Michel Crépeau
1930 - 1999
CRÉPEAU (Michel)
Né le 30 octobre 1930 à Fontenay-le-Comte (Vendée)
Décédé le 30 mars 1999 à Paris
Député de Charente-Maritime de 1973 à 1981, de 1986 à 1993 et de 1997 à 1999
Ministre de l’Environnement du 23 mai 1981 au 22 mars 1983
Ministre du Commerce et de l’artisanat du 23 mars 1983 au 18 juillet 1984
Ministre du Commerce, de l’artisanat et du tourisme du 19 juillet 1984 au 19 février 1986
Garde des Sceaux, ministre de la Justice, du 20 février au 20 mars 1986
Michel Crépeau naît le 30 octobre 1930 à Fontenay-le-Comte, en Vendée. Il est le fils unique d’Édouard Crépeau et de Marcelle Pastureau. Son père, inspecteur des écoles primaires, étant muté à Rochefort-sur-Mer en 1938, Michel Crépeau est d'abord lycéen, au lycée Pierre-Loti, puis étudiant à la faculté de droit de Bordeaux. Licencié en droit et diplômé d’études supérieures en droit privé, histoire du droit et droit romain, il devient avocat au barreau de La Rochelle en 1955. La même année, il commence une thèse, non achevée, sur le droit de la pêche. Marié à Pierrette Perès, le 16 avril 1955, il aura deux enfants de cette union. Divorcé en 1986, Michel Crépeau se remarie avec Annie Meunier.
L’engagement politique de Michel Crépeau se veut résolument républicain, humaniste, laïque et social, dans la filiation de Pierre Mendès France. Il se traduit par une adhésion au Parti radical, dont il préside la fédération départementale de Charente-Maritime dès 1966. Il est vice-président du parti au niveau national d’octobre 1968 à octobre 1969. Au début de la décennie 1970, alors que la famille radicale se déchire entre son aile droite et son aile gauche, Michel Crépeau contribue à la fondation du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), dont il est membre du bureau national de 1972 à 1976, vice-président de 1976 à 1978, président de 1978 à 1981, et enfin président d’honneur de 1981 à 1998 – le MRG ayant pris entretemps le nom de Radical en 1994 puis de Parti radical-socialiste (PRS) en 1996. Lorsque le PRS devient le Parti radical de gauche (PRG) en 1998, Michel Crépeau intègre les instances du nouveau parti et devient membre de son conseil politique.
Ainsi investi dans la famille radicale, Michel Crépeau se lance dans la compétition électorale en se présentant aux législatives de mars 1967 dans la première circonscription de la Charente-Maritime (La Rochelle, Aunis, île de Ré). Candidat sous l’étiquette de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), créée sous l’impulsion de François Mitterrand et à laquelle participent les radicaux, Michel Crépeau est alors battu, mais il est élu quelques mois plus tard, en octobre 1967, conseiller général de la Charente-Maritime (canton de La Rochelle-Ouest) – il exerce cette fonction jusqu’en mars 1985, date à laquelle il ne se représente pas aux élections cantonales. L’année suivante, Michel Crépeau est à nouveau battu lors des législatives de juin 1968.
La carrière politique de Michel Crépeau connaît un tournant en mars 1971, lorsqu’il devient maire de La Rochelle, dans un contexte de division de la droite locale, qui jusque-là dirigeait la ville. A ce poste, qu’il occupe jusqu’à sa mort, il s’attache à mener une politique novatrice en matière d’environnement, de cadre de vie et d'urbanisme, en inaugurant, dès les premières années de son mandat, le tri sélectif des déchets (1973), un quartier piétonnier (1975), un système de vélos en libre-service (1976), ou en lançant des initiatives en faveur du chauffage solaire. Cette écologie communale, approfondie par la suite, se traduira encore par le développement de jardins ouvriers, l’introduction d’un réseau de véhicules électriques (1995), la création d’une journée sans voiture (1997), la mise en place d’un bus de mer à propulsion électrosolaire (1998). Par ailleurs soucieux de la pérennité des activités halieutiques, Michel Crépeau fait également déplacer le port de pêche de La Rochelle à Chef-en-Baie, c’est-à-dire à l’écart de la ville, afin de bénéficier de surfaces plus étendues (1994). Le caractère stratégique des activités tournées vers le large est d’ailleurs une évidence pour Michel Crépeau, qui rappelle en 1986 dans les pages du Figaro que La Rochelle vit « davantage [son] avenir sur la mer qu’en référence à Paris ou à Poitiers ». Au niveau culturel, il crée un musée maritime (1988) et soutient le lancement du festival des Francofolies de La Rochelle, orchestré par l’homme de radio Jean-Louis Foulquier (1985). Surtout, il parvient à faire de La Rochelle une ville universitaire : la première pierre de l’université rochelaise est posée en 1992, alors que François Mitterrand et Helmut Kohl sont réunis à La Rochelle pour un sommet franco-allemand, un symbole fort pour l’Européen convaincu qu’est Michel Crépeau. Compte tenu de son bilan à l’échelle municipale, celui-ci se voit d’ailleurs décerner une « Marianne d’Or » en 1989 et 1991.
En mars 1973, fort de l’ancrage local qu’il a commencé à bâtir, Michel Crépeau se présente à nouveau à la députation, sous l’étiquette « Union de la gauche socialiste et démocrate » dans la première circonscription de la Charente-Maritime. Pendant la campagne électorale, il réaffirme sans ambages son identité politique, rappelant qu’il a « toujours été un radical, un radical de gauche, fidèlement et loyalement soutenu par le Parti socialiste ». Et, bien qu’il n’ait « jamais été communiste » et qu’il « n’entend[e] pas le devenir », il assume la logique de Programme commun initiée un an plus tôt qui, à ses yeux, ne menace pas les principes fondamentaux auxquels il est « fermement » attaché, à savoir « les libertés publiques, la propriété individuelle, l’héritage, le profit légitime de ceux qui travaillent, de ceux qui entreprennent ». Dès cette époque, Michel Crépeau met également en avant des notions qui seront récurrentes dans son discours politique : la « technocratie parisienne » est ainsi clouée au pilori, tandis que le « bon sens charentais » est loué. Pour autant, l’anti-technocrate n’en est pas moins un jacobin assumé – il assure d’ailleurs un temps la fonction de vice-président du club des Jacobins. Ce discours républicain de centre-gauche, relevé d’une pointe d’hostilité envers les communistes, rassemble autour du candidat radical 21 008 voix et 39,9 % des suffrages exprimés au premier tour. Même s’il doit faire face, à gauche, à la candidature du PCF Léon Belly, qui obtient 11 853 voix, il bénéficie, à droite, de la division de la majorité, de facto représentée par deux candidats, François Blaizot, étiqueté Union des républicains de progrès, qui obtient 12 448 voix, et le gaulliste André Salardaine, ancien député et ancien maire de la Rochelle qui réunit 10 796 voix. Michel Crépeau est aisément élu au second tour par 34 660 voix et 59,3 % des suffrages contre 23 776 voix à François Blaizot. Il devient également conseiller régional de Poitou-Charentes.
Dès lors, Michel Crépeau est systématiquement réélu à chaque renouvellement de l'Assemblée nationale, à l’exception notable de celui de 1993, qui l’écarte des bancs parlementaires pour quatre ans. Progressivement, le style personnel du député Michel Crépeau s’affirme et celui-ci place désormais au premier plan, à côté des fondamentaux radicaux que sont la liberté, la responsabilité, ou encore la justice, « des questions aussi essentielles que la qualité de la vie, l’écologie ou la marine marchande ». Cette apparition de l’écologie dans les propositions du candidat est palpable en 1978, alors que la gauche s’attend à l’emporter face à une majorité en proie à la crise économique : à côté de l’allègement des charges des petites entreprises, de la retraite à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes, de la promesse d’une relance de l’économie, ou encore d’une politique de développement régional passant par l’industrialisation, les transports et la pêche, Michel Crépeau appelle ainsi de ses vœux « un moratoire nucléaire et une politique de sauvegarde de la nature et du littoral ». Il est vrai que la thématique environnementale commence alors à s’imposer dans le débat public, et que la gauche essaie de capter les voix d’un électorat écologiste en pleine croissance. Mais le discours environnemental de Michel Crépeau a ceci de particulier qu’il suscite la sympathie de la mouvance écologiste elle-même, sans doute séduite par les réalisations concrètes du maire radical dans sa ville de La Rochelle.
A l’Assemblée nationale, le député-maire siège naturellement dans l’opposition et rejoint le bureau du groupe parlementaire formé par le Parti socialiste et les Radicaux de gauche. Il intègre la commission de la production et des échanges (1973), puis la commission des finances, de l’économie générale et du plan (1976). Signe de son intérêt pour les questions environnementales, il est aussi membre de plusieurs commissions d’enquête, sur la pollution du littoral méditerranéen (1974), ou encore sur le naufrage de l’Amoco Cadiz (1978), et il n’hésite pas à interpeller le gouvernement sur ces sujets, par exemple sur l’insuffisance de l'aide financière aux villes côtières qui doivent faire face à la pollution de leurs plages en raison des rejets pétroliers en mer (1975). En 1976, l’adoption de la loi sur la pollution marine souligne d’ailleurs l’actualité brûlante de ces questions. Député-maire d’une ville atlantique, Michel Crépeau nourrit également un vif intérêt pour les affaires maritimes. Membre de la commission supérieure du Crédit maritime mutuel (1973), il se préoccupe du problème de l'organisation du marché du poisson, et donc de la pérennité du métier de marin-pêcheur, aussi bien que de l’avenir des chantiers navals. Alors que le cas du paquebot France maintient le pays en haleine, il propose, en 1975, d’en faire une maison de retraite pour les anciens marins. Soucieux du développement de la flotte marchande, il apporte son soutien à la grève de la marine marchande en 1978, et pointe la provocation des armateurs français qui pratiquent une forme de dumping social en recourant désormais à une main d’œuvre bon marché dans les pays en développement.
En 1978, il est réélu député. Lors du premier tour, il obtient 26 575 voix et 36,5 % des suffrages exprimés devant le gaulliste de gauche Jean Harel (15 086 voix), le communiste Léon Belly (14 221) et Lucette Lacouture (12 756), candidate commune de l’Union pour la démocratie française (UDF) et du Rassemblement pour la République (RPR). Avec 43 025 voix et 57,8 % des suffrages, Michel Crépeau gagne le second tour contre Jean Harel (31 434). Il s’apparente au groupe socialiste et rejoint la commission des finances.
Plus encore, en cette fin des années 1970, l’avocat Michel Crépeau s’engage pour l’abolition de la peine de mort, pour la suppression des juridictions d’exception, et contre la loi « sécurité et liberté » lorsque celle-ci est discutée au Parlement à la fin de l’année 1980. Ces combats politiques le rapprochent tout naturellement des 110 propositions pour la France du candidat Mitterrand. Pourtant, en 1981, Michel Crépeau choisit de se présenter à l’élection présidentielle. Alors qu’il a toujours défendu l’union de la gauche et en particulier l’alliance avec les socialistes, cette candidature surprend jusqu’à François Mitterrand qui la considère un temps comme une « dissidence ». Un livre, L’Avenir en face, est alors publié pour défendre cette candidature et pour exposer le « manifeste radical ». Michel Crépeau se présente aux Français comme un « maire novateur », un « homme politique expérimenté » et un représentant de la « gauche réaliste ». Fidèle à ses principes, il promeut une « école moderne ouverte sur la vie », promet de « démanteler la technocratie », et appelle de ses vœux une « société plus solidaire » aussi bien que « des citoyens plus responsables ». Tandis que les affiches du candidat socialiste le mettent en scène dans un paysage de la campagne nivernaise, celles du candidat radical le représentent devant une étendue maritime, faisant face au vent du large. A l’issue du premier tour, le score obtenu est certes modeste – 642 847 voix, soit 2,21 % des suffrages exprimés –, mais il constitue néanmoins un apport appréciable pour le candidat socialiste au second tour.
En tout cas, l’alternance fait entrer Michel Crépeau au gouvernement. Le 22 mai 1981, il est nommé ministre de l’Environnement, un portefeuille qu’il conserve après les législatives et la nomination du second gouvernement de Pierre Mauroy. Malgré le budget et le périmètre toujours réduits du « ministère de l’impossible », comme l’avait désigné Robert Poujade, Michel Crépeau est à l’origine de plusieurs réalisations concrètes : création par décret d’un Conseil national du bruit (1982) ; lancement de l’inventaire des Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), avec l’objectif d’identifier et de décrire sur le territoire national les secteurs d’intérêt écologique majeur ; organisation des premiers états généraux de l’environnement dans les régions afin d’améliorer la concertation entre les associations et l’Etat; amorce de plusieurs chantiers législatifs, l’un sur les enquêtes publiques, qui aboutit à la loi « Bouchardeau » de 1983, d’autres conduisant aux lois Montagne (1985) et Littoral (1986). Michel Crépeau contribue également à la mise en place du Fonds d’intervention pour la qualité de la vie, organisme interministériel chargé de financer des opérations de protection de l’environnement. Enfin, soucieux de développer la coopération internationale dans le domaine de l’environnement, il contribue au vote par la France de la Charte mondiale de la nature, dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU, le 28 octobre 1982, soit dix ans après la Conférence de Stockholm.
Il a été réélu aux législatives de 1981 avec 43 684 voix et 65,4 % des suffrages exprimés au second tour, et 48,2 % dès le premier tour, frôlant la majorité absolue. Il avait, à nouveau, pour principal adversaire à droite, François Blaizot qui n’a obtenu que 34,59 % des suffrages (23 106 voix) au second tour. En raison de ses responsabilités ministérielles, c’est sa suppléante, Colette Chaigneau, qui siège au Palais-Bourbon pendant toute la durée de la législature.
En mars 1983, à l’occasion de la nomination du troisième gouvernement de Pierre Mauroy, Michel Crépeau quitte ses fonctions de ministre de l’Environnement et se voit attribuer le portefeuille du Commerce et de l’artisanat. Puis, en juillet 1984, lors de la nomination du gouvernement de Laurent Fabius, ses attributions sont confirmées et s’étendent au Tourisme. A ce poste, Michel Crépeau présente notamment le projet de loi qui créé l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), en 1985. Enfin, le 19 février 1986, Michel Crépeau est nommé garde des Sceaux, ministre de la Justice, en remplacement de Robert Badinter, nommé au Conseil constitutionnel. Pour l’homme de loi qu’il est, c’est une forme de consécration, même si l’expérience doit durer moins d’un mois.
Lors des législatives du 16 mars 1986, au scrutin proportionnel, Michel Crépeau est en tête de la liste MRG-PS dite « liste pour la majorité de progrès avec le président ». Avec Philippe Marchand, son colistier, il obtient 35,6% des voix, presque à égalité avec la « liste d’union de l’opposition en Charente-Maritime », conduite par Jean de Lipkowski (35,9%). Michel Crépeau est réélu député de la Charente-Maritime. Ayant retrouvé les bancs de l’opposition comme apparenté socialiste, il rejoint alors la commission des affaires étrangères. Il profite de cette période d'opposition pour fonder, avec Roger-Gérard Schwartzenberg, le mouvement « Liberté pour demain » (janvier 1987). En 1988, il retrouve, à l’occasion des législatives, son rival gaulliste Jean Harel qui ne réunit sur son nom, au premier tour, que 15 733 voix, alors que lui-même arrive en tête avec 20 567 voix. Le communiste Jacques Bessière en obtient 5 002 et le candidat du Front national, Erick Hornig 3 891. Michel Crépeau est réélu député de la nouvelle première circonscription de la Charente-Maritime, par 27 481 voix et 56 % des suffrages exprimés au second tour, Jean Harel n’en recueillant que 21 582. L’élu charentais réintègre la commission des affaires étrangères. Durant cette IXe législature, il est rapporteur d’un projet de loi sur l'approbation d'une convention internationale contre le dopage (1990), et d’un autre sur l'adhésion au traité de non-prolifération des armes nucléaires (1992). En parallèle, il continue de s’investir dans les questions de droit de l’environnement.
La « vague bleue » de mars 1993 marque un arrêt temporaire dans son parcours parlementaire, puisqu’il est devancé, dès le premier tour, de 3 053 voix par le candidat RPR Jean-Louis Léonard et ne parvient pas à combler son retard : il est battu au second tour par 28 118 voix contre 25 252 voix (47,3 %) et doit céder la place. Maire à plein temps, il assure également, à partir de 1993, la présidence de la communauté de ville qu’il a impulsée autour de La Rochelle – l’une des cinq qui existent alors en France. Maire d’une ville devenue centre universitaire, il est aussi élu vice-président de l’Association des villes universitaires de France en octobre 1993. Par ailleurs, c’est en 1994 que Michel Crépeau est fait chevalier de la Légion d’honneur par le président de la République.
Michel Crépeau est de retour sur les bancs de la majorité, désormais « plurielle », à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale de 1997. Lors du premier tour des élections législatives, il rassemble 21 870 voix et 42,8 % des suffrages, prenant une avance considérable sur sa principale concurrente, l’UDF Françoise Clerc, qui n’obtient que 13 602 voix, soit 26,62% des suffrages. Le second tour confirme la tendance puisque le maire de la Rochelle réunit sur son nom 31 495 voix et 59,5 % des suffrages exprimés alors que la candidate de la droite ne totalise que 21 377 voix, soit 40, 43 %. Il rejoint alors la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République. Surtout, il est désigné président du groupe Radical, citoyen et vert (RCV), regroupement technique d’une trentaine de députés issus des rangs radicaux, chevènementistes et écologistes. Il s’intéresse alors notamment à la question de la détention provisoire, dans laquelle il identifie de fréquents abus auxquels il souhaiterait mettre un terme.
Le 23 mars 1999, en pleine séance parlementaire de questions au gouvernement, et quelques instants après avoir interrogé Dominique Strauss-Kahn sur la situation de l’épargne populaire, Michel Crépeau est victime d’un malaise cardiaque, alors que le ministre est en train de lui répondre. Secouru par plusieurs députés médecins, Michel Crépeau est transporté à l’hôpital Cochin, dans le XIVe arrondissement de Paris, où il s’éteint le 30 mars. Quelques mois plus tôt, Michel Crépeau avait annoncé qu’il quitterait la mairie de La Rochelle en 2001, trente ans après l’avoir conquise. C’est dans cette ville qu’il a si longtemps représentée que sont célébrées ses obsèques, lors d’une cérémonie civile à l’Hôtel de Ville au cours de laquelle le Premier ministre, Lionel Jospin, prononce une allocution, et lors d’une cérémonie œcuménique à la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle.
Le 2 juin 1999, l’Assemblée nationale rend un dernier hommage au député radical. Son président, Laurent Fabius, rappelle à cette occasion que « Michel Crépeau est mort ici, c’est-à-dire au cœur de la démocratie, c’est-à-dire chez lui ». L’éloge funèbre prononcé dans l’hémicycle souligne le franc-parler, l’éloquence et le sens de la répartie de cet « homme atlantique », humaniste et laïque, incarnation d’un « radicalisme authentique, inscrit dans l’épaisseur d’une histoire et d’un terroir ».