André Damien
1930 - 2019
DAMIEN (André)
Né le 10 juillet 1930 à Paris
Décédé le 5 mars 2019 à Versailles (Yvelines)
Député des Yvelines de 1996 à 1997
Fils d’un père directeur des impôts, André Damien effectue sa scolarité secondaire à Marseille puis à Versailles. Il poursuit ses études supérieures à Paris à la Faculté de droit, à l’Institut d’études politiques et à l’Institut de criminologie. Avocat au barreau de Versailles à partir de 1953, il participe à certains procès retentissants des dernières années de la guerre d’Algérie, en défendant certains des accusés lors du procès dit « des barricades » d’Alger devant le Tribunal des forces armées de Paris ou encore de ceux de l’attentat du Petit-Clamart. Par la suite, il se spécialise dans les affaires civiles. Bâtonnier du barreau de Versailles durant la période 1969-1976, il préside ensuite la Conférence des bâtonniers de France, avant de rejoindre en 1981 le Conseil d’État.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, André Damien s’engage en politique dans les années 1970. Homme de centre droit, il rejoint le CDS (Centre des démocrates sociaux) fondé en 1976. Quand André Mignot, maire de Versailles depuis 1947, décide en 1977 de ne pas se représenter aux élections municipales, il le désigne comme son successeur. Fort de ce soutien, André Damien parvient aisément à conquérir la mairie du chef-lieu du département des Yvelines, dont la population compte alors près de 100 000 habitants. Deux ans plus tard, il remporte une nouvelle élection, cette fois-ci dans le canton de Versailles-Sud, dont il reste l’élu jusqu’en 1998. À Versailles, son bilan est appréciable. Redoutant que la commune ne se transforme en « cité-dortoir », et ne perde son identité, il mène une politique volontariste en matière d’urbanisme : la rénovation des halles de la place du marché Notre-Dame, la réalisation du Palais de justice ou encore l’aménagement du site des Manèges, à proximité de la mairie. Après dix-huit années passées à la tête de l’ancienne capitale royale, André Damien décide de ne pas briguer un quatrième mandat et de soutenir son adjoint aux affaires scolaires, Étienne Pinte, député gaulliste depuis 1973 et ancien ministre.
À partir de 1993, il occupe au ministère de l’Intérieur, auprès de Charles Pasqua puis de Jean-Louis Debré, la fonction de conseiller chargé des affaires cultuelles. En mars 1996, il devient député de la deuxième circonscription des Yvelines en remplacement de Franck Borotra, nommé ministre de l’Industrie, de la Poste et des Télécommunications, dans le second gouvernement d’Alain Juppé. Membre de FD (Force démocrate), composante de l’UDF (Union pour la démocratie française), il décide de s’apparenter, dans un souci de cohérence vis-à-vis de ses électeurs, au groupe RPR (Rassemblement pour la République).
Siégeant à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, il intervient lors des séances publiques à l’occasion des débats sur la détention provisoire, en octobre 1996, comme sur la réforme de la procédure criminelle, en janvier 1997. En avril 1997, lors de la discussion en première lecture de la proposition de loi tendant à clarifier les règles de financement des campagnes électorales, il dépose un amendement sur l’inégibilité des personnes condamnées dans les cinq ans précédant l’élection pour abus de biens sociaux, fraude fiscale, fraude électorale ou manquement à la législation sur le financement électoral.
Son expérience au Palais-Bourbon est cependant très brève car, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le Président de la République Jacques Chirac en 1997, Franck Borotra est réélu le 1er juin dans la deuxième circonscription des Yvelines, avec plus de 60 % des voix au second tour, et siège cette fois-ci à l’Assemblée nationale. André Damien n’est plus son suppléant.
André Damien a également eu une riche carrière académique, au sein de l’Académie des sciences morales et politiques. Correspondant à partir de 1974, il y est élu membre titulaire le 12 décembre 1994 dans la section Législation, Droit public et Jurisprudence au fauteuil laissé vacant par le décès d’Henri Mazeaud. En 2006, il préside l’institution du quai de Conti et après avoir organisé, en 2005, les commémorations du centenaire de la loi de 1905.
Très impliqué dans la vie des idées, il participe au rayonnement de nombreuses associations culturelles et sociétés savantes : l’académie de Versailles, la fondation Saint-Louis, la société de l’histoire et du patrimoine de l’ordre de Malte, la société J. K. Huysmans ou encore la Fondation de la chasse et de la nature. Il a également été membre du comité de patronage de la revue « Nouvelle école », fondée et dirigée par Alain de Benoist.
André Damien est l’auteur de nombreux ouvrages, principalement consacrés au métier d’avocat (Le barreau quotidien, Versailles, H. Lefèbvre, 1971 ; Les avocats du temps passé, Versailles, H. Lefèbvre, 1973 ; Les règles de la nouvelle profession d’avocat, Paris Dalloz, 1977), à l’histoire de Versailles (Versailles, deux siècles de vie municipale, Éditions L’univers du livre, 1980 ; Histoire religieuse du diocèse de Versailles, Université inter-âges de Versailles, 1990), ou encore à celle des décorations (Le grand livre des ordres de la chevalerie et des décorations, Paris Solar, 1991 ; L’art et la manière de porter les décorations, Versailles, Art Lys, 1994). Il était grand officier de la Légion d'honneur et de l’ordre de Pie IX, commandeur de l’ordre national du Mérite, du mérite agricole et des Arts et des Lettres et des Palmes académiques et grand-croix de l’ordre du Saint-Sépulcre et de Saint-Grégoire.