Ernest, Clément, Désiré Couteaux
1881 - 1947
Né le 20 novembre 1881 à Fourmies (Nord), mort le 29 novembre 1947 à Saint-Amand-les-Eaux (Nord).
Député du Nord de 1919 à 1928 et de 1932 à 1936.
Conseiller de la République de 1946 à 1947.
Elève du collège de Saint-Amand-les-Eaux, Ernest Couteaux y obtient son baccalauréat ès sciences, puis va faire son droit à Paris. Il entre ensuite au cadastre en qualité d'attaché, devient géomètre de première classe au cadastre du Nord en 1907, et géomètre en chef. Mobilisé en 1914 au 18e régiment de chasseurs à pied, il est affecté au bout d'un an au service de la photographie aérienne des escadrilles du front anglais et français. Cité à l'ordre de l'aéronautique de la 6e armée, il reçoit la Croix de guerre, et la Meritorious Service Médal de l'armée anglaise.
Entré au parti socialiste à l'âge de 18 ans, il fut élu conseiller d'arrondissement en 1904 et conseiller général de Saint-Amand rive droite en 1913, pour être constamment réélu depuis. D'abord secrétaire de l'Assemblée départementale, il en fut vice-président, puis président. Conseiller municipal de Saint-Amand en 1912, il fut toujours réélu, et accéda à la mairie en 1919. Il conserva l'écharpe de maire jusqu'en 1943 et la retrouva en 1947.
Aux élections générales législatives du 16 novembre 1919, qui eurent lieu au scrutin de liste, il était inscrit au douzième rang de la liste fédérative du Nord, du parti socialiste, conduite par M. Delory. Il emporta son siège avec 151.324 voix, sur 374.022 votants. Inscrit au groupe socialiste, il siégea à la Commission des comptes définitifs, à celle des douanes et à celle de l'hygiène. Il déposa plusieurs propositions de loi concernant : la distillation des fruits à cidre (1920), les Caisses départementales d'assurance populaire (1921), les sociétés anonymes des régions libérées devant recevoir des dommages de guerre (1922), la modification de l'article 46 de la loi du 10 août 1871 relative aux conseils généraux (1922), la limitation du montant des parts successorales (1922), la participation de certaines sociétés industrielles aux charges résultant de la construction d'écoles publiques (1923), les modifications à introduire dans la législation sur les accidents du travail (1923), la représentation des employés des mines dans le conseil d'administration de la Caisse autonome de retraite des ouvriers mineurs (1923), la modification de la loi du 14 juillet 1905 sur l'assistance obligatoire aux vieillards infirmes et incurables privés de ressources (1923). Il se fit entendre dans la discussion du projet de loi portant approbation d'une convention commerciale entre la France et l'Union économique belgo-luxembourgeoise (1923). Aux élections générales du 11 mai 1924, il est réélu sur la liste socialiste S.F.I.O., toujours conduite par M. Delory, par 161.434 voix sur 451.028 votants. Membre de la Commission des affaires étrangères, il dépose des propositions de loi relatives : à l'adhésion aux sociétés d'habitation à bon marché, des mutilés et réformés de guerre (1926), à la gratuité des droits universitaires en faveur des enfants des personnes non soumises à l'impôt général sur le revenu (1926), à la modification du taux de vacation pour le prix des baux à ferme conclus avant le 1er janvier 1924 (1927), à la rescision pour cause de lésion dans les ventes d'immeubles à la suite de promesses de ventes antérieures au 1er août 1924 (1927), à la modification de la loi du 30 juin 1923 en vue d'exonérer de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux et de la taxe sur le chiffre d'affaires, les mariniers exploitant en famille deux ou trois bateaux (1928), à l'institution de médecins et à la création de chambres médicales départementales et régionales (1928).
Il subit un échec aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, n'obtenant au deuxième tour de scrutin que 8.579 voix contre 9.738 à M. Léon Millot, maire de Valenciennes, sur 24.995 votants.
C'était le retour au scrutin d'arrondissement, et il avait choisi la deuxième circonscription de Valenciennes.
Mais il prend sa revanche aux élections générales des 1er et 8 mai 1932 où il obtient au deuxième tour de scrutin, 10.769 voix contre 8.697 à M. Léon Millot, sur 25.722 votants. Membre de la Commission d'Alsace-Lorraine, de celle des travaux publics et des moyens de communication, et de celle de l'Algérie, des colonies et des protectorats, il dépose deux propositions de résolution : la première concernant la réforme de l'enseignement médical (1933), la deuxième tendant à inviter le Gouvernement à exiger l'utilisation en France, dans les régions les plus atteintes par le chômage, du montant de certains emprunts étrangers (1936), et il intervient dans la discussion : des interpellations relatives au chômage (1932), et du projet de loi tendant à modifier le régime des grands réseaux de chemins de fer d'intérêt général (1933).
Il essuie un nouvel échec aux élections générales du 26 avril 1936. N'ayant obtenu au premier tour de scrutin que 7.244 voix contre 9.581 à M. Arthur Musmeaux, sur 26.147 votants, il se retire de la compétition avant le second tour.
Après la Libération, il est à nouveau candidat sur la liste S.F.I.O. aux élections générales législatives des 21 octobre 1945, et 2 juin 1946 (1re et 2e Assemblées Nationales Constituantes) et à celles du 10 novembre 1946 (1re législature de l'Assemblée Nationale), mais il est chaque fois évincé par une liste concurrente. Cependant, il est élu conseiller de la République, sur le plan interdépartemental, aux élections du 8 décembre 1946. Inscrit au groupe socialiste, il est membre de la Commission du règlement, de celle de l'Intérieur et de celle du suffrage universel, où sa connaissance des hommes et sa grande habitude des milieux et des questions parlementaires le font bientôt unanimement apprécier de ses collègues. Mais il ne peut donner sa mesure : quelques mois plus tard, il meurt, le 29 novembre 1947, dans sa ville de Saint-Amand-les-Eaux, à l'âge de 66 ans. A la séance du 2 décembre, le Président Gaston Monnerville en fait part au Conseil de la République et prononce son éloge funèbre : « Travailleur infatigable, déclare-t-il, conseiller sûr et ami éprouvé, trente-cinq années de vie publique lui avaient appris que l'homme modeste qui travaille, n'a pas moins de mérite que l'homme qui éparpille son effort... Républicain sincère, patriote ardent, démocrate convaincu, il mit toutes ses facultés au service de ses concitoyens. Dès son adolescence, il fut conquis par les conceptions généreuses du socialisme et par sa doctrine humaine et fraternelle. Toute sa vie il lui demeura fidèle, et s'en fit le propagandiste zélé et infatigable. Accordant ses actes avec ses idées, il s'efforça d'être un réalisateur et un novateur sensible au progrès et animé du souffle puissant de l'altruisme. Il exerça ses remarquables qualités d'administrateur dans de nombreux domaines de la prévoyance et de l'assistance sociales, et tout particulièrement dans l'œuvre de la reconstruction immobilière à bon marché et dans celle du domaine enseignant et médico-scolaire. Membre, dans son département, de toutes les commissions d'hygiène et de tous les établissements de protection de l'enfance et des déshérités de la vie, il dépensa sans compter son intelligence et son temps à secourir les faibles, les infirmes, les enfants et les malheureux. Ancien combattant de la guerre de 1914-1918, M. Couteaux meurt à l'âge de 66 ans entouré du respect et de la vénération de ses concitoyens du département du Nord. »
Ses obsèques eurent lieu le 4 décembre à Saint-Amand-les-Eaux. Une foule immense était massée tout le long du parcours emprunté par le convoi funèbre. Fondateur, en 1921 de l'Office départemental d'habitations à bon marché du Nord, il en fut secrétaire général, puis président en 1940. Fondateur du Conseil d'administration de la Caisse intercommunale des retraites du Nord, il en fut vice-président en 1926.
Le collège classique, moderne et technique, avec centre d'apprentissage annexé, de Saint-Amand, porte aujourd'hui son nom, ainsi que le centre départemental des jeunes bateliers de Lille.
Né le 20 novembre 1881 à Fourinies (Nord)
Décédé le 29 novembre 1947 à Saint-Amand-les-Eaux (Nord)
Député du Nord de 1919 à 1928, et de 1932 à 1936
Conseiller de la République du Nord de 1946 à 1947
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 1176 et 1177).
Alors qu'il avait été réélu sans discontinuité depuis 1919 maire de Saint-Amand-les-Eaux, Ernest Couteaux est révoqué de ses fonctions par le Gouvernement de Vichy, en 1943.
Réélu maire dès avril 1945, il est candidat, dans la troisième circonscription du Nord, aux deux Assemblées constituantes, respectivement en quatrième et huitième position de la liste SFIO, qui a trois élus à chacun des deux scrutins. Il est également candidat, sans plus de succès, aux élections législatives du 10 novembre 1946.
Déjà vice-président du conseil général du Nord depuis 1936, il en devient président en septembre 1945. Il remplace alors à ce poste Augustin Laurent, démissionnaire. Puis il est élu au Conseil de la République le 8 décembre 1946, en deuxième position de la liste SFIO qui, avec 983 voix sur 4 053 suffrages exprimés, remporte deux des six sièges à pourvoir. Ernest Couteaux obtient le siège attribué dans le cadre interdépartemental.
Membre de la Commission de l'intérieur, et de la Commission du suffrage universel, il prend part à la discussion sur la révision des contrats passés par les collectivités locales et, comme rapporteur de la Commission de l'intérieur, à celles sur certaines dispositions d'ordre financier, et sur les secours aux victimes des inondations du Pas-de-Calais.
Mais il est brutalement emporté par une embolie à son domicile de Saint-Amand, le 29 novembre 1947, à l'âge de 66 ans.