Augustin, Honoré Daumas
1826 - 1896
Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, député de 1876 à 1889, et sénateur, né à Toulon (Var), le 25 mai 1826.
Ouvrier mécanicien, il fut impliqué dans le complot de Lyon en 1851, et fut condamné à la déportation, peine qui fut commuée en dix années de détention qu'il subit à Belle-Isle, au Mont Saint-Michel et en Corse. Rendu à la liberté par l'amnistie de 1859, il s'établit brasseur à Toulon, et resta, sous l'Empire, en dehors de la politique.
Le 6 septembre 1870, il fut nommé commissaire du gouvernement de la Défense nationale à Toulon, et donna, quelques jours après, sa démission, qui fut refusée. Le 2 juillet 1871, aux élections complémentaires pour l'Assemblée nationale, le département du Var l'élut représentant, le 4e sur 5, par 29,484 voix sur 50,812 votants et 89,095 inscrits. Il s'assit à l'extrême-gauche, monta quelquefois à la tribune, notamment lors de la discussion de la loi sur les conseils généraux, pour protester contre le principe anti-démocratique de la gratuité de ces fonctions, et vota:
- contre la pétition des évêques,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- pour le service militaire de trois ans,
- contre la démission de Thiers,
- contre l'arrêté contre les enterrements civils,
- contre le septennat,
- contre l'admission à titre définitif des princes d'Orléans dans l'armée,
- contre le ministère de Broglie;
il s'abstint lors du scrutin sur l'ensemble des lois constitutionnelles.
Le 20 février 1876, la 1re circonscription de Toulon le renvoya à la Chambre avec 6,098 voix sur 8,901 votants et 16,007 inscrits, contre MM. Laporterie 864 voix, Pellicot 521, et Blache 504. Il reprit sa place à l'extrême-gauche, vota pour la proposition Louis Blanc sur l'amnistie plénière, et fut des 363.
Réélu, comme tel, le 14 octobre 1877, par 8,186 voix sur 10,495 votants et 16,082 inscrits, contre 2,243 voix données au contre-amiral Martin, candidat officiel du gouvernement du 16 mai, il resta fidèle à la politique radicale, et vit successivement renouveler son mandat, le 21 août 1881 par 5.482 voix sur 9,768 votants et 16,621 inscrits, contre MM. Blache 3,985 voix, et Clappiers 207; et le 18 octobre 1885, au second tour de scrutin, le 3e sur 4, par 34,001 voix sur 54,669 votants et 81,487 inscrits.
Dans ces législatures, il s'est prononcé pour les lois sur l'enseignement, pour l'application des décrets aux congrégations, pour l’expulsion totale des princes, et a pris part à la campagne de l'extrême-gauche contre les divers cabinets qui se succédèrent au pouvoir. Dans la dernière session, il a voté:
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (14 février),
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes (14 mars).
Elu sénateur du Var, le 31 mars 1889, au 3e tour, par 289 voix, en remplacement de M. Brun, démissionnaire, il a pris place, à la Chambre haute, dans la gauche radicale.
Né à Toulon (Var) le 25 mai 1826, mort le 11 janvier 1896 à Toulon.
Député du Var de 1871 à 1889. Sénateur du Var de 1889 à 1891. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 267).
Une élection sénatoriale partielle ayant lieu dans le Var, par suite de la démission de M. Brun, sénateur, A. Daumas, alors député, se porta candidat et fut élu le 31 mars 1889 au troisième tour de scrutin, par 289 voix sur 468 votants. Il fut admis le 11 avril 1889 à la Chambre Haute où il prit place dans la gauche radicale. Il fut membre de diverses commissions, mais on ne lui voit pas confier de rapport et il n'intervient pas en séance publique. Il se prononça notamment pour la loi sur le recrutement de l'armée (29 mai 1889), la loi sur la responsabilité des accidents du travail (12 mai 1890), la loi sur l'aggravation des peines en cas de récidive et leur atténuation en cas de premier délit, dite loi Bérenger (10 juin 1890), la proposition de loi modifiant les droits de l'époux sur la succession du conjoint prédécédé (2 décembre 1890) ; contre la proposition de loi rendant aux tribunaux correctionnels la connaissance des délits par voie de presse contre le Président de la République, les Ministres, etc. (28 février 1890).
Au renouvellement triennal du 4 janvier 1891, A. Daumas échoua avec 103 voix sur 472 votants. Il se retira alors dans sa ville natale, où il exerçait la profession d'entreposeur de tabacs quand il y mourut le 11 janvier 1896, âgé de 69 ans.