Marcel Dassault
1892 - 1986
Né le 22 janvier 1892 à Paris
Décédé le 18 avril 1986 à Paris
Député des Alpes-Maritimes de 1951 à 1956
Sénateur de l'Oise de 1957 à 1958
Fils d'Adolphe Bloch, docteur en médecine, Marcel Dassault se forme à l'Ecole nationale supérieure de l'aéronautique, dont il sort diplômé en 1913. Passionné par cette discipline, il conçoit, durant la première guerre mondiale, alors qu'il est mobilisé comme sergent au 1er régiment d'aviation, un prototype d'hélice en bois pour l'avion Caudron G3, dont l'ingéniosité est telle qu'elle est testée au centre d'essais de Villacoublay, puis commandée en série.
C'est le début d'une longue et fructueuse carrière d'avionneur, illustrée notamment par la construction du premier appareil entièrement métallique, le «Bloch 200».
Cette carrière est temporairement interrompue par la guerre. Démobilisé en 1940 avec le grade de sous-lieutenant, Marcel Dassault est ensuite interné comme otage politique par le Gouvernement de Vichy, puis déporté par l'ennemi à Buchenwald de 1942 à 1945. Cette terrible épreuve lui vaut la Croix de guerre 1939-1945.
À son retour en France, Marcel Dassault reprend ses activités de constructeur aéronautique : sa société met alors au point les chasseurs à réaction «Mystère», puis les «Mirage» III et IV, qui équipent l'armée française, ainsi qu'un avion de transport civil, le «Mystère 20».
L'activité politique l'attire également : de sensibilité gaulliste, il se présente aux élections législatives du 17 juin 1951, en deuxième position de la liste présentée par le RPF dans les Alpes-Maritimes ; le général Comiglion-Molinier, qui conduit cette liste est alors élu, ainsi que Marcel Dassault.
Membre du groupe des Républicains sociaux, Marcel Dassault siège successivement à la Commission de la production industrielle, à la Commission des finances, à la Commission de la reconstruction, à la Commission de la justice, à celle des lois, puis celle de la famille.
En 1951, il dépose deux propositions de loi tendant à faciliter la construction de maisons individuelles.
Il prend part aux débats sur le budget de l'aviation civile pour 1953, sur celui de la reconstruction, ainsi que sur celui de la défense nationale pour 1954, et sur l'avenir des français du Maroc, en octobre 1955.
Il est à nouveau candidat, le 2 janvier 1956, en quatrième position sur la liste de Rassemblement républicain et social, présentée par le RGR, les républicains sociaux et le parti radical dans les Alpes-Maritimes. Cette liste remporte alors trois des cinq sièges à pourvoir, et Marcel Dassault voit donc s'interrombre son mandat de député. Il ressent sévèrement cet échec. Aussi lorsque le sénateur RPF Robert Séné, élu dans l'Oise en 1948, puis 1955, démissionne de son mandat le 14 février 1957, Marcel Dassault se porte-t-il candidat à l'élection partielle qui en découle.
Ses adversaires dénonceront l'achat à Robert Séné, qui le dirigeait, du journal local l'Oise Libérée, auquel il procède le 29 novembre 1956, comme une tentative de pression préalable sur les grands électeurs.
Mais Marcel Dassault avait déjà manifesté son intérêt pour la presse en fondant, en 1954, le magazine Jours de France.
Il est, alors, élu sénateur de l'Oise le 7 avril 1957, en remportant au second tour 781 voix sur 1 304 suffrages exprimés.
Il est facilement réélu le 8 juin 1958 : la liste d'Union nationale, qu'il constitue avec Amédée Bouquerel, remporte dès le premier tour les deux sièges à pourvoir.
Au Conseil de la République, il rejoint le groupe des républicains sociaux, et siège à la Commission de la reconstruction mais n'a pas l'occasion d'intervenir en séance publique.
Les 2 et 3 juin 1958, il vote en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle.