Henry, André, Joseph Dard

1875 - 1910

Informations générales
  • Né le 20 juin 1875 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 30 avril 1910 à Lugano (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 14 novembre 1902
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Non inscrit

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Paris le 20 juin 1875, mort à Lugano (Suisse) le 30 avril 1910.

Député proclamé du Pas-de-Calais en 1902.

Arrière - petit - fils d'un général de l'Empire qui s'était distingué dans les campagnes d'Egypte, d'Italie, d'Espagne et d'Allemagne et fut fait baron le 21 janvier 1814, descendant d'une famille apparentée à Royer-Collard, Henry Dard dont les grands-pères paternel et maternel avaient servi Napoléon III l'un dans l'administration, l'autre dans l'armée, et dont le père était Maire d'Osmoy, se sentit attiré vers la carrière d'officier de marine. Il fut reçu à l'Ecole navale, mais la faiblesse de sa vue le contraignit à renoncer à son ambition. Il se lança alors dans l'étude du droit, et fréquenta l'Institut catholique de Paris à partir de 1893, puis l'Université catholique de Lille. Licencié en droit en 1896, il fit comme boursier un voyage au Canada et c'est avec une thèse sur le droit canadien qu'il fut reçu docteur en 1898. Inscrit au barreau de Lille, il fut secrétaire de la conférence du stage, mais c'est surtout comme conférencier et comme publiciste qu'il se fit connaître. Tout en collaborant à la Revue de Lille, il prononça en effet un grand nombre de conférences, sur tous les sujets politiques et sociaux qui étaient d'actualité à l'époque, par exemple sur la théorie du suffrage universel, le mariage civil, l'intolérance religieuse, la crise universitaire, « la prétendue suprématie des Anglo-saxons », la question d'Orient, la journée de huit heures, les syndicats ouvriers. Disciple d'Albert de Mun et fervent catholique, rapporteur au Congrès eucharistique d'Angers (1901), il fonda une Association artésienne des étudiants et une Association de la Jeunesse catholique du Pas-de-Calais dont il fut le premier Président.

Il se présenta aux élections générales législatives du 27 avril 1902 dans la première circonscription de Béthune, contre M. Achille Fanien, député sortant de la troisième circonscription, devenue première après le vote de la loi du 30 mars 1902. Le baron Dard obtint 7.947 voix sur 15.173 votants au premier tour de scrutin et fut proclamé élu. Mais la validité de son élection fut contestée par son concurrent, M. Achille Fanien, membre de la gauche démocratique, qui avait recueilli 6.346 suffrages. Il accusa le baron Dard d'avoir corrompu des électeurs et d'avoir profité de l'ingérence du clergé et des pressions des compagnies minières, et le 14 novembre 1902, la Chambre, suivant les conclusions de son septième bureau, annula l'élection.

Le baron Dard cependant avait occupé son siège pendant cinq mois et demi, et, pendant ce court laps de temps, il avait présenté un rapport sur les opérations électorales de l'arrondissement de Neuf-château (Vosges), demandé à interpeller le Gouvernement sur sa politique sociale et la réforme de la législation ouvrière, proposé de réserver les séances du jeudi à la discussion des questions ouvrières ; il avait en outre adressé le 22 juillet une lettre au Président du Conseil, Emile Combes, pour protester contre l'expulsion des religieuses institutrices.

Il ne manqua évidemment pas de se représenter à l'élection partielle organisée le 11 janvier 1903 à la suite de son invalidation. Il recueillit presque autant de voix qu'en avril 1902 - 7.084, mais Delelis - Fanien (gendre d'Achille) en obtint 7.686 sur 15.026 votants et fut .élu.

Devenu en 1904 Maire d'Aire-sur-la-Lys où le premier baron Dard s'était fixé, Henry Dard sollicita à nouveau le 26 mai 1906 le suffrage des électeurs. Il obtint 7.319 voix sur 16.086 votants mais ne réussit pas à ravir son siège à Delelis-Fanien, qui réunit sur son nom 8.567 suffrages.

Marié en 1903 à Henriette Blondel et père de six enfants, le baron Henry Dard mourut sur les bords du lac Lugano le 30 avril 1910, à moins de trente-cinq ans. Il était resté Maire d'Aire-sur-la-Lys jusqu'à sa mort.