Philippe, Eugène Cuissart
1835 - 1896
- Informations générales
-
- Né le 24 septembre 1835 à Thuël (Aisne - France)
- Décédé le 14 décembre 1896 à Paris (Seine - France)
1835 - 1896
Né le 24 septembre 1835 à Thuël (Aisne), mort le 14 décembre 1896 à Paris.
Député de l'Aisne de 1893 à 1896.
Issu d'une modeste famille d'ouvriers agricoles, Philippe Cuissart ne fréquenta que l'école de son village avant d'entrer dans l'enseignement primaire. Il débuta le 1er mars 1852 comme instituteur adjoint - sous-maître suivant la désignation de l'époque - à l'école communale de Liesse (Aisne) à l'âge de 16 ans, et obtint son brevet élémentaire en 1854.
L'année suivante, il fut nommé à l'école primaire supérieure de Saint-Quentin, puis, en 1857 entra au lycée de cette ville, en qualité de directeur de l'école primaire préparatoire annexée audit lycée. En 1858, il obtint, à Laon, le brevet supérieur ; en 1860, à Douai, le certificat d'aptitude aux fonctions d'inspecteur primaire, et, en 1864 devant la Faculté de Paris, le diplôme de bachelier ès sciences. C'est seul, et sans maître, qu'il parvint à conquérir ces titres.
Le 22 août 1865, il fut nommé inspecteur de l'instruction primaire pour les arrondissements de Nyons et de Montélimart (Drôme). «En se rendant à son nouveau poste, dit le Journal de Saint-Quentin, M. Cuissart emporte avec lui l'amour de ses élèves, l'estime des familles et de ses chefs qui, appréciant ses heureuses qualités, désiraient le conserver plus longtemps parmi eux. » En 1872 il passa à la première classe à Grenoble, où il fut promu officier d'Académie. Il devint, l'année suivante, inspecteur spécial des écoles de la ville de Lyon, en même temps qu'il recevait la rosette d'Officier de l'instruction publique. Il occupa ce dernier poste jusqu'en 1880.
De Lyon, il gagna Paris où il fut nommé membre du Conseil supérieur de l'instruction publique. Il fut aussi membre du Conseil départemental de la Seine.
Elu conseiller général de l'Aisne pour le canton de Rozoy-sur-Serre en 1892, il se présentait l'année suivante aux élections générales législatives du 20 août 1893 dans la première circonscription de Laon, et emportait le siège au premier tour de scrutin, par 8.786 voix contre 8.290 à M. Jules Pasquier, député sortant. Siégeant à gauche, il appartint à diverses commissions spéciales, et fut chargé de rapporter plusieurs projets de loi ayant pour but de proroger des surtaxes d'octroi. Il intervint au cours de la discussion du budget de l'instruction publique de l'exercice 1897 pour demander la création d'écoles et d'emplois.
Il mourut, en cours de mandat, le 14 décembre 1896, à Paris, à l'âge de 61 ans. Le Président Henri Brisson prononça son éloge funèbre à la séance du même jour. Après avoir retracé la carrière exceptionnelle de cet enfant du peuple laborieux et actif, il conclut ainsi : «Parmi nous, il servait la République, pour employer ses propres expressions «comme on sert un Gouvernement passionnément aimé ». Il recherchait volontiers le travail des commissions. L'établissement de la justice dans l'impôt, la constitution du crédit agricole, la création d'une Caisse de retraites ouvrières, paraissaient ses principales préoccupations. Nous disons avec tristesse le dernier adieu à ce fils de la démocratie qui lui était resté fidèle et dont la vie offre l'exemple d'une parfaite unité. »
Philippe Cuissart donnait à la Tribune de l'Aisne, des articles qu'il signait « Jean-Louis ». Il publia en outre d'intéressantes études pédagogiques et divers ouvrages classiques très goûtés, notamment une méthode de lecture fort pratique, répandue dans un grand nombre d'écoles de tous les départements.
Il était Chevalier de la Légion d'honneur depuis le 14 juillet 1885.