier 1909, au deuxième tour de scrutin, par 483 voix sur 847 votants et se démit de son mandat de député le 22 janvier. Il retrouva son siège de sénateur aux élections du 11 janvier 1920, au premier tour, par 649 voix sur 819 votants. Inscrit au groupe de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste, il appartint à la Commission d'Alsace-Lorraine (1918), à celle de l'armée et à celle des finances (1920), à celle des affaires étrangères et de politique générale des colonies (1921). Son activité ne fut pas moindre au Sénat qu'à la Chambre. Reprenant les mêmes thèmes qu'au Palais-Bourbon, il déposa des propositions de loi ou de résolution relatifs : à l'ouverture d'une exposition universelle à Paris (1910), au mouillage des vins et aux abus du sucrage (1911), à l'expropriation pour cause d'utilité publique (1912), à l'addition de substances révélatrices des matières grasses présentant une composition chimique permettant de les confondre avec le beurre de cacao (1913), à la révision de la loi sur les Caisses d'épargne (1913), à la réglementation du personnel des offices nationaux (1914), et il fut chargé de rapporter : le projet de loi portant extension de la juridiction consulaire aux ressortissants et aux protégés français dans l'empire d'Ethiopie (1909), la proposition de loi ayant pour objet de compléter la loi sur le warrant-hôtelier (1914), le projet de loi, adopté par la Chambre, fixant pour la durée de la guerre, la procédure d'expropriation des terrains destinés à l'inhumation des soldats (1915) et le soutint à la tribune (1915), le projet de loi tendant à modifier les lois sur les Caisses d'épargne et les habitations à bon marché (1915). Il se fit entendre sur de nombreux sujets, parmi lesquels on peut noter : le secret et la liberté du vote (1910), la limitation des débits de boissons (1910), la modification de la loi municipale du 5 avril 1884 (1911), le budget des travaux publics de l'exercice 1911 (1911), le droit de réponse (1911), la durée du mandat des conseillers municipaux (1911), l'enseignement de l'agriculture (1912), la loi de finances de l'exercice 1912 (1912), le reboisement et la conservation des forêts privées (1912), le recrutement de l'armée active et la durée du service militaire (1913), les pensions (1913), la loi de finances de l'exercice 1914 (1914), le warrant-hôtelier (en qualité de rapporteur) (1915), le développement des services de l'Office national du commerce extérieur (1917), le placement des travailleurs (1917), les affectations aux unités combattantes des mobilisés, officiers, sous-officiers et soldats (1917), l'expropriation pour cause d'utilité publique (1917), la modification de la législation des pensions des armées de terre et de mer (1918), le déclassement de l'enceinte fortifiée de Paris (1919), le remboursement des billets des banques coloniales (1919), les Caisses d'épargne (1919), l'alimentation nationale en pain (1920), le budget de l'hygiène de l'exercice 1921 (1921), la modification de la loi municipale du 5 avril 1884 (1922), le régime des loyers (1922). De 1915 à 1918, il fut secrétaire du Sénat.

Un accident stupide mit fin à cette activité. Il ne mourut pas sur le coup, mais des suites du traumatisme, le 26 juin 1922, à Paris (16e). Il n'avait que 57 ans.

Le Président Léon Bourgeois annonça la triste nouvelle à la séance du 29 juin : « Pendant les tragiques événements de 1914-1918, déclara-t-il, Lucien Cornet ne cessa de se tenir sur la brèche. Il était à Sens lors de l'invasion menaçante et se multiplia pour faciliter à nos troupes et à leurs chefs leur tâche libératrice. Comme Commissaire aux armées, il y fit de fréquents voyages qui donnèrent lieu à de remarquables rapports. De cette vie si bien remplie, tout entière dévouée au bien public, nous garderons un souvenir reconnaissant. »

Lucien Cornet laissait plusieurs ouvrages : Les mémoires de Fleury de Chaboulon, en trois volumes (1901) ; Notre outillage national : l'hôtel des monnaies, les ateliers du timbre, les poudreries (1917); il entreprit en 1914 la publication d'une Histoire de la guerre dont le septième et dernier volume (posthume 1923), porte le récit jusqu'au 1er avril 1916. Il publia aussi Pages de gloire (1914-1918).

Il était chevalier du mérite agricole.