Jean Dardé

1901 - 1998

Informations générales
  • Né le 2 septembre 1901 à Montjoi (Haute-Garonne - France)
  • Décédé le 25 juin 1998 à Cugnaux (Haute-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 22 janvier 1966 au 2 avril 1967
Département
Haute-Garonne
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Haute-Garonne
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Haute-Garonne
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

DARDE (Jean)
Né le 2 septembre 1901 à Montjoi (Aude)
Décédé le 25 juin 1998 à Cugnaux (Haute-Garonne)

Député de Haute-Garonne de 1966 à 1973

Jean Dardé voit le jour le 2 septembre 1901 à Montjoi, petit village audois situé dans les Corbières. Il s’engage comme postier ambulant dans les Postes et télécommunications, où il travaille près de trente ans. Pendant l’Occupation, il rejoint la Résistance. Après la Libération, il gravit les échelons des Postes et télécommunications, devenant inspecteur central puis chef de centre. Jean Dardé entre en politique en se faisant élire maire de Cugnaux, commune de quelques milliers d’habitants située dans le sud-ouest de Toulouse.

Lors des élections législatives de 1958, Jean Dardé est le suppléant d’Eugène Montel, le candidat socialiste de la quatrième circonscription de Haute-Garonne. Ce dernier, déjà député sous la IVe République, est élu au second tour. Le député sortant de Haute-Garonne est réélu en 1962 avec plus de 65% des suffrages exprimés au second tour. C’est après son décès, le 21 janvier 1966, que Jean Dardé est appelé à le remplacer, le 2 avril. Le nouveau député de Haute-Garonne s’inscrit au groupe socialiste et siège à la commission de la Défense nationale et des forces armées. Il a à peine le temps de s’installer dans ses fonctions parlementaires que la législature prend fin.

Jean Dardé est investi par la SFIO aux élections législatives de mars 1967. Arrivé en tête à l’issue du premier tour avec 17 366 voix, il devance ses adversaires, le gaulliste Thadée Diffre (15 642 voix) et le communiste Pierre Segouffin (11 397 voix). Au second tour, un bon report des voix assure une très large victoire à Jean Dardé, qui est réélu avec près de 64,6 % des suffrages exprimés.

Le député retrouve le groupe socialiste et va siéger à la commission de la production et des échanges. Cette brève législature ne lui donne pas, à nouveau, l’occasion d’intervenir en séance. En tant qu’opposant au gouvernement, Jean Dardé soutient les motions de censure présentées les 20 mai, 9 et 16 juin 1967, ainsi que celles d’avril et mai 1968.

A la fin du mois de mai 1968, la dissolution de l’Assemblée nationale par le général de Gaulle conduit à nouveau Jean Dardé devant ses électeurs le mois suivant. Le député de Haute-Garonne doit affronter cinq candidats, mais résiste à la vague gaulliste. Il recueille 17 247 voix au premier tour. Distancé par son adversaire gaulliste (17 693), il devance les autres candidats, communiste (10 287 voix), républicain indépendant (4 108 voix), centriste (4 008 voix) et du Parti socialiste unifié (PSU), 2 385 voix. Jean Dardé est réélu au second tour contre le gaulliste Thadée Diffre par plus de 56,5% des suffrages exprimés.

Toujours inscrit au groupe socialiste, le député retrouve également la commission de la production et des échanges. En avril 1972, Jean Dardé est nommé au cours de cette législature secrétaire de l’Assemblée nationale.

Le parlementaire de Toulouse est un député actif. Il consacre l’essentiel de ses interventions en séance publique à l’industrie aéronautique. Le 6 novembre 1967, à l’occasion de la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1968, Jean Dardé souligne les grandes incertitudes de la filière. Si la Caravelle s’est avérée un succès, sa construction arrive à terme. Elle doit laisser place au Concorde, élaboré en liaison avec la Grande-Bretagne. Mais la construction du nouvel appareil accuse un retard d’autant plus inquiétant que le projet de l’Airbus, censé prendre le relais du Concorde par la suite, n’a pour l’instant pas abouti à des éléments concrets. Comme l’affirme Jean Dardé : « L’enjeu de l’Airbus, c’est dix années de travail pour ces industries ». Le député appelle donc le gouvernement à « poursuivre très activement les négociations afin qu’un accord se fasse sur Airbus et que nos industries puissent se mettre le plus vite possible au travail ». Par la suite, le député est conduit à réitérer à plusieurs reprises ses inquiétudes quant à l’industrie de l’aviation civile, insistant à nouveau sur les appareils Concorde et Airbus. Par ailleurs, Jean Dardé s’intéresse également aux conditions de travail des fonctionnaires des Postes et télécommunications, au statut des militaires, à la question des retraites ou encore à la formation du personnel communal.

S’il vote en faveur du projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur (10 octobre 1968), du projet de loi concernant l’exercice du droit syndical dans les entreprises (4 décembre 1968), du renforcement de la garantie des droits individuels des citoyens (28 mai 1970) et du service national ramené à douze mois (10 juin 1970), le député de Haute-Garonne s’oppose au projet de loi Pleven dit « anticasseurs » (4 juin 1970), à la politique générale du gouvernement (15 octobre 1970 et 24 mai 1972) et à la création des régions (le 27 avril 1972).

En 1973, Jean Dardé, âgé de 72 ans, renonce à se représenter. Son suppléant, Alex Raymond, lui succède comme député. Jean Dardé s’éteint le 25 juin 1998 à Cugnaux. Il était officier des Palmes académiques et médaillé des Combattants volontaires de la Résistance.