Eugène Arrazat
1826 - 1883
Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, puis député de 1878 à 1883, né à Lodève (Hérault), le 3 octobre 1826, mort à Ganges (Hérault), le 24 septembre 1883, propriétaire et avocat dans sa ville natale, conseiller général du canton de Lodève, il fut élu, le 2 juillet 1871, représentant de l'Hérault par 61 863 voix sur 90 104 votants et 140 493 inscrits, en remplacement de Thiers, qui avait opté pour la Seine.
Il fit partie de l'Union républicaine, et vota à l'Assemblée :
- pour la dissolution,
- contre le gouvernement du 24 Mai,
- contre le septennat,
- contre la loi des maires,
- contre la loi sur l'enseignement supérieur (1875)
- et pour les lois constitutionnelles.
Aux élections du 20 février 1876, de même qu'à celles du 14 octobre 1877, M. Arrazat échoua dans la circonscription de Lodève contre le candidat conservateur, M. Vitalis ; il avait obtenu la première fois 7 021 voix, la seconde 7 344.
Mais l'élection de M. Vitalis fut comprise dans les invalidations prononcées par la Chambre, et, le 7 juillet 1878, la candidature républicaine radicale de M. Arrazat ne se trouva plus en présence que d'une candidature républicaine conservatrice, celle de M. Leroy-Beaulieu : M. Arrazat fut élu avec 8 038 voix sur 12 612 votants et 18 454 inscrits.
Il vota :
- pour l'amnistie,
- pour le retour du Parlement à Paris,
- pour l'article 7,
- pour les lois sur l'instruction,
- pour le rétablissement du divorce.
Réélu, le 21 août 1881, par 7 281 voix sur 13 758 votants et 17 801 inscrits, contre 6 405 données à son ancien concurrent, M. Leroy-Beaulieu, il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale et vota souvent avec les intransigeants contre la politique opportuniste.
Il fut, le 26 janvier 1882, de la majorité des 268 qui, en adoptant le dernier paragraphe de la résolution de la commission « des Trente-trois », en faveur de la révision intégrale, détermina la retraite du ministère Gambetta. Il se prononça encore :
- le 4 mars 1882, pour l'amendement Jules Roche sur la mairie de Paris ;
- le 7 mars, pour la proposition Boysset, favorable à l'abrogation du Concordat ;
- le 29 janvier 1883, pour l'expulsion des princes.
M. Arrazat fit partie de la minorité d'extrême gauche hostile au ministère du 22 février 1883, présidé par M. Jules Ferry, lequel eut la direction et la responsabilité de l'expédition du Tonkin.
Il mourut pendant que ce ministère était au pouvoir.