Jules Coutant dit Coutant-d'Ivry

1854 - 1913

Informations générales
  • Né le 21 mai 1854 à Troyes (Aube - France)
  • Décédé le 30 août 1913 à Arpajon-sur-cère (Cantal - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Seine
Groupe
Socialistes révolutionnaires
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Seine
Groupe
Socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Seine
Groupe
Socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Seine
Groupe
Socialistes unifiés
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 13 août 1913
Département
Seine
Groupe
Républicain socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 21 mai 1854 à Troyes (Aube), mort le 30 août 1913 à Arpajon-sur-Cère (Cantal).

Député de la Seine de 1893 à 1913.

Ouvrier mécanicien à Ivry, Jules Constant se vit chasser à plusieurs reprises des ateliers où il travaillait, à cause de sa propagande politique. C'était l'époque où le syndicalisme naissant avait besoin de précurseurs courageux. Jules Constant était un de ceux-là. Il tenta en vain, par deux fois, de se faire élire au Conseil municipal d'Ivry. Il eut plus de chance aux élections générales législatives des 20 août et 3 septembre 1893 qui le firent député de la troisième circonscription de Sceaux, au deuxième tour de scrutin, par 10.147 voix contre 6.491 à M. Lévêque et 4.777 à M. Lambert, sur 21.712 votants. D'abord inscrit au groupe socialiste révolutionnaire, il appartint à diverses commissions spéciales. Ennemi des monopoles capitalistes et défenseur ardent des revendications prolétariennes, il tint à la Chambre une place considérable, et présenta une foule de propositions de loi concernant : le placement des employés et ouvriers des deux sexes (1893), la délivrance de tabac à prix réduit aux vieillards hospitalisés (1894), l'amnistie plénière (1894), la remise gratuite aux familles de la dépouille mortelle des soldats morts sous les drapeaux en temps de paix (1895), la dépression des salaires dans les usines, ateliers, chantiers, manufactures ou magasins (1895), le renvoi des employés ou ouvriers revenant d'accomplir une période d'instruction militaire (1895), la sécurité des garçons de recettes (1897). Il participa à de nombreux débats sur : la répression des menées anarchistes (1894), les budgets de l'instruction publique, des finances et la loi de finances de l'exercice 1895 (1895), les budgets des P.T.T. et de la guerre de l'exercice 1896 (1895), les budgets des travaux publics, des finances et la loi de finances de l'exercice 1897 (1896 et 1897), le régime des sucres (1897), le placement des ouvriers et employés des deux sexes (1897), le service des trains ouvriers (1897), les budgets des travaux publics, des P.T.T., de la guerre, et la loi de finances de l'exercice 1898 (1897 et 1898), et il développa des interpellations : sur les trains ouvriers (1895), sur la délivrance de billets à quart de place aux militaires et marins (1898).

Réélu aux élections générales du 8 mai 1898, au premier tour de scrutin, par 9.936 voix contre 3.308 à M. Lévêque et 1457 à M. Imbert, sur 15.945 votants, et toujours membre de diverses commissions. spéciales, il déposa de nouvelles propositions de loi ayant trait : à l'amnistie pleine et entière pour faits politique, de grève et connexes (1898), à la franchise postale pour les militaires et marins sous les drapeaux (1898), aux atteintes à la liberté du travail (1898), au placement des employés et ouvriers des deux sexes (1898), aux salaires des ouvriers étrangers (1898), à la création d'une caisse nationale de secours contre le chômage (1899), aux incompatibilités parlementaires (1899), à la dépression des salaires (1899), à la suppression de l'ordre des avocats (1901), à la révision des lois constitutionnelles (1902). Il se fit entendre à la tribune sur : l'amnistie (1898), le maintien du contrat de louage pendant les périodes d'instruction militaire (1898), les chemins de fer d'Indochine (1898), les budgets de l'intérieur, des cultes, de l'Imprimerie nationale et des postes et télégraphes de l'exercice 1899 (1899), les budgets de l'intérieur, de la justice, des chemins de fer de l'Etat et des postes et télégraphes de l'exercice 1900 (1899 et 1900), le chômage (1900), la garantie du travail et de l'emploi aux réservistes et aux territoriaux (1900), le placement des employés et ouvriers (1900), le contrat et le droit d'association (1901), les caisses de retraites ouvrières (1901), le budget de l'intérieur de l'exercice 1902 (1901), l'outillage national (1902), les budgets des finances, de la guerre, et des conventions de l'exercice 1902 (1902) ; et il développa des interpellations : sur l'organisation défectueuse des trains ouvriers de la banlieue de Paris (1900), et sur la catastrophe de Choisy-le-Roi (1900).

Il conserva son siège aux élections générales du 27 avril 1902, au premier tour de scrutin, par 12.210 voix contre 5.627 à M. Le Corbeiller, sur 18.256 votants. Membre de diverses commissions spéciales, dont celle relative au monopole des inhumations, celle des travaux publics et chemins de fer, et la Commission d'enquête sur les établissements de bienfaisance privée et de l'Etat, il présenta des propositions de loi relatives : aux salaires des ouvriers étrangers (1902), à la création d'une caisse nationale de retraites pour la vieillesse (1902), de la Caisse nationale de secours contre le chômage (1902), au monopole pour l'Etat, de la raffinerie des sucres (1902), au placement des employés et ouvriers (1903), à la suppression de l'ordre des avocats (1903), à la dépression des salaires (1904). On l'entendit parler à la tribune du budget des garanties d'intérêt et de la loi de finances de l'exercice 1903 (1903), de sa proposition de loi relative au monopole de la raffinerie des sucres (1902), de l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables (1903), du placement des ouvriers et employés (1903), du budget de l'Imprimerie nationale de l'exercice 1904 (1903), du service militaire de deux ans (1904), du projet d'impôt sur le revenu (1904), des budgets des conventions, des finances, de la guerre, et du commerce et de l'industrie de l'exercice 1905 (1905), des caisses de retraites ouvrières (1905), des budgets des chemins de fer de l'Etat, de l'intérieur et de la loi de finances de l'exercice 1906 (1906) ; et il développa des interpellations : sur les tramways (1902), sur l'envahissement par la police de la bourse du travail (1904) et sur les établissements de bienfaisance privée (1905).

Il retrouva encore son siège aux élections générales du 6 mai 1906, toujours au premier tour de scrutin, par 12.833 voix contre 4.288 à M. Bodron et 3.051 à M. Gravier, sur 20.497 votants. Inscrit au groupe socialiste unifié, il siégea dans diverses commissions, dont celle de législation fiscale. Ses propositions de loi concernèrent : la suppression du prélèvement sur les salaires et des versements patronaux (1906), la prévention des lock-out patronaux (1906), la prévention des abus du baptême clandestin et la protection de la liberté de conscience (1906), les pourboires des employés et ouvriers (1907), l'octroi d'un minimum d'existence aux travailleurs des deux sexes (1907), la distribution de vin à tous les soldats et marins (1907), les emplois réservés aux sous-officiers et soldats rengagés (1908). Il participa aux débats sur : les budgets de l'intérieur, de la guerre, des conventions et garanties d'intérêt, et la loi de finances de l'exercice 1907 (1906), les retards des trains de la Compagnie d'Orléans (1907), l'exercice du droit syndical (1907), les économats patronaux 1907), les budgets de la Légion d'honneur et de la guerre de l'exercice 1908 (1907), la répression des outrages aux bonnes mœurs (1908), l'impôt sur le revenu (1908), le budget de l'intérieur et la loi de finances de l'exercice 1909 (1908), le tarif général des douanes (1909), les budgets des services pénitentiaires, des finances, et la loi de finances de l'exercice 1910 (1909 et 1910), les retraites ouvrières et paysannes (1910) ; et il développa une interpellation sur les trains ouvriers de la banlieue de Paris, les compagnies de tramways et les billets à quart de place délivrés aux soldats (1906).

Aux élections générales du 24 avril 1910, il posa sa candidature dans la quatrième circonscription de Sceaux, et fut encore élu au premier tour de scrutin, par 13.388 voix, contre 5.003 à M. Martin, 1.428 à M. Pigeat et 1.379 à M. Lombard, sur 22.084 votants. Inscrit au groupe républicain socialiste, il appartint à la Commission des travaux publics et des chemins de fer et à celle de législation fiscale. Il déposa de nouvelles propositions de loi relatives : à l'octroi d'un minimum d'existence aux travailleurs des deux sexes (1910), à la création d'une Caisse de secours en. faveur des familles nécessiteuses chargées d'enfants (1910), aux emplois réservés aux sous-officiers et soldats rengagés (1910), aux salaires des ouvriers étrangers (1910), à la suppression de l'ordre des avocats (1910), etc. Il intervint au cours des discussions sur : les budgets des conventions et garanties d'intérêt, des services pénitentiaires, des chemins de fer de l'Etat, des postes et télégraphes, de l'intérieur de l'exercice 1911 (1910 et 1911), les budgets des postes et télégraphes et des conventions de l'exercice 1912 (1911), les retraites ouvrières et paysannes (1911), la réduction à dix heures de la durée du travail dans les établissements industriels (1912), le budget des travaux publics de l'exercice 1913 (1912), la durée du service dans l'armée active (1913) ; et il développa une interpellation sur la crise de l'apprentissage (1913).

Ce novateur mourut en cours de mandat, le 30 août 1913 à Arpajon-sur-Cère (Cantal). Il n'avait que 59 ans.

Ce décès ayant eu lieu durant l'intersession, il n'y eut pas, à la rentrée, d'éloge funèbre d'usage.