Gabriel, Henri Cudenet
1894 - 1948
Né le 23 juillet 1894 à Paris
Décédé le 19 décembre 1948 à Paris
Membre de la seconde Assemblée nationale Constituante (Aude)
Député de l'Aude de 1946 à 1948
Gabriel Cudenet, né le 23 juillet 1894 à Paris, s'affirme avant la Seconde Guerre mondiale comme un journaliste de talent. Rédacteur en chef de L'Ere nouvelle et de La République, il occupe de 1936 à 1937 les fonctions de directeur politique du Petit journal. Tantôt à l'intérieur du Parti radical ou à ses marges, il admire la politique d'Aristide Briand mais, sur le plan des idées se sent plus proche de Camille Pelletan. Aussi, en 1935, Gabriel Cudenet fonde-t-il le Parti radical-socialiste-Camille-Pelletan.
A la Libération, Gabriel Cudenet rejoint le Parti radical, et présente en avril 1946 le rapport général devant le congrès de Lyon. Il s'affirme alors comme un des orateurs importants de la place de Valois.
Aux élections à la seconde Assemblée nationale Constituante, le 2 juin 1946, Gabriel Cudenet est élu, à la plus forte moyenne, représentant du département de l'Aude. Avec 29 328 suffrages sur 133 965 exprimés, la liste de rassemblement des gauches républicaines occupe la troisième place derrière les listes socialiste et communiste mais devant la liste M.R.P.
Elu pour la première fois au palais Bourbon, Gabriel Cudenet est nommé membre de la Commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs.
Le 23 août 1946, il dépose une proposition de loi tendant à l'annulation de certaines dispositions de la législation spéciale sur la consommation des boissons alcoolisées. Il est entendu par ses collègues sur les opérations électorales des départements des Vosges et du Vaucluse. Le 6 août 1946, il assure le Garde des Sceaux de la confiance du groupe radical pour l'épuration de la magistrature. Lors de la discussion des propositions de loi tendant à établir la Constitution, il définit, le 29 août 1946, ce que les radicaux entendent par le mot laïcité : « ni subvention, ni monopole », sans cacher pour autant son désir de voir un jour les « deux jeunesses » de France se fondre dans un même enseignement.
Le deuxième projet constitutionnel approuvé par les Français malgré l'avis opposé des radicaux, la première Assemblée nationale de la IVe République est élue le 10 novembre 1946. Gabriel Cudenet avec 26 977 suffrages sur 127 439 exprimés retrouve son siège à l'Assemblée. Homme de dialogue, son talent de conciliateur le désigne pour occuper la présidence du Rassemblement des gauches républicaines en remplacement du sénateur Astier. En outre, ses amis le portent à la tête du groupe radical.
De 1946 à 1948, il est successivement membre de la Commission de défense nationale, de l'Education nationale et des affaires étrangères.
Gabriel Cudenet dépose, le 24 juillet 1947, une proposition de loi en faveur des spoliés dont les valeurs mobilières ont été vendues par l'administration des domaines ; le 19 mai 1948, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à appliquer une exonération fiscale et à accorder des délais de payement aux viticulteurs sinistrés de l'Aude ; le 22 septembre 1948, une proposition de loi portant rétablissement du scrutin uninominal pour l'élection des députés, un des points essentiels du programme du R.G.R.
Il intervient souvent à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre les positions du groupe radical. C'est ainsi que le 20 février 1947, lors d'interpellations sur la politique économique, il met en garde le gouvernement de ne glisser du dirigisme à l'étatisme : le dirigisme est une nécessité liée aux circonstances non une loi. Aussi, les radicaux attachés à l'initiative individuelle, demandent-ils au cabinet de renverser la tendance. Le 27 août 1947, Gabriel Cudenet vote le statut de l'Algérie, bien qu'il eût souhaité une session spéciale pour en discuter à l'abri de toute improvisation. Rapporteur du projet de loi tendant à autoriser le Président de la République à ratifier la déclaration en date du 18 février 1947 portant adhésion de la France à la disposition facultative reconnaissant la juridiction de la cour internationale de justice, il souligne, le 2 juillet 1948, que c'est des progrès de ce type d'institutions et dans l'extension de leur autorité qu'il faut chercher à consolider la paix internationale.
Il participe aux discussions des projets et propositions de loi sur l'élection des conseillers de la République (18 août 1948) et sur les élections cantonales (20 et 24 août 1948), du projet de loi sur les dépenses d'investissement (27 août 1948) et enfm à la discussion sur les révélations du ministre de l'Intérieur sur les grèves des mineurs.
Le 31 août 1948, il assure Robert Schuman, président du Conseil désigné, de l'appui de ses amis sur la base d'un accord sur la politique extérieure et l'Indochine. Il exhorte cependant le futur Président du Conseil investi à s'inspirer de la politique économique définie par le gouvernement André Marie.
Gabriel Cudenet meurt subitement le 19 décembre 1948 à Paris. Le Président Herriot prononce le lendemain son éloge funèbre.