Jean Curabet
1902 - 1967
Né le 19 décembre 1902 à Brioude (Haute-Loire)
Décédé le 22 janvier 1967 à Marsac-en-Livradois (Puy-de-Dôme)
Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Puy-de-Dôme)
Jean Curabet, fonctionnaire du Trésor, originaire de Brioude, exerce différentes fonctions en Auvergne. Opposé au régime de Vichy, il entre dans la Résistance, adhère aux mouvements unis de la Résistance et participe à la lutte contre l'occupant sous le nom de capitaine Duchêne. Son comportement lui vaudra le grade de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, la Médaille de la Résistance ainsi que la présidence de l'Association nationale des anciens combattants résistants.
Président des comités de la libération du Puy-de-Dôme et de la région Auvergne, il est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer Clermont-Ferrand à la Libération. Adjoint au maire à la suite des élections d'avril-mai 1945, il ne fait plus partie de la municipalité issue du renouvellement de 1947. Réélu en 1953, et redevenu simple conseiller municipal, il dirige le groupe communiste.
Aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante, le Parti communiste le présente en deuxième position sur la liste d'Unité républicaine dans le Puy-de-Dôme. Avec 25,2 % des suffrages exprimés elle devance les autres listes et obtient deux élus. Jean Curabet s'inscrit au groupe des républicains et résistants, apparenté au groupe communiste et présidé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Il siège à la Commission des finances ainsi qu'à celle du contrôle de la circulation monétaire. Ses compétences l'amènent à travailler sur les projets de nationalisation. Le 2 décembre 1945, il dépose un amendement, retiré par le rapporteur général, érigeant la Banque de France en établissement public et la dotant de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Le 28 mars 1946, il défend son amendement tendant à supprimer la rémunération complémentaire accordée aux obligations remises en paiement des indemnités dues au titre de la nationalisation de l'électricité et du gaz. Devant l'opposition de la commission et du gouvernement, Jean Curabet retire son amendement. Enfin le 28 décembre 1945, au titre de la Commission des finances, il rapporte le budget de l'imprimerie nationale pour 1946.
Ancien résistant, ayant combattu le régime de Vichy et l'occupant dans le centre de la France, Jean Curabet présente à l'Assemblée nationale Constituante le rapport de son 2e Bureau tendant à ajourner la validation de Camille Laurens, élu du Cantal (20 décembre 1945). Avec ses collègues du groupe républicain et résistant il vote les nationalisations et le projet de Constitution de la IVe République qui sera rejeté par le référendum du 5 mai 1946.
Jean Curabet figure à nouveau en deuxième position sur la liste communiste d'union républicaine et résistante aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante. Le Parti communiste perd quatre points (21,2 % des suffrages exprimés), est distancé par trois autres listes et ne conserve qu'un siège. Il en ira de même aux élections à la première législature de la IVe République, le 10 novembre 1946, où un léger redressement (22,5 %) du Parti communiste ne permettra pas la réélection de Jean Curabet, toujours candidat en seconde position. S'il ne se représente plus à des élections législatives, il tentera néanmoins de se faire élire conseiller de la République lors du renouvellement de juin 1958.
Après son échec de juin 1946, l'ancien constituant réintègre l'administration du Trésor où il exerce les fonctions de chef de service. Mais en décembre 1947 le Conseil de la République l'élit conseiller de l'Union française. Inscrit au groupe communiste, Jean Curabet effectue un travail important au sein de l'Assemblée de l'Union française. Membre de la Commission de la justice jusqu'en juin 1948, de celle des affaires économiques durant la même année, il siège à la Commission des affaires financières tout au long de son mandat et à celle du plan, de l'équipement et des communications de 1948 à 1951. Il intervient dès la formation de l'Assemblée, en décembre 1947, sur l'élaboration de son règlement. Il dépose de nombreuses propositions et rapports et participe largement aux débats.
A l'expiration de son mandat en 1952, Jean Curabet reprend sa carrière administrative comme receveur-percepteur en région parisienne.