Georges Coudray
1902 - 1998
Né le 2 juin 1902 à Evran (Côtes-du-Nord)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Ille-et-Vilaine)
Député d'Ille-et-Vilaine de 1946 à 1955
Fils d'un artisan, descendant d'agriculteurs de la région de Rennes, Georges Coudray, né à Evran le 2 juin 1902, est pharmacien et chirurgien-dentiste, diplômé de l'Université de Nancy. Il s'installe à Paramé et épouse Madeleine Cambray dont il aura cinq enfants.
Il est élu en octobre 1945 à l'Assemblée nationale Constituante en Ille-et-Vilaine à la quatrième place sur la liste M.R.P. qui recueille 117 490 suffrages.
Nommé membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre, il prend immédiatement la défense des sinistrés demandant qu'il soient intégralement indemnisés et que des avances leur soient versées. Il montre par ailleurs le retard des structures de l'enseignement supérieur de l'ouest de la France et il réclame la création d'une faculté de médecine en Bretagne.
Le 2 juin 1946, Georges Coudray qui a voté contre le projet constitutionnel, est élu à la seconde Assemblée nationale Constituante en quatrième position sur la liste de Pierre-Henri Teitgen qui, avec 146 100 suffrages, remporte cinq des sept sièges du département. Il retrouve la Commission de la reconstruction, entre dans la Commission des moyens de communication et il est nommé juré à la Haute Cour de justice. Il souhaite l'abolition des lois de Vichy sur la reconstruction et un retour aux lois plus humaines de la IIIe République pour une véritable charte de la reconstruction.
Aux élections législatives du 10 novembre 1946 la liste M.R.P. recueille encore 140 072 suffrages ce qui permet l'élection de quatre députés.
Georges Coudray est toujours juré à la Haute Cour de justice, membre de la Commission de la reconstruction dont il sera vice-président puis président et qui le désignera pour faire partie de la Sous-commission chargée d'examiner la mise en œuvre de la convention économique européenne. Son appartenance à la Commission de la marine marchande et des pêches explique ses brèves interventions en faveur de la reconstruction des sociétés de secours en mer, de l'apprentissage maritime et des petits ports privés d'activité faute de pouvoir recevoir des « liberty-ships ». L'élu breton revient à nouveau sur la nécessité de créer une faculté de médecine et de développer la politique nationale dans sa région. Il souhaite la mise en oeuvre d'une usine marémotrice sur la Rance et propose de donner le bénéfice de la Sécurité sociale aux veuves de marins qui ne touchent que de modiques retraites.
L'essentiel de l'activité de Georges Coudray est consacrée aux sinistrés de la guerre. Il veille attentivement sur l'application de la loi sur les dommages de guerre, obtient un prélèvement de 5 % sur les loyers au profit du fonds de reconstruction et préconise une industrialisation des méthodes de construction et une allocation-logement en faveur des ouvriers et des employés. Sans cesse il invoque l'exemple de la politique du logement en Grande Bretagne.
Le 27 juin 1951 Georges Coudray n'est pas réélu puisque la liste M.R.P. sur laquelle il figure en quatrième place, isolée, n'obtient que deux élus (73 053 voix), face à un apparentement des indépendants et du R.P.F. Mais le 4 novembre 1951 une élection partielle, très disputée, lui permet de l'emporter par 78 489 voix contre un candidat du R.P.F. qui recueille 74 406 voix.
Georges Coudray retrouve la présidence de la Commission de la reconstruction en 1953, ainsi que la Commission de la marine marchande. Sa vigilance ne se relâche pas sur la nécessaire accélération de la construction de logements neufs et sur l'accès à la petite propriété. En 1953 il présente un rapport pour permettre à l'Etat et aux collectivités territoriales de constituer, par le droit d'expropriation, des zones industrielles et des réserves foncières. Attentif au sort des pêcheurs français il demande au gouvernement d'agir contre la concurrence des flottes de pêches industrielles et d'obtenir une modification de la convention de Londres de 1954 qui, cherchant à préserver les fonds en modifiant la taille des mailles des filets, menace l'activité de plus de 30 000 pêcheurs français. Il se fait également l'écho des inquiétudes des artisans pour lesquels il faudrait simplifier le système du forfait.
En 1956 Georges Coudray obtient le plus grand nombre de voix sur sa liste (69 968) mais il n'y figure qu'en troisième place et les 65 598 voix de la liste ne permettent que l'élection des deux premiers.
Georges Coudray n'abandonne pas pour autant toute activité politique ; maire de Paramé depuis 1955, il sera élu Conseiller général du canton de Dinard le 27 avril 1958 et retrouvera en novembre 1958 son mandat de député.